I-1-2 Critiques de quelques auteurs sur l'APD
Plusieurs contributions vont accepter l'hypothèse de
rendement croissant du capital et d'un progrès technique
endogène. Elles conditionnent l'efficacité de l'aide à la
bonne gouvernance et aux institutions saines. Les pays aidés doivent
alors avoir de bonnes institutions pour que l'aide améliore le
bien-être de leurs populations. D'une manière
générale, les nouvelles approches (Banque Mondiale, 1998 ;
Svensson,
1999 ; Burnside et Dollar, 1997, 2000 ; Kaufmann et al, 2003 ;
Jacquet, 2006) insistent sur les problèmes d'appropriation, de
sélectivité, de la bonne gouvernance et de durabilité de
l'aide, aussi bien à l'échelle locale qu'au niveau de la
gouvernance et des politiques nationales.
I-2 Définitions du concept « Pauvreté
»
La pauvreté est un concept multidimensionnel, elle
revêt plusieurs approches (Pauvreté de potentialités ou de
« capacités, Pauvreté des conditions de vie ou «
d'existence et Pauvreté économique. Toutes ces approches
renvoient à l'idée de manque ou de privation, tant physiologique
que sociale, du bien être de l'être humain.
La pauvreté monétaire par exemple exprime
l'Insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante
(expression d'un niveau de bien-être trop faible). Sa mesure s'appuie
soit sur le revenu, soit sur la consommation, traduite en valeur
monétaire. On définit un seuil monétaire (ligne de
pauvreté) en deçà duquel on est considéré
comme pauvre (mode de calcul en annexe 9).
Au delà de l'aspect monétaire, la
pauvreté peut s'exprimer à travers les difficultés
d'accès aux services sociaux de base. L'accès aux services
sociaux se résume généralement à l'accès
à l'éducation à la santé et à l'eau potable.
Aussi Il est important de souligner que la pauvreté peut se manifester
autrement tel le manque de liberté, l'exclusion sociale etc.
I-3 Mesures de lutte contre la pauvreté
La lutte contre la pauvreté est un objectif important
de la politique économique. Les économistes du
développement ont cependant souvent des approches différentes.
Ainsi, des débats sur les mesures de lutte contre la pauvreté,
trois principales approchent se dégagent selon Vero (2003) :
· Rawls (1971) défend qu'il est question d'offrir
aux individus certaines ressources de base qu'il appelle « biens premiers
sociaux ». Chacun devra ensuite utiliser ces ressources selon ses
préférences. Il faudrait donc à travers les politiques
chercher à établir une équité dans la
détention des « biens premiers ».
· Sen (1985) soutient également l'idée
d'égalité mais cette égalité doit plutôt
porter sur les opportunités réelles de fonctionnement qu'il
qualifie de « capabilités de base ». Ainsi selon Sen,
l'évaluation du bien-être et donc de la pauvreté repose
sur
10
une base d'informations des capabilités de base. La
conception de la pauvreté relève alors d'un manque
d'opportunités réelles de fonctionnement.
· Fleurbaey (1995) en restant dans la logique
d'égalité, se focalise sur les réalisations de certaines
actions jugées pertinentes pour apprécier le niveau de
pauvreté. Pour lui, la lutte contre la pauvreté passe
nécessairement par la création de conditions favorables à
ces réalisations pour l'ensemble de la population.
Ces trois approches suggèrent que les individus
puissent être responsabilisés pour être en mesure de se
prendre en charge.
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