2- Schumpeter et son oeuvre de l'innovation :
Les travaux de Schumpeter pour lequel le progrès
technique est au coeur de l'évolution économique, sont sans doute
les plus riches afin d'analyser le phénomène d'innovation dans sa
dimension à la fois microéconomique et macroéconomique. En
plus, l'analyse de Schumpeter est basée sur les notions de "grappes
d'innovation" et de diffusion du progrès technique, ce qui donne une
base à la nature cyclique de l'économie. En effet, l'existence de
ces grappes traduit la présence d'un ensemble d'innovations
centrées autour d'une innovation dite majeure. Il évoque
l'apparition en groupe des nouvelles combinassions qui expliquent les traits
fondamentaux de la période d'essor, ce qui permet d'opérer une
liaison entre les cycles technologiques et les cycles économiques. C'est
ainsi que l'évolution économique suivait des cycles animés
par la mise en oeuvre de l'innovation
Qu'est ce qu'un cycle ? Schumpeter évoque cette
notion : « c'est par ce genre d'activités que les
activités que l'on doit primordialement attribuer à la
responsabilité des prospérités récurrentes qui
révolutionnent l'organisme économique, ainsi que des
récessions non moins récurrentes qui tiennent au
déséquilibre causé par le choc des méthodes on
produits nouveaux. ».
Mais, pour que cette dynamique s'enclenche, il est
nécessaire que des initiatives soient prises aux différents
niveaux. D'ailleurs, Schumpeter met au coeur du phénomène
d'innovation la figure de l'entrepreneur. Celui -ci est à la base du
processus de la fameuse « destructions créatrice »
qui révolutionne incessamment de l'intérieur la structure
économique, en détruisant continuellement ses
éléments vieillis et en créant continuellement des
éléments neufs. De nouveaux produits sont crées, de
nouvelles techniques de production se substituent progressivement aux
anciennes, provoquant un bouleversement des structures économiques.
Certaines firmes en sont capables de s'adapter et rester présentes sur
les nouveaux marchés ; Mais d'autres en sont incapables. La demande
de leurs produits diminue et leurs coûts de production augmentent en
accumulant des pertes et finissent par disparaître.
Ainsi, l'entrepreneur et surtout sa fonction consiste à
réformer on à révolutionner la routine de production en
exploitant une invention ou, plus généralement, une
possibilité technique inédite (production d'une marchandise
nouvelle, méthode de production d'une marchandise ancienne, exploitation
d'une nouvelle source de matières premières on d'un nouveau
débouché, réorganisation d'une branche industrielle...).
Schumpeter insiste sur le caractère spécifique et relativement
rare de l'entrepreneur en précisant que les aptitudes sont
nécessaires qui n'existent que chez une faible fraction de la population
et qui caractérise à la fois ce type et la fonction
d'entrepreneur. Cette fonction ne consiste pas essentiellement à
inventer un objet ou à créer des exploitées par
l'entreprise, mais bien à aboutir à des réalisations.
Par ailleurs, Schumpeter opère une distinction
très claire entre l'entrepreneur innovateur (the entrepreneur) qui
introduit de la nouveauté, révolutionné les routines en
détournant du capital de son usage habituel qui vise à une simple
reproduction à l'identique, et bouleverse l'offre et la demande de
demain, et le gestionnaire qui dirige l'entreprise en obéissant aux
signaux du marché et en raisonnant par rapport à la demande
perceptible passée et présente et non future.
A cet effet, selon Schumpeter l'entrepreneur qui est
motivé par les perspectives de gains associe à son innovation et
le profit est, par essence, le résultat de l'exécution de
nouvelles combinaisons. Il rémunère ainsi l'initiative
innovatrice de l'entrepreneur qui elle-même contribue à la
croissance. Cela repend l'idée ou l'expression utilisée par
Schumpeter ; « sans évolution pas de profit, sans profit
pas d'évolution ». Dans le cas d'une innovation de produit, la
firme bénéficie, en effet, durant un certain intervalle de temps,
d'une situation de monopole qui lui permet de fixer le prix et d'accumuler du
profit. Mais, ce dernier disparaîtra quand le nouveau bien sera
incoté au circuit de l'économie.
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