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Evaluation de la formation dispensée par CARE International au Rwanda dans la province Gikongoro

( Télécharger le fichier original )
par Sylvain NKEZARUGAMBA
Université nationale du Rwanda - Licence en science de l'éducation 2002
  

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Cette insuffisance de collaboration met en doute les besoins que les CDC acheminent auprès des bailleurs de fonds. Ils n'expriment que les besoins objectifs qui pourraient être différents de ceux ressentis par les agri-éleveurs. A ce propos, les CDC disent qu'ils collectent les besoins des agri-éleveurs lors des réunions les regroupant. Tant que les CDC continuent à travailler comme ils le font aujourd'hui, alors qu'ils servent d'intermédiaires entre les bailleurs de fonds et les bénéficiaires, on ne connaîtra pas la réalité telle que vécue par les agri-éleveurs.

Or, comme le disent A. HAMADACHE et D. MARTIN,

« Le défaut d'une connaissance réelle du milieu aboutit si souvent à des échecs onéreux, qu'il vaut mieux faire venir plusieurs spécialistes de façon à préparer rigoureusement les dimensions différentes d'intégration du programme que de découvrir trop tard qu'on a méconnu des aspects essentiels à la mise en oeuvre »90(*).

Le fait que les intervenants ne connaissent pas les raisons réelles qui poussent les agri-éleveurs rwandais à opérer d'une manière traditionnelle justifie la difficulté de leur faire accepter un point de vue différent.

Répondant à la question portant sur l'identification de besoins des populations encadrées par PRAF, quatre formateurs sur six (soit 66,6 %) déclarent qu'ils n'ont pas identifié lesdits besoins et que cette opération incombe CARE. Les deux restants identifient les attentes et les besoins de bénéficiaires de la formation à l'aide de différents exercices portant sur l'analyse des problèmes et de leurs causes. Cet exercice s'effectue tout juste au début de la formation(1ère QFOR).

Certes, cette façon de faire ne permet pas à tout intervenant de mieux comprendre le vécu des bénéficiaires de la formation alors que la réussite d'une telle action dépend de toute l'équipe d'intervention. A ce propos, V. DRACHOUSSOFF stipule que

«  l'équipe d'intervention devra connaître les structures, les activités, les motivations du groupe, les possibilités écologiques et économiques du milieu et sur cette base, choisir l'unité d'ébranlement et déterminer des objectifs répondant à des besoins réels et ressentis. Elle doit également localiser et évaluer les goulots d'amont et d'aval afin d'éviter les blocages en cours d'évolution. (...). Si l'action de développement est correctement conçue et exécutée, la population répondra à des incitations extérieures correspondant à ses besoins, même s'ils ne sont que confusément ressentis et éveillera à l'espoir, au désir et enfin à la volonté de progrès »91(*).

L'intégration de toute l'équipe d'intervention au processus d'identification des besoins en formation est un processus qui implique chaque membre de ladite équipe afin de voir clairement les potentialités, les qualités, les faiblesses et les dangers de choisir tel groupement et non pas tel autre. Si l'identification des besoins est bien faite, la définition des objectifs opérationnels sera facile. On se demanderait alors comment les formateurs au CARE ont procédé pour définir les objectifs de formation.Le tableau no 7 révèle les différentes procédures de définition des objectifs utilisées par les formateurs.

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Définition des objectifs

Tableau N°7: Différentes procédures utilisées par les formateurs pour définir leurs

* 90 HAMADACHE, A. et MARTIN, D. : Théorie et pratique de l'alphabétisation :Politique, stratégies et

illustration, Ottawa : Unesco / OCDE, 1988, p.69.

* 91 DRACHOUSSOFF, V. : op. cit. , 1971, p.84.

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