II.5 LES CRITERES TRADITIONNELS DE RENTABILITE
A l'heure actuelle, ou le monde est sous l'harnache de la
mondialisation, il faut soutenir l'évolution poussée ces 25
dernières années des critères de rentabilité. Le
temps n'est plus ou TERBORGH34 pouvait écrire, nous citons :
« la plupart des chefs d'entreprises se contentaient le plus
souvent des pratiques se
32 Le Robert Colin Poche, Robert,
Paris, 1992, p.275.
33 VERNIMMEN, P., Finance d'entreprise
: Théorie et pratique de la finance, Dalloz, Paris, 2000, p.78.
34 Cité par GALESNE, A., in Les
décisions financières de l'entreprise, Dunod,
Paris, 1981, p.28.
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confinant à la superstition
». Comme pour peindre l'irrationalité des dirigeants d'entreprises
de son temps.
Toutefois, les critères traditionnels de
rentabilité utilisés par beaucoup d'unités
économiques étaient largement empiriques et approximatifs ; se
rattachant à deux types.
Pour les uns, c'est l'indice de rentabilité du projet,
considéré comme taux de profit. Pour les autres, c'est la
période de remboursement des capitaux. En d'autres termes, la
durée du cycle des capitaux.
II.6 LES FONDEMENTS DU CHOIX RATIONNEL D'UN CRITERE DE
RENTABILITE
Ces fondements sont de divers ordres. La liste des auteurs
ayant pris part à la discussion est assez longue pour que nous puissions
vous la présenter. Tout de même, il faut noter qu'encore ici se
dressent deux groupes non étroitement divergents.
Le premier a préconisé l'usage du taux interne
de rendement, et le second a préconisé l'usage du critère
de la valeur nette.35 Les raisons motivant motivants la
préférence pour l'un ou l'autre de deux critères sont de
plusieurs ordres.
Tantôt les auteurs se fondent sur l'analyse plus
macroéconomique que microéconomique, mettant l'accent sur les
conséquences que pourraient entraîner l'adoption
généralisé d'un critère sur l'économie toute
entière. Tantôt, ils se situent au niveau des qualités
intrinsèques de deux critères.
Les uns font intervenir des questions d'ordre pratique pour
justifier leur préférences ; telle que la facilité de
calcul (par exemple la préférence qu'auraient les patrons de
raisonner en terme de taux plutôt qu'en terme de valeur absolue).
Les autres mettent l'accent sur des hypothèses
sous-jacentes à chacun de deux critères de rentabilité et
les difficultés d'ordre théorique qu'elles engendrent.
35 GALESNE, A, Op.cit, p.171.
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Pour cette étude, nous négligerons totalement,
dans le cadre des développements qui suivront, les arguments d'ordre
théorique qui ont pu favoriser l'un ou l'autre critère ; tout en
limitant notre préférence aux arguments d'ordre pratique. Nous
les adapterons ensuite aux données récoltées sur le
terrain en vue de les analyser.
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