II.9 LES DETERMINANTS DE LA RENTABILITE
Nous venons de définir la productivité comme le
rapport entre le volume de la production et le volume des moyens mis en oeuvre
pour l'obtenir. En tant que telle, elle apparaît au coeur du
problème économique par excellence à savoir, celui de la
mesure de l'efficience. C'est-à-dire, la recherche de la meilleure
utilisation possible des ressources rares. Ce qui revient soit à
maximiser les résultats pour un volume donné des ressources ;
soit à minimiser le volume donné des ressources pour atteindre
des résultats donnés.
Avec la productivité, on cherche à mesurer
l'efficience du processus de production et de son organisation. Au premier
plan, comme souligné au paragraphe précédent, la
rentabilité met en rapport le revenu d'une période et le capital
avancé en début de cette période pour l'obtenir. Nous ne
sommes donc pas en présence d'un indicateur physique mais d'un
indicateur monétaire ou financier. Bien que les gains de
productivité se traduisent, toutes choses restant
40 VERNIMMEN, P., Finance d'entreprise,
Dalloz, Paris, 2005, p. 291.
égales par ailleurs, par une baisse des coûts
unitaires ; et constituent un facteur de compétitivité pour
l'entreprise, ils ne sont ni une condition suffisante, ni même parfois un
gage de rentabilité. Cela parce que la rentabilité dépend
d'un grand nombre d'autres facteurs. Parmi ceux-ci, il faut au moins souligner
les incidences de l'adaptation du produit au marché (qualité,
délai, services après vente...) et celles de l'évolution
des prix relatifs.
Les gains de productivité réduisent les
coûts c'est-à-dire la quantité des ressources
détruites pour produire de nouvelles richesses.41 Comme
d'ailleurs le soulignent Pascal COMBEMALE et Arnaud PARIENTY, cette
minimisation des coûts grâce aux gains de productivité
apparaît d'abord comme une affaire de la vie privée de
l'entreprise. La valorisation du produit, donc de la rentabilité qui en
découle, est une affaire sociale en ce sens qu'elle dépend du
comportement des agents extérieurs à l'entreprise.
Nous allons alors, sur le deuxième plan, distinguer
l'efficience technique de l'efficience économique. La première
est une économie quantitative d'inputs. La seconde c'est l'adaptation
des techniques à la demande et au système des prix existants.
Mais au fond, rien n'est purement technique.
En somme, la rentabilité dépend du taux de
marque (qui analyse la répartition de la valeur ajoutée, du
coût du travail et de la pression fiscale). Elle dépend aussi de
l'efficacité du capital (productivité du travail,
intensité capitalistique et amortissement). Enfin, elle est
influencée par les prix relatifs qui se déterminent par le
degré de concurrence nationale ou internationale. Certains autres
facteurs comme le taux d'intérêt et l'endettement seront
analysés dans les chapitres qui suivent.
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