II.2. EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT EN COTE
D'IVOIRE
L'évolution de l'investissement en Côte d'Ivoire
sera analysée en fonction de celle de l'économie en
général et permet de constater cinq (5) phases.
II.2.1. PREMIERE PHASE (1960-1973) : LE MIRACLE
IVOIRIEN
Durant cette période, la Côte d'Ivoire
connaît une croissance essentiellement liée au boom des
exportations du café, du cacao et du bois. Le PIB s'accroît alors
de plus de 7,6% en moyenne. Le taux d'investissement global n'a cessé de
croître en passant de 15% en 1960 à 22% en 1973. Les
investissements privés représentaient sur cette période,
plus de la moitié (63%) chaque année des investissements totaux.
Le taux d'investissement public qui était de l'ordre de 5,3% en
début de période a augmenté en fin de période, il
est passé à 6,8% en 1973.
Graphique 1 : Evolution des taux d'investissement
privé et public (en % du PIB)
18
16
14
12
10
8
4
0
6
2
1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985
1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007
Source : données MEF /DGE/DCPE
II.2.2. DEUXIEME PHASE (1974-1979) : LES GRANDS TRAVAUX
L'État s'engage dans de très importants
programmes d'investissement. Le montant des investissements publics triple
entre 1974 et 1979, leur part dans le PIB est estimée à 13,3%.
Les demandes publique et privée s'en trouvent fortement
stimulées, entraînant dans leur sillage les investissements
privés, qui augmentent à un rythme annuel de 16, 3% entre 1975 et
1978. C'est ainsi que leur part dans le PIB passe de 13,1% en 1974 à
16,3% en 1978.
Le PIB global s'accroît de 5,1% par an, la Côte
d'Ivoire bascule dans la catégorie des Pays à Revenu
Intermédiaire (PRI), avec un PIB par habitant qui atteint 1114 $US en
19786.
II.2.3. TROISIEME PHASE (1980-1993): LE PAS AVEC SES
RESTRICTIONS BUDGETAIRES
Avec un taux de croissance du PIB négatif en six ans
sur un total de quatorze (14)7. L'économie ivoirienne est mal
en point pendant cette période. Pour éviter cette situation, la
Côte d'Ivoire s'était engagée dans quatre (4) programmes
d'ajustement structurel8. Ces programmes avaient pour objectif
principal le retrait de l'Etat du secteur productif au profit du
privé.
Le niveau des investissements publics a
considérablement baissé, passant de 11,4% du PIB en 1980 à
5% en 1993. Mais la réaction du secteur privé n'a pas suivi.
Ainsi l'investissement privé s'en trouve fortement retourné et sa
part dans le PIB passe de 15,4% en 1980 à 5% en 1993.
Les résultats de ces programmes sont peu probants et la
Côte d'Ivoire, comme touts les autres pays membres de l'UEMOA, a subi la
dévaluation de 50% de sa monnaie en janvier 1994.
Tableau 1 : taux de croissance de l'investissement public
et privé
Années
|
1980
|
1981
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
Investissement privé
|
-16,4
|
10,7
|
-31,4
|
-28,2
|
17,9
|
-2,3
|
2,0
|
-15,9
|
2,3
|
-9,6
|
-18,2
|
4,3
|
-8,9
|
4,4
|
Investissement public
|
-23,7
|
-4,6
|
16,1
|
-16,1
|
-59,9
|
-10,7
|
7,2
|
30,1
|
-6,1
|
-4,5
|
-19,0
|
-3,8
|
10,6
|
16,2
|
Source : World Bank 2008
|