Section 3 : l'évolution des marchés
financiers et les crises financières :
La volatilité des cours boursiers qui semble
aujourd'hui exceptionnellement forte, a pourtant de nombreux
précédents historiques. Elle se manifeste par des bouffées
dont la périodicité n'a rien de cyclique.
![](les-determinants-de-la-volatilite-des-cours-boursiersCas-du-marche-boursier-tunisien7.png)
![](les-determinants-de-la-volatilite-des-cours-boursiersCas-du-marche-boursier-tunisien8.png)
Graphique 1 : Les crises financières et performances
boursières.
Les grandes vagues de hausse et de baisse observées sur
plusieurs années se composent en fait dÇn petit nombre de
variation extrr~me concentrée sur quelques séances. Les pics dont
ne rend pas compte la théorie du marché financier, s'explique
à la fois par l'absence de constantes fondamentales, ou d'échelle
intrinsèque en économie, par les caractéristiques
techniques des marchés financiers et plus précisément par
la volatilité de la valeur fondamentale des actions.
Dans cette section nous allons, dans un premier temps,
évoquer les différentes crises financière historiques et
leurs impacts sur la volatilité des cours boursiers. Dans un second
temps, nous aborderons la crise actuelle et son impact sur l'évolution
des marchés financiers.
1. Les crises financières historiques
Concrètement, l'histoire récente regorge de crises
financières qui ont eu un impact régional ou mr me
international. Ce qui est intéressant est que l'on peut
trouver le pays d'origine de
chacune de ces crises. Prenons par exemple la crise de la
dette des pays Latino américains, qui débuta au Mexique en 1982.
Celle-ci pourrait être vue comme un choc commun subi par des
économies trop endettées suite à la hausse des taux
d'intérr~ts mondiaux. Cependant, il y a toujours un
événement déclencheur dans un des pays qui fait en sorte
qu'un mouvement de panique se crée chez les investisseurs.
Il y eu aussi le Système Monétaire
Européen (SME ou ERM #177; Exchange Rate Mechanism) qui est en quelque
sort l'ancr~tre de l'Euro. Contrairement au modèle actuel à
l'intérieur de l'Union Européenne, le SME n'était pas
conçu pour avoir un taux de change fixe entre les devises
européennes, mais les pays membres finirent par s'y résoudre car
ils ont cru qu'un taux fixe apporterait de la stabilité et de la
croissance. Due à plusieurs incohérences entre les
différentes économies membre du SME et le manque de
volonté de réaligner les parités, les spéculateurs
se mirent à parier dès 1992 (pari où il est impossible de
perdre lorsque la parité est fixée) que quelques devises
principales de cette union monétaire allaient devoir être
dévaluées. Les spéculateurs attaquèrent les pays
qui avaient de faibles performances économiques. Le pound britannique et
la lire italienne ont été attaquées suivi des devises
françaises et irlandaises (Eichengreen, Rose et Wyplosz, (1996)).
Finalement, le SME régla la crise en élargissant
les bandes de la plupart des devises de 2.5% à 15%. Ce qui fut efficace
pour réduire la propagation de la crise sur le continent
européen. Ensuite, le Mexique se retrouva encore une fois dans la mire
des spéculateurs en 1994 lorsque ceux-ci se mirent à croire que
le Peso était surévalué et que le gouvernement ne faisait
rien pour corriger la situation. Suite au manque de crédibilité
des politiques gouvernementales, les investisseurs retirèrent leurs
devises du pays. Arrivé à un point où elle ne
possédait plus suffisamment de réserves, la Banque Centrale a
dû dévaluer le Peso en décembre 1994. Plutôt que de
calmer les marchés, cette dévaluation a eu pour effet d'augmenter
le rythme de la sortie des capitaux non seulement du Mexique, mais de plusieurs
pays d'Amérique Latine surtout ceux pris avec un déficit du
compte courant.
Par la suite, il y a eu la crise asiatique. Selon Krugmann
(1997), celle-ci s'explique en partie par l'éclatement d'une bulle
spéculative due à l'excès de confiance du miracle
asiatique. Puisque les investisseurs avaient beaucoup d'espoir en certains pays
de cette région, il y a eu un
boom de prêts en dollar US qui est venu financer en
partie la croissance mais également la spéculation
boursière et immobilière. Toujours selon Krugmann (1997), la
crise asiatique est essentiellement un effondrement des marchés
boursiers et de l'immobilier qui ont entraîné dans leur chute le
secteur bancaire. Ce dernier dépendait fortement des prits à
court terme qu'il avait fait pour financer la spéculation dans ces deux
marchés.
Les premiers contrecoups de la crise asiatique se sont fait
sentir entre autres en Russie par la diminution de ses exportations, dès
l'automne 1997. Ensuite les problèmes s'accumulèrent pour le
gouvernement Yeltsine qui avait des problèmes à payer ses
employés et à tenir ses obligations auprès des
créanciers privés. Les investisseurs ont vu d'un mauvais oeil le
fait qu'il n'y avait pas eu de réformes économiques solides, donc
plusieurs actifs étrangers ont été liquidés
à rabais et cette sortie rapide de capitaux força une
dévaluation du rouble le 17 août 1998 avant de voir la valeur de
la monnaie tomber encore plus le 25 août. La spéculation et le
climat d'investissement peu favorable qui se sont installés après
la crise asiatique sont également à blâmer pour la chute du
rouble.
Mais la crise financière que nous traversons
aujourd'hui, est sans doute sans précédents. Qu'arrive-t-il et
pourquoi, où en sommes-nous?
2. Crise actuelle
La volatilité sur les marchés a crû de
façon importante au cours de ces derniers mois. Nous traversons
actuellement une période de turbulence qui se répercute sur
l'ensemble des marchés financiers et des classes d'actifs.
Le parcours de volatilité excessive qu'ont
récemment connu les marchés des capitaux est
caractérisé par des hausses et des baisses déconcertantes.
Le graphique(2) illustre la hausse de la volatilité des marchés
boursiers au cours de la dernière année. L'indice de
volatilité du Chicago Board Options Exchange (CBOE ) mesure
l'augmentation marquée des fluctuations du marché boursier
américain. Cet indice ayant plus que doublé par rapport à
ses niveaux très bas en mai 2007. Cette tendance s'est
répétée dans les marchés boursiers du monde
entier.
Graphique2 : Indice de volatilité du CBOE
Pourquoi ce vertigineux parcours est-il survenu? Les causes
sous-jacentes sont la chute de la croissance économique
entraînée par la crise des prêts hypothécaires
à risque élevé et l'incidence de celle-ci sur les
marchés du crédit. Les principales banques des États-Unis,
de l'Europe et, dans une moindre mesure, du Canada, ont absorbé
près de 200 milliards de dollars américains en radiations
entraînées par cette crise, et leurs actions en ont payé le
prix. À titre d'exemple, les actions des banques américaines ont
dégringolé de 3 7,54 % durant l'exercice terminé le 29
février 2008. Bien que ce repli ait principalement touché les
actions des banques et des prêteurs régionaux se concentrant
uniquement sur le financement hypothécaire, la dégringolade des
actions des banques américaines a causé beaucoup de tort et elle
fait persister l'inquiétude quant aux événements à
venir.
La crainte pure susmentionnée est en grande partie
responsable de l'instabilité récente au sein des marchés
des capitaux. À long terme, les investisseurs des marchés sont
rationnels, mais lorsque les fluctuations sont extrêmes, ce sont leurs
émotions qui prennent le dessus. Lors des pics boursiers,
l'émotion se traduit par l'appkt du gain, mais lorsque les
marchés sont baissiers, c'est la peur qui règne, car les
investisseurs craignent le pire et deviennent moins enclins à courir des
risques.
Aujourd'hui et depuis l'an 2007 la crise est en
train de rentrer dans une phase nouvelle. En effet, la crise des
subprimes et la chute des marchés immobiliers ont conduit
l'économie mondiale dans une panique financière sans
précédent et dont le déroulement n'est toujours pas
terminé.
Mais, cette crise financière se double d'une grave
récession et certains experts ne sont pas loin de la comparer à
celle de la grande dépression de crash 1929 qu'a connu
la bourse de new York, dont les prix baissent de manière
catastrophique en raison d'un déséquilibre énorme entre le
nombre de vendeurs potentiels et celui des acheteurs devenus extrêmement
rare.
Ces crashs de 1929 et 1987 se présentent comme une
frénésie incontrôlable des acteurs boursiers entretenue par
des anticipations spéculatives. Cette spéculation, bien que
fondée sur l'analyse des valeurs des actions, tend à introduire
un écart entre réalité économique et la
représentation capitalistique des entreprises cotées en bourse
sont connu à cause d'une baisse tendancielle des salaires au cours des
trente dernières années, et que le prix de la nourriture augmente
en raison de la spéculation par les fonds de retraite, et surtout
à cause de l'augmentation du prix de pétrole, qui a fait fuir en
masse les compagnies automobiles comme Chrysler, Général Kotor,
Ford.
En effet en regardant attentivement le graphique 1 , nous
pouvons observer qu'à chaque crise tous semblaient nous annoncer la fin
du monde, il n'en a rien été. Les marchés ont toujours
fini par reprendre les points perdus et ont continué à
progresser.
3. Conclusion
En conclusion, la turbulence récente des marchés
boursiers montre de nouveau à quel point il est important
d'adhérer à une politique de placement préalablement
établie afin d'éviter de prendre des décisions
fondées sur l'émotion.
Nous pensons que les raisons de la variation de la
volatilité des marchés des actions tiennent d'un coté
à des facteurs structurels et de l'autre coté à des
facteurs conjoncturels.
Notre première partie du deuxième chapitre est
consacrée aux facteurs explicatives endogènes,
c'est-à-dire aux facteurs explicatives structurels, qui sont liés
la structure de l'entreprise elle-même, tandis que la deuxième
partie se cantonnera aux facteurs explicatives exogènes
(c'est-à-dire extérieurs au marché boursier,
économiques et sociopolitiques.
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