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les déterminants de la volatilité des cours boursiers.Cas du marché boursier tunisien

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par Sarra NAJJAR
Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales de Tunis - Maà®trise en finance 2009
  

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Chapitre 2 : Les déterminants de la

volatilité des cours boursiers

Section 1 : Les facteurs explicatifs structurels

1. La rentabilité

Le couple rentabilité-risque est à la base de toute stratégie de gestion de portefeuille. Plus la rentabilité moyenne d'un portefeuille est importante, plus son risque est élevé. Et par risque nous entendons dire «volatilité », qui semble être en relation étroite avec la notion de rentabilité.

Alors en quoi consiste cette relation ? Et comment les analystes expliquent-ils la volatilité des cours boursiers à travers la rentabilité de l'entreprise ?

D'après Huu Minh Mai « plus une action est risquée, plus l'investisseur espère gagner rapidement ». Notamment, si le rendement s'accroît, le risque s'accroît à son tour, comme le traduit le nuage des points dans la figure suivante :

Graphique 3 : risques en fonction de la rentabilité

La rentabilité de l'entreprise peut rtre représentée sous plusieurs aspects, dont nous retiendrons les bénéfices et les dividendes pour expliquer la volatilité des cours.

1.1 Les bénéfices

Chaque firme génère des bénéfices, ces derniers seront distribués aux actionnaires propriétaires de l'entreprise. Quel est alors le lien entre les bénéfices et le cours d'une action ?

Les cours sont en fonction croissante des bénéfices, plus ses derniers s'accroîent plus les cours augmentent. Ceci s'explique par le fait que les flux des bénéfices sont un critère de choix fiable pour les divers projets d'investissements, l'investisseur choisit le projet qui dégage le plus de bénéfice, et par conséquent la valeur de l'action sera liée aux flux de bénéfices qu'elle réalisera.

Murphy (1968)1, à partir d'une étude réalisée sur 203 sociétés américaines, démontre une corrélation positive entre le taux de croissance du cours des actions et le taux de croissance du bénéfice par action. Le résultat se traduit par le graphe suivant :

Graphique 4 : Cours en fonction des benefices

1 Avancé par PRAT dans son ouvrage « La bourse et la conjoncture », economica 1982 p 63.

Où,

Dans le même champs lexical, la relation cours-bénéfices a trouvé son fondement empirique dans d'autres études, celle réalisée par Richard A. Brealy (1972), 2 qui a pu montrer que si les bénéfices réels sont inférieurs aux prévisions, les cours baissent, et que si les bénéfices réels sont supérieurs aux prévisions, alors les cours des actions, dans ce cas, augmentent. Mais cette approche de mesure n'est pas imparfaite vue qu'elle est fonction de l'aptitude de l'investisseur à prévoir les bénéfices.

Ces analyses ont démontré que le bénéfice est l'un des facteurs déterminants de la volatilité des cours boursiers.

1.2 Les dividendes

Peut-il y avoir une relation cours-dividendes ? Plusieurs études ont été traitées concernant cette relation.

Avant que le dividende ne soit distribué, le cours de l'action comprend le montant du dividende, une fois distribué, le cours de l'action diminue du montant correspondant au dividende par action. Le versement du dividende, a pour effet que le cours de l'action baisse du montant du dividende et a donc un impact sur les fluctuations des cours de la bourse.

Sigalla, affirme même qu'il est possible de prévoir les variations relatives des cours dans la mesure où nous pouvons prévoir l'évolution relative des dividendes. Et ce, suite aux résultats portant sur 155 actions côtées à terme à la bourse de Paris de 1971 à 1976 qui ont montré une forte concordance entre la volatilité des cours et celle des dividendes.

Chenut a montré aussi la présence d'une affinité entre les variations de cours et celles des dividendes, à partir d'une étude portant sur 48 valeurs cotées à terme à la bourse de paris de 1974 à 1979.

Walter, quant à lui, explique que le montant des dividendes distribués varie en fonction des opportunités d'investissement. En effet, pour l'entreprise, le choix de financement et

2 Dans son ouvrage : profit et risques à la bourse, Dunod, Paris 1972

d'investissement est plus important que la décision de distribution de dividendes. Selon lui, la valeur d'une action s'écrit de la manière suivante :

P= [D+(r /K) (B-D)]

Où, B : bénéfice par action

D : dividende

K : taux de capitalisation du marché

R : taux de rentabilité des investissements

Dans ce cas, si:

(1) r>K c'est-à-dire le taux de rentabilité des investissements est supérieur au taux de capitalisation du marché, la firme ne doit pas verser de dividendes.

(2) r<K c'est-à-dire le taux de rentabilité des investissements est inférieur au taux de capitalisation du marché, il doit avoir une max distribution de dividende [B=D].

(3) r=K c'est-à-dire le taux de rentabilité des investissements est égale au taux de capitalisation du marché, dans ce cas la valeur de l'action n'est plus fonction de la capitalisation des bénéfices.

Donc, selon Walter, la valeur de l'action n'est en fonction du dividende distribué que dans le cas où le taux de capitalisation du marché est différent du taux de rentabilité des investissements.

Selon le modèle de Gordon et Shapiro :

Avec :

V valeur de l'action ;

D dividende de l'année retenue (généralement le dernier exercice) ; K =taux de rentabilité exigé par les actionnaires ;

g = taux de croissance des bénéfices.

Certains analystes, déduisent d'après cette formule, que les dividendes versés sont les variables déterminantes de la valeur des actions, donc plus les dividendes et leur taux de croissance sont élevés plus la valeur de l'action est élevée. Ceci est confirmé par Gorden et Shapiro mais uniquement à court terme, ils affirment par contre, que la plus value n'a pas d'incidence sur l'évaluation de l'action lorsque le flux de dividendes est perpétuel.

Par contre Peyard (1974) conclu, à partir d'une étude portant sur 210 sociétés cotées à la bourse de Paris, qu'il n'y a p .

2. Le ratio « cours / bénéfice par action »

Quelle relation existe entre le Price Earning ratio (PER) et la variation du prix de l'action ?

La corrélation entre les bénéfices et le cours d'une action est mesurée par le PER "Price Earning Ratio", qui est égal au ratio cours/ BNPA ou encore Capitalisation boursière/ BNG.

Nous pouvons voir l'effet du Price Earning ratio (PER) sur la volatilité des cours des actions sous deux angles. Le premier en le définissant comme un outil qui sert à évaluer l'action et à matérialiser sa valeur. Donc plus le PER est élevé plus l'action a de la valeur. Le deuxième, en le définissant comme un ratio qui permet de mesurer la capitalisation du titre, c'est-à-dire le nombre de fois que le bénéfice est contenu dans le cours, nous nous intéresserons donc à l'effet de la variation du bénéfice. Le bénéfice servant de base au calcul du PER est net d'impôts, il traduit l'enrichissement de l'actionnaire durant l'année. Si le BPA augmente, le PER diminue et inversement, si le BPA diminue, le PER augmente. En effet, les titres ayant un PER faible ont des performances supérieures à l'indice de marché, tandis que les titres à fort PER ont des performances inférieures à cet indice. Selon l'étude réalisée par Basu (1977) entre 1956-1971, à partir d'un échantillon de 700 sociétés de NYS E, l'achat de titre à faible PER permet d'obtenir une rentabilité supérieure à une gestion indicielle passive.

Dans ces deux cas de figures la valeur du Price Earning ratio (PER) affecte la volatilité de l'action.

Fama et French ont publié en 1992 une étude célèbre remettant en cause le CAPM, surnommée depuis le Brta is dead (l'article annonçant la mort du brta). Elle attribuait l'essentiel des variations de prix, non au bêta, mais à deux autres coefficients de marché à savoir :

(1) Le Price Earning Ratio (PER) et (2) le ratio capitalisation boursière sur actif net (PBV). Cette remise en cause est approuvée par Reinganum (1981).

Même si le Price Earning ratio (PER) est calculé sur la base du bénéfice attendu et ne tient pas compte de son évolution future, il a néanmoins un rôle dans la volatilité des cours boursiers.

3. Effet de levier

Une des influences sur la volatilité à long terme est le levier financier de l'entreprise (dettes/capitaux propres). L'effet de levier se détermine à partir de la formule suivante :

: Rentabilité financière,

: Rentabilité économique,

I : taux d'intérrt réel,

D : Dette de l'entreprise,

KP : Capitaux propre de l'entreprise,

Levier financier : ,

Levier d'exploitation : R #177; i.

L'effet de levier de l'endettement est la différence entre la rentabilité des capitaux propres et de la rentabilité économique. Il résulte de la différence entre la rentabilité économique et le coût de la dette et dépend de la proportion de dette par rapport aux capitaux propres. Christie et

Black ont identifié les pics de volatilité aux déclins de cours boursiers en se basant sur les effets que le levier financier de l'entreprise porte à la volatilité. L'argument est essentiellement circulaire, parce que les déclins de cours boursiers augmentent le risque financier, étant donné que le ratio dettes/capitaux propres augmente. Cet accroissement du risque financier, à son tour, augmente l'espérance de rentabilité de l'action ce qui hausse le prix actuel du titre.

Schwert a donné la preuve d'une corrélation positive entre le levier financier et la volatilité. Les pics majeurs de volatilité ont été associés à la Grande Dépression pendant les années 1930, la crise de pétrole chez les pays OCDE en 1974, et le krach boursier Octobre 1987. Il a montré également que la volatilité de production industrielle est le plus élevée durant les récessions financières.

Les travaux de Merton et Schwert confirment mrme l'existence d'une relation, entre la volatilité et le levier financier, positive.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon