I.2 CONTEXTE ECONOMIQUE'
La reprise de l'aide internationale, après dix ans
d'interruption, et un important programme conclu avec le FMI (programme de
Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la
Croissance - FRPC - de 750 millions de $), ont permis un début
d'amélioration. Des concours exceptionnels de la communauté
internationale ont
1 Banque centrale du Congo, Rapport annuel 2001
accéléré la normalisation de la situation
financière du pays. Pour la première fois depuis dix ans, la RDC
a retrouvé en 2002 une croissance positive. En 2003, elle a atteint 5,7
%, avec une inflation maîtrisée à 4,4%.
Le programme de stabilisation financière qui
conditionne la poursuite de l'assistance internationale continue d'être
respecté tant bien que mal. Depuis la mise en place du gouvernement de
transition (juillet 2003) on a noté une assez forte appréciation
du franc congolais qui est passé de 430 à 370 FC/$. Cette
appréciation résulte essentiellement :
1. de l'injection massive de dollars dans le pays par la
communauté internationale ;
2. de la réunification du territoire qui a élargi
le domaine de circulation du FC ;
3. du contrôle plus strict des dépenses de
l'Etat et des émissions monétaires qui vise à compenser le
dérapage des finances publiques qui s'était produit dans les
derniers mois précédent la transition.
L'accession à l'initiative PPTE au mois de juillet 2003
représente un allègement d'environ 10 milliards de $ US du
service de la dette sur 25 ans. Cet allègement s'ajoute à celui
accordé par le Club de Paris des créanciers officiels
bilatéraux dans le cadre du rééchelonnement de septembre
2002. La dette qui s'élevait à 12,5 milliards de $ US fin 2001
sera ainsi réduite d'un total de 11 milliards de $ US (90%) pour
atteindre le niveau de 1,6 milliards de $ US après allègement. La
RDC doit maintenant continuer la mise en oeuvre du programme économique
pour pouvoir atteindre en 2005 le " point d'achèvement " sous
l'initiative PPTE. A ce stade l'allègement de la dette deviendra
irréversible.
L'inflation est restée sous contrôle, il a
même été question d'une certaine déflation ces
derniers mois suite à l'appréciation du FC. La RDC a en tout cas
tourné la page de l'hyper inflation qui sévissait encore en 2000
(511%) et 2001 (135%). Le grand défi pour les autorités
monétaires consistera maintenant à doser correctement la
quantité de liquidité dont l'économie congolaise a besoin
pour accompagner un retour de la croissance alors même que le pays reste
dépourvu d'instrument de politique monétaire.
investissements), une agence destinée à servir
de " guichet unique " pour les investisseurs : l'ANAPI (Agence Nationale pour
la promotion des investissements) est en place depuis un an mais la situation
reste précaire pour les investisseurs: l'insécurité
juridique, la corruption généralisée et le
délabrement des infrastructures (routière, ferroviaire,
portuaire, électrique) restent des obstacles majeurs. S'ajoute à
cela une série d'autres obstacles tout aussi difficiles à
surmonter, notamment la productivité très faible de la
main-d'oeuvre congolaise, ainsi que son manque de formation et l'action
néfaste des syndicats. Le gouvernement est conscient de ces faiblesses
et envisage des mesures pour améliorer cet environnement à
risques.
Le système bancaire congolais est totalement
sinistré, le Congo est devenu un des pays les plus sous bancarisé
au monde, limité pratiquement aux seules entreprises du secteur formel.
Le crédit bancaire n'existe pratiquement pas même si quelques
banques de la place recommencent dans certaines conditions à octroyer
des crédits à court terme. La méfiance persistante des
Congolais envers leur système bancaire et des aberrations juridiques
comme le système du " tiers- payant " qui permet la saisie de comptes
bancaires de tiers sur simple réquisition administrative, constituent de
sérieuses entraves à la reprise du secteur. Le change et le
transfert sont libres et ne posent pas de problème.
Gérées d'une manière désastreuse
sur des impulsions politiques, totalement corrompues et sous-
capitalisées, les entreprises publiques congolaises constituent un
sérieux fardeau pour l'économie. La perspective des
élections à l'été 2005 pourrait peser sur les
décisions à prendre en matière de privatisations
(partenariat public/privé ou privatisation de la gestion).
Le budget de l'Etat (1,3 milliards de $ US en 2004 dont plus
de la moitié financée par des dons extérieurs au titre de
la coopération internationale) est naturellement symbolique au regard
des besoins de cet immense pays, et ne permet pas de remplir les fonctions de
base (santé, éducation, entretien des infrastructures). Un des
problèmes essentiels réside dans la qualité des
dépenses de l'Etat qui laisse encore largement à
désirer.
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