1. 3. 5. Age aux premiers rapports sexuels
En tant que déterminant de la fécondité,
l'âge aux premiers rapports sexuels est tout aussi important que
l'âge à la première union, car, il est un facteur de risque
de grossesse non désirées et donc d'avortement.
D'après les données de l'EDS, en atteignant 15
ans, plus d'une femme de 25-49 ans sur quatre (29%) a déjà eu des
rapports sexuels. Cette proportion est de 76% à 18 ans et, à 25
ans, la quasi-totalité des femmes de 25-49 ans (94%) ont
déjà eu leurs premiers rapports sexuels. L'âge
médian aux premiers rapports sexuels, estimé à 16,1 ans
chez les femmes de 25-49 ans est inférieur de 3,6 ans à
l'âge médian d'entrée en première union (19,7 ans) ;
ce qui signifie que les premiers rapports sexuels des femmes ont
fréquemment lieu en dehors de l'union.
1-3-6. Le problème de l'infécondité
pathologique
L'Afrique est le continent où l'accroissement
démographique est le plus élevé de la planète, du
fait de sa forte fécondité. On y observe également,
particulièrement en Afrique centrale, des proportions relativement
importantes de femmes sans enfants. Pourtant la majorité d'entre-elles
se marient tôt et souhaitent avoir une progéniture nombreuse
(Sala Diakanda, 1988).
En Afrique subsaharienne, la stérilité et la
sous fécondité constituent des phénomènes
pathologiques assez récents et évoluent à
l'intérieur de limites ethniques bien définies (Sala
Diakanda, 1988).
Au Gabon, la démographie a longtemps été
un sujet politiquement sensible à cause de la faible taille de sa
population (444 264 habitants en 1960-61 et 1 014 976 en 1993) et de son
accroissement naturel jugé aussi bas (0,5 % en 1960-61). Depuis les
années 60, le Gabon n'a disposé d'aucune information sur la
fécondité et ses variables intermédiaires. Le premier
recensement, comportant des questions sur la fécondité, a eu lieu
en 1993 (Bétoué et Bengobsame, 1997). Lors de
l'enquête démographique et de santé réalisée
en 2000, des données intéressantes sur la fécondité
ont été recueillies. Ces différentes sources de
données
ont révélé une baisse notable
l'infécondité qui demeure cependant encore assez
élevée dans le pays (32% de femmes sans enfants à 50 ans
en 1960 ; 20% en 1993 et 7% 2000).
Cette situation peut s'expliquer par « la forte
permissivité de la société gabonaise sur le plan sexuel
». Les relations sexuelles préconjugales et précoces
sont fréquentes ; on observe par ailleurs le phénomène des
unions consensuelles avec ou sans co-résidence («ami » ou
«deuxième bureau »). Ces pratiques favorisent, en
effet, la diffusion des maladies sexuellement transmissibles qui, non
soignées, provoquent des stérilité (primaire ou
secondaire) (Mouvagha-sow, 2000). Par ailleurs, l'interruption
volontaire de grossesse (I.V.G.) apparaît comme un des principaux
facteurs de la stérilité secondaire au Gabon. Plus que les MST,
les avortements clandestins contribuent au maintien voire à
l'accroissement des taux de stérilité au Gabon.
(Mouvagha-sow, 2000).
|