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Déterminants de l'avortement provoqué au Gabon

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par Wilfried MENDAME MVE
Institut de Formation et de Recherche Démographique-Yaoundé - DESS Démographie 2005
  

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1. 3. 5. Age aux premiers rapports sexuels

En tant que déterminant de la fécondité, l'âge aux premiers rapports sexuels est tout aussi important que l'âge à la première union, car, il est un facteur de risque de grossesse non désirées et donc d'avortement.

D'après les données de l'EDS, en atteignant 15 ans, plus d'une femme de 25-49 ans sur quatre (29%) a déjà eu des rapports sexuels. Cette proportion est de 76% à 18 ans et, à 25 ans, la quasi-totalité des femmes de 25-49 ans (94%) ont déjà eu leurs premiers rapports sexuels. L'âge médian aux premiers rapports sexuels, estimé à 16,1 ans chez les femmes de 25-49 ans est inférieur de 3,6 ans à l'âge médian d'entrée en première union (19,7 ans) ; ce qui signifie que les premiers rapports sexuels des femmes ont fréquemment lieu en dehors de l'union.

1-3-6. Le problème de l'infécondité pathologique

L'Afrique est le continent où l'accroissement démographique est le plus élevé de la planète, du fait de sa forte fécondité. On y observe également, particulièrement en Afrique centrale, des proportions relativement importantes de femmes sans enfants. Pourtant la majorité d'entre-elles se marient tôt et souhaitent avoir une progéniture nombreuse (Sala Diakanda, 1988).

En Afrique subsaharienne, la stérilité et la sous fécondité constituent des phénomènes pathologiques assez récents et évoluent à l'intérieur de limites ethniques bien définies (Sala Diakanda, 1988).

Au Gabon, la démographie a longtemps été un sujet politiquement sensible à cause de la faible taille de sa population (444 264 habitants en 1960-61 et 1 014 976 en 1993) et de son accroissement naturel jugé aussi bas (0,5 % en 1960-61). Depuis les années 60, le Gabon n'a disposé d'aucune information sur la fécondité et ses variables intermédiaires. Le premier recensement, comportant des questions sur la fécondité, a eu lieu en 1993 (Bétoué et Bengobsame, 1997). Lors de l'enquête démographique et de santé réalisée en 2000, des données intéressantes sur la fécondité ont été recueillies. Ces différentes sources de données

ont révélé une baisse notable l'infécondité qui demeure cependant encore assez élevée dans le pays (32% de femmes sans enfants à 50 ans en 1960 ; 20% en 1993 et 7% 2000).

Cette situation peut s'expliquer par « la forte permissivité de la société gabonaise sur le plan sexuel ». Les relations sexuelles préconjugales et précoces sont fréquentes ; on observe par ailleurs le phénomène des unions consensuelles avec ou sans co-résidence («ami » ou «deuxième bureau »). Ces pratiques favorisent, en effet, la diffusion des maladies sexuellement transmissibles qui, non soignées, provoquent des stérilité (primaire ou secondaire) (Mouvagha-sow, 2000). Par ailleurs, l'interruption volontaire de grossesse (I.V.G.) apparaît comme un des principaux facteurs de la stérilité secondaire au Gabon. Plus que les MST, les avortements clandestins contribuent au maintien voire à l'accroissement des taux de stérilité au Gabon. (Mouvagha-sow, 2000).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore