4-1-3. Variation selon les facteurs
sociodémographiques.
Les variables socioéconomiques qui ont été
retenues pour notre analyse sont le statut matrimonial de la femme, son
âge au moment de l'enquête et sa parité atteinte de vie.
Variation selon le statut matrimonial.
La distribution par rapport à l'état matrimonial
montre que c'est parmi les femmes mariées que la proportion des femmes
ayant déjà avorter est la plus élevée (66,4%).
Viennent ensuite les femmes célibataires (57,7 %) et les
divorcées ou veuves (43,7). Ce résultat me paraît
surprenant, car on se serait attendu que les femmes célibataires
enregistrent la proportion la plus élevée, si on pouvait
vérifier l'antériorité des faits, on aurait sûrement
remarqué que celles-ci ont avorté (âge moyen au premier
avortement est de 22,83 ans) avant de se marier (âge moyen à la
première union est de 25,5 ans). Il est également à noter
que les femmes mariées ont tendance à recourir à
l'avortement pour espacer les naissances ou limiter la taille de leur famille
(Mundigo and Shah, 1999). Les femmes célibataires
(57,7%) quant à elles, préfèrent souvent avorter pour ne
pas être soumises aux contraintes sociales d'une grossesse
prénuptiale et aux difficultés financières d'assumer seule
la charge d'un enfant.
Le test de khi-deux est significatif au seuil de 1 %.
Le fait que ce soit les femmes mariées qui recourent le
plus à l'avortement (71,7%) peut s'expliquer par le fait qu'étant
mariées, elles ne prennent plus de précautions quant à
l'utilisation de la contraception, s'exposant ainsi aux grossesses non
désirées qu'elles sont parfois obligées d'expulser. Les
femmes divorcées ou veuves préfèrent souvent limiter leurs
naissances fautes d'être rejetées par leurs familles
(société) parce qu'elles auraient fait des enfants ayant
différents pères.
Graphique 9 :
divorcées/veuves
Célibataires
Mariées
Association entre l'avortement et le
statut matrimonial de la femme
0 10 20 30 40 50 60 70
Oui Non
33,6
42,3
43,7
56,3
57,7
66,4
Variation selon la parité de la femme.
Cette variable n'est pas significativement associée
à l'avortement. En d'autres termes, il n'existe pas de comportement
différentiel de l'avortement entre les femmes de parités
différentes. Cela pourrait s'expliquer par la faible
fécondité des gabonaises, dû pour la plupart à la
stérilité pathologique.
Variation selon l'âge de la femme au moment de
l'enquête.
La répartition des femmes selon l'avortement et
l'âge montre que la proportion des femmes qui ont déjà
pratiqué l'avortement est la plus élevée entre 35-49 ans
(75,1%), ensuite viennent respectivement celles de 25-34 (59,2%) et de 15- 24
ans (53%).
Les femmes en fin de vie féconde (35-49 ans) avortent le
plus souvent pour limiter leur descendance ou pour des problèmes de
santé, car à cet âge des problèmes
gynécologiques sont
assez récurrentes. L'âge de la femme est
significativement associé la pratique de l'avortement au seuil de 1
%.
Graphique 10 :
25- 34 ans
35-49 ans
15-24 ans
Association entre l'avortement et l'âge de la
femme au moment de l'enquête
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Oui Non
24,9
40,8
47
53
59,2
75,
Les variables socioéconomiques retenues pour notre analyse
sont le niveau d'instruction, l'occupation et le niveau de vie des
ménages.
4-1-4. Variation selon la variable intermédiaire.
Variation selon l'utilisation des méthodes contraceptives.
La variable utilisation des méthodes contraceptives est
significativement associée à la pratique de l'avortement au seuil
de 1%. 28,8% de femmes ayant recouru à l'avortement n'ont pas
utilisé les méthodes contraceptives contre 52 % de celles qui ont
utilisée. Ce résultat apparaît surprenant dans la mesure
où les femmes devraient utiliser les méthodes contraceptives pour
éviter les grossesses imprévues et partant des avortements. On
pourrait donc affirmer que les méthodes utilisées ne sont pas
fiables ou sont mal utilisées d'où leurs échecs.
Graphique 11 :
n'utilise pas
Utilise
Association entre l'avortement et l'utilisation
des méthodes contraceptives
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Oui Non
28,8
43
57
71,2
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