Micro-finance et lutte contre la pauvreté : Cas des micro-crédits octroyés par le CERP - GALA LETU à la population de Kisangani; De septembre 2007 à décembre 2008( Télécharger le fichier original )par Kim BWANGA M'VUANDA Institut supérieur de commerce de Kisangani - Licence 2009 |
Chapitre premierCONSIDETATIONS THEORIQUES Afin de faciliter la compréhension des concepts utilisés, nous allons préciser leur contenu dans les lignes qui suivent. I.1. Des concepts clésI.1.1. Pauvreté Selon le Nouveau Petit Robert, la pauvreté c'est l'état d'une personne qui manque de moyens matériels, d'argent ; insuffisance de ressources.21(*) Elle est synonyme de besoin, de dénuement, de gêne, d'indigence, de nécessité, de paupérisme, de privation et peut être une insuffisance matérielle ou morale. Elle se traduit par la stérilité (pauvreté du sol), la faiblesse ou la médiocrité (pauvreté intellectuelle), etc. La pauvreté est le contraire de l'aisance, du bien-être, de la fortune, de la richesse, de l'abondance, de la fertilité. Majid RAHNEMA,22(*) cité dans l'encyclopédie libre www.wikipédia.org, renseigne que la pauvreté est l'insuffisance de ressources matérielles, comme la nourriture, l'accès à l'eau potable, les vêtements, le logement, et des conditions de vie en général, mais également de ressources intangibles comme l'accès à l'éducation, l'exercice d'une activité valorisante, le respect reçu des autres citoyens. Cet auteur admet sans réserve que la révolte viscérale que la pauvreté suscite en chacun de nous est tout à fait compréhensible et justifiée. Le document de la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (DSCRP) de la République Démocratique du Congo23(*) perçoit la pauvreté comme une situation de faible production, de manque d'acheteurs et d'inexistence des voies d'évacuation. Elle est aussi perçue comme un manque d'emplois, d'initiatives et de vision à long terme du fait de l'inexistence d'entreprises capables de créer de l'emploi pour la population active. La pauvreté, c'est aussi le manque du capital qui se traduit par l'incapacité d'accéder au crédit pour démarrer une activité productive. La pauvreté peut toucher des personnes isolées ou des groupes et populations entières ; elle est généralement considérée comme un phénomène multidimensionnel. La dimension pécuniaire est la plus fréquemment prise en compte. La pauvreté pécuniaire est le manque d'argent, entraînant les difficultés pour se nourrir, s'habiller, se loger,... La pauvreté pécuniaire ou de revenu résulte d'une insuffisance de ressources, et est estimée au moyen de seuil de pauvreté. I.1.1.1. Types de pauvreté a. Du point de vue matériel, on distingue deux types de pauvreté : la pauvreté relative et la pauvreté absolue. La pauvreté relative, c'est lorsque les personnes ont moins de ressources que les autres et n'ont pas suffisamment d'argent pour vivre normalement dans une société. La pauvreté absolue, c'est celle où les personnes n'ont pas assez pour survivre physiquement, par exemple pas assez de nourriture pour s'alimenter.24(*) b. ARJUN SENGUPTA, expert indépendant sur la question des droits de l'homme et l'extrême pauvreté a expliqué le concept de l'extrême pauvreté dans son rapport qui a été débattu au Conseil des droits de l'homme à Genève, du 11 au 12 juin 2007, comme une combinaison de trois types de pauvreté : la pauvreté en terme de revenus, la pauvreté en matière de développement humain et, une autre, nouvelle, l'exclusion sociale en tant que pauvreté particulière des personnes qui sont exclues socialement et qui est le fait des structures sociales. L'auteur rappelle que la pauvreté est un concept multidimensionnel et estime qu'il faut un consensus particulier entre les pays pour fixer l'élimination de l'extrême pauvreté comme priorité essentielle. Ainsi, si le droit d'être à l'abri de l'extrême pauvreté est un droit fondamental, il en résulte des obligations pour les Etats. L'extrême pauvreté définie comme violation de droit de l'homme implique obligations pour les Etats et mise en place de politiques nationales pour l'éradiquer, a-t-il insisté.25(*) I.1.1.2. Formes de pauvreté Serge PAUGAM qui analyse la sociologie de la pauvreté comme étant avant tout une sociologie du lien social, distingue trois formes élémentaires de pauvreté qui sont la pauvreté intégrée, la pauvreté marginale et la pauvreté disqualifiante. La pauvreté intégrée, caractéristique de pays dont le développement économique est faible et où la pauvreté monétaire est répandue, apparaît comme faiblement stigmatisée et ne s'accompagne pas d'une expérience de rupture des liens affectifs. Comme la pauvreté est depuis longtemps largement répandue, les pauvres ne sont pas stigmatisés et bénéficient de la solidarité familiale ou de la socialisation par une pratique religieuse qui reste intense. L' économie informelle est particulièrement développée. C'est une pauvreté sans exclusion (ou, plus exactement, l'exclusion suit sa dynamique propre indépendamment de la pauvreté). La pauvreté marginale apparaît comme une pauvreté résiduelle, quasi structurelle, dans les phases d'ascension économique. Occultée comme problème politique, la pauvreté marginale est vécue de façon honteuse, et s'accompagne d'une problématique de l'inadaptation sociale. Elle correspond à la pauvreté d'une petite partie de la population au sein d'une société prospère. Ces pauvres, considérés comme des « cas sociaux » inadaptés au monde moderne sont fortement stigmatisés. La pauvreté disqualifiante, quant à elle, est caractéristique des situations de crise économique dans les pays riches : elle frappe des populations nombreuses, qui font pour la première fois l'expérience de la relation d'assistance. L'Etat-providence s'étant substitué aux solidarités traditionnelles, et l'intégration par le travail jouant un rôle prépondérant conformément au modèle de la société salariale, cette pauvreté s'inscrit le plus souvent dans une dynamique cumulative de rupture des relations sociales et familiales. Les pauvres sont considérés à travers l'image de la chute ou de la déchéance.26(*) I.1.2. Seuil de pauvreté27(*) Le seuil de pauvreté est un niveau de revenus au-dessous duquel un ménage est considéré comme pauvre. Ce seuil prend des valeurs radicalement différentes selon les pays considérés : pays développés ou pays en développement. Le seuil de pauvreté peut être défini de manière absolue (en fonction d'un panier de consommation minimale) ou relative (en pourcentage du revenu médian ou moyen). La notion de pauvreté monétaire étant difficile à cerner avec précision, plusieurs conventions sont utilisées pour déterminer le seuil de pauvreté. On distingue en général un seuil de pauvreté absolue, utilisé pour les pays en développement et plusieurs pays développés, et un seuil de pauvreté relative, utilisé dans quelques pays développés. Pour déterminer le seuil de pauvreté on cherche généralement à établir combien coûtent au total toutes les ressources essentielles qu'en moyenne un adulte consomme en un an. Cette approche se fonde sur l'évaluation qui est faite de la dépense minimale pour assurer un niveau de vie tolérable... Il existe plusieurs méthodes d'évaluation absolue de la pauvreté. Toutes ces méthodes se basent sur des conventions normatives admises à un moment donné dans le pays ou dans une communauté donnée. Une de ces méthodes est fournie par la Banque mondiale avec comme critère un seuil normatif de un dollar (de 1990) par personne et par jour ; un seuil de deux dollars est également couramment employé. Le nombre de personnes sous ce seuil dans un pays est délicat à estimer : d'une part, les pays concernés n'ont pas les moyens de tenir des statistiques nationales détaillées, d'autre part à ce niveau de revenu il faut tenir compte d'activités non marchandes, comme l' autoconsommation ou l'accès possible à des services publics. Cette méthode s'applique essentiellement dans le cadre des comparaisons internationales entre pays. Afin de pouvoir faire des comparaisons internationales, les seuils doivent être exprimés en parité de pouvoir d'achat, ce qui permet de s'affranchir des différences de pouvoir d'achat des différentes devises. Toutefois, cette méthode est sujette à caution, puisque la consommation des ménages pauvres peut être différente de celle du ménage représentatif, servant à l'établissement des taux de parité de pouvoir d'achat. Le seuil de pauvreté relative par contre, tient compte du niveau de vie d'un pays. Le plus souvent, on utilise une fraction du revenu médian : 50 % pour la France, 60 % pour l' Union européenne. Le nombre de personnes sous le seuil est donc davantage une mesure de l' inégale répartition des revenus qu'une véritable mesure de la pauvreté (si le revenu de tous les habitants augmente de 20 %, le seuil augmente lui aussi de 20 %, et le taux de pauvreté reste identique). Cette mesure peut apporter un éclairage sur la pauvreté ressentie par une partie de la population, en comparaison avec les autres individus. A l'échelle mondiale, la Banque mondiale, qui étudie surtout les pays en développement, retient des seuils de pauvreté absolus identiques (1,25 dollar/jour, 2 dollars/jour, etc.), et tient compte dans ses mesures des parités de pouvoir d'achat. I.2. Microfinance I.2.1. Notions Mot composé constitué de deux termes clés, la micro finance pourrait être entendue dans l'esprit du Dictionnaire Le Petit Robert selon le sens de chacune de ses composantes. D'abord Micro dérivé du grec Mikros qui signifie petit. C'est le préfixe qui indique la division par un million de l'unité dont il précède le nom28(*). Et Finance qui signifie ressources pécuniaires.29(*) On dirait donc que c'est une infime unité des ressources pécuniaires, de l'argent. L'instruction n° 1 de la Banque Centrale du Congo (BCC) qui régit l'activité de micro finance en RDC précise que par micro finance il faut entendre « la prestation de services de crédit et/ou d'épargne aux agents économiques vulnérables, exclus du système bancaire, en vue de leur permettre de réaliser des activités génératrices de revenus, de créer des emplois et ainsi de lutter contre la pauvreté ».30(*) Pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la micro finance se confond avec le microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant d'offrir de très petits crédits (microcrédit) à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises. De façon plus générale, la microfinance se réfère à une vision du monde où « le maximum de foyers pauvres ou assimilés peuvent avoir un accès permanent à une gamme de services financiers de grande qualité et adaptés à leurs besoins, incluant non seulement le crédit mais l'épargne, l'assurance et les transferts de fonds ».31(*) Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la micro finance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la micro finance ne se limite plus aujourd'hui qu'à l'octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel.32(*) L'expérience montre que la micro finance peut aider les pauvres à augmenter leur revenu, créer des entreprises viables et sortir ainsi de la pauvreté. Elle peut également constituer un puissant instrument d'émancipation en permettant aux pauvres, et en particulier aux femmes, de devenir des agents économiques du changement. En effet, en donnant accès à des services financiers, la microfinance joue un rôle important dans la lutte contre les nombreuses dimensions de la pauvreté. Par exemple, les revenus générés par une activité non seulement permettent à cette activité à se développer mais ils contribuent également au revenu du ménage, et par là même à la sécurité alimentaire, à l'éducation des enfants, à la prise en charge des soins de santé, à l'amélioration de l'habitat, etc. Selon Michel Lelart33(*), membre du Réseau Entrepreneuriat de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) : "La micro finance repose sur le lien social et s'en sert"....."La micro finance est une finance de proximité, proximité géographique bien sûr, mais surtout culturelle car les personnes se connaissent et se cautionnent parfois mutuellement. Elle est toujours adaptée aux besoins, c'est pourquoi elle innove en permanence : ce sont des services d'assurance, ce sont aussi les services de transferts de fonds utilisés par les migrants". I.2.2. Enjeux de la microfinance34(*) Normalement, les banques ne fournissent pas de services financiers à des clients dépourvus d'un minimum de revenus. Pour gérer un compte clients, les banques doivent supporter un coût fixe assez substantiel qui ne dépend pas du montant des sommes d'argent mises en jeu. Par exemple, le total des profits dégagés par une centaine de crédits de 1 000 unités monétaires chacun est à peu près égal au profit dégagé par un crédit de 100 000 unités monétaires, alors que la gestion de cent crédits implique cent fois plus de travail et de diverses dépenses que la gestion d'un seul. La même équation de base régit l'économie d'autres services financiers. Il y a un seuil de rentabilité associé au crédit ou au dépôt qui veut dire que la banque perd de l'argent lorsqu'elle effectue une transaction au-dessous d'un certain montant. Les besoins financiers des pauvres se situent généralement au-dessous de ce seuil. De plus, les pauvres ne possèdent pas suffisamment de biens qui puissent être considérés comme un collatéral, c'est à dire qui puissent servir de garantie. Même lorsqu'ils possèdent leurs terres, ils n'en ont souvent aucun titre de propriété. Cela implique que les banques n'ont pratiquement pas de recours contre les emprunteurs défaillants. D'un point de vue plus général, on a longtemps accepté l'idée que le développement d'un système financier national prospère est un objectif intermédiaire important qui peut ensuite servir de catalyseur pour le développement économique national qui est l'objectif final. Cependant, tant les responsables de la planification des États concernés que les experts internationaux privilégient le développement du secteur bancaire commercial spécialisé dans les opérations mettant en jeu des sommes importantes, tant ils négligent souvent les institutions à même de fournir des services aux ménages disposant de moyens limités, alors que ces catégories de ménage représentent la plus grande partie de la population. A cause de ces difficultés, lorsque les pauvres sont amenés à emprunter, ils doivent souvent faire appel à leur famille ou à des prêteurs locaux qui pratiquent des taux d'intérêts trop élevés. Ces prêteurs pratiquent généralement pour les plus pauvres des taux plus élevés que pour les moins pauvres. Alors que ces prêteurs sont souvent stigmatisés et traités d' usuriers, leurs services sont accessibles, rapides et très flexibles lorsque les emprunteurs doivent faire face à des problèmes. Les espoirs qu'on a pu caresser de les éliminer du circuit se sont avérés irréalistes même dans des contextes où les institutions de microfinance étaient très actives. I.2.3. Historique de la microfinance On peut noter dans le passé les pratiques visionnaires de certains moines franciscains qui ont fondé au quinzième siècle des Monts de piété35(*) qui présentaient des orientations communautaires. Toujours en Europe, en 1849, un bourgmestre prussien Friedrich Wilhelm Raiffeisen, fonde en Rhénanie la première société coopératives d'épargne et de crédit, une institution qui offre des services d' épargne aux populations ouvrières pauvres et exclues des banques classiques. L'épargne collectée permet de consentir des crédits à d'autres clients. Ces organismes sont dits mutualistes. Plus tard, les organismes et institutions se développent sur cette base en Europe et en Amérique du Nord, puis, après la seconde guerre mondiale dans les pays du Sud se focalisent sur l'épargne et offrent peu de services de crédit. Dans les années 1970, avec la Grameen Bank, Muhammad Yunus développe le microcrédit au Bangladesh ouvrant ainsi la voie à de nombreuses autres expériences menées dans le monde entier. Des institutions sont créées pour fournir aux pauvres des moyens de créer leur gagne-pain et les outils pour gérer le risque associé, c'est-à-dire les services financiers normaux qui sont proposées aux catégories plus riches. Le succès de la Grameen Bank qui compte maintenant comme clients plus de 7 millions de Bangladaises pauvres a connu un écho dans le monde entier, dans la pratique, il s'est avéré difficile de recopier cette expérience. Dans les pays où les densités de population sont plus faibles, il est beaucoup plus problématique de réunir les conditions de rentabilité pour créer des services et commerces de proximité. Il n'empêche que la Grameen a démontré que non seulement les pauvres remboursent leurs crédits, mais qu'ils peuvent payer des intérêts élevés et que l'institution peut donc couvrir ses propres coûts. A la fin des années 1980, les initiatives se multiplient. En Amérique latine, des institutions accordant des crédits en milieu urbain commencent à couvrir leur frais sans subvention. L' ONG bolivienne PRODEM créée en 1986 décide de « filialiser » ses activités de microfinance sous forme de banque en créant la Banco Solario SA, plus connue sous le nom de BancoSol. C'est l'émergence d'une « industrie de la micro finance ». Beaucoup de progrès ont été effectués, mais tous les problèmes n'ont pas été résolus, et la grande majorité de la population qui gagne moins d'un dollar par jour, spécialement dans les zones rurales, ne bénéficie toujours d'aucun accès au secteur financier normal. Le secteur de la microfinance a connu une croissance régulière jusqu'à atteindre en 2007 25 milliards de dollars pour l'ensemble des crédits relevant de la microfinance. Il en faudrait dix fois plus pour fournir aux populations pauvres le capital dont elles ont besoin. Le secteur de la microfinance a connu une forte croissance, au point qu'on a pu se demander s'il n'y avait pas un risque potentiel à laisser filer autant de capitaux vers un secteur qui n'était pas forcément géré correctement.36(*) Du point de vue de la forme, on a vu se développer au cours des vingt dernières années, de nombreuses organisations actives en micro finance. Il existe de nombreux cas plus ou moins différents de par le monde et trois courants essentiels coexistent dans cette démarche : · Le premier, d'inspiration plus coopératif, a cherché à mettre en place ou à renforcer des organisations populaires où les micro entrepreneurs étaient à la fois épargnants et emprunteurs du système. Sa spécificité est de vouloir construire des institutions à partir de leurs bénéficiaires, c'est en cela qu'on y retrouve un côté coopératif plus affirmé. · Le second, illustré notamment par la BRI en Indonésie, a consisté à transformer une banque existante (ou dans le cas de la BRI une partie de cette banque) de manière à la spécialiser en direction des micro entrepreneurs. · Le troisième a mis sur pied des ONGs ayant pour vocation de réaliser elles-mêmes l'intermédiation financière. On a ainsi vu la création d'ONG de microfinancement qui, après s'être procuré des fonds, soit au travers de donations soit au travers d'emprunts, octroyaient elles-mêmes des crédits aux micro-entrepreneurs. Dans ce dernier cas, l'accent a surtout été mis sur l'octroi de crédit, la collecte de l'épargne étant généralement interdite aux ONGs. Parallèlement, on doit souligner que depuis une dizaine d'années à peine, il existe aussi des cas de banques privées à vocation commerciale qui pour des raisons de stratégie propre, se sont orientées vers la micro finance.37(*) En République Démocratique du Congo, il est généralement reconnu que l`histoire de la micro finance se subdivise en trois périodes, à savoir de la période coloniale à 1970 ; de 1970 à 1990 ; et de 1990 à nos jours.38(*) 1. De la période coloniale à 1970 Par le décret du 24 mars 1956, le législateur a organisé la création et le fonctionnement des « sociétés coopératives indigènes » dont l`objet social était de promouvoir, par la mise en oeuvre des principes de la coopération, les intérêts économiques et sociaux de leurs membres exclusivement. Toutes les sociétés de type coopératif, y compris les coopératives d`épargne et de crédit ou COOPEC, étaient assujetties à cette loi et placées sous la tutelle du Gouverneur de province. De cette période, aucune structure financière de proximité formelle d`initiative privée n`a été agréée. Par contre, le pouvoir colonial a créé la Caisse d`Epargne du Congo (CADECO), Institution de droit public, afin de collecter les petites épargnes. 2. De 1970 à 1990 Cette période est caractérisée par l`émergence des coopératives d`épargne et de crédit (COOPEC), en raison notamment de l`accessibilité des services offerts aux membres et de leur implantation dans les milieux les plus reculés du pays dépourvus de banques. Toutefois, faute d`un cadre légal spécifique, ces dernières continueront à se conformer aux dispositions du décret de 1956 et de ce fait seront désormais placées sous la tutelle du Ministère du Développement Rural. En 1987, les coopératives détenaient l`équivalent de 7% de l`épargne du secteur bancaire. Elles étaient pour la plupart affiliées à des centrales provinciales regroupées à leur tour au niveau national en une Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit « UCCEC ». 3. De 1990 à nos jours Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique difficile caractérisé notamment par les pillages, l`hyperinflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et l`instabilité politique, a contribué à fragiliser le système financier en RDC et particulièrement les COOPEC. Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993, près de 80 % de leur clientèle et 66 % des fonds placés dans les banques de dépôt, justifiant ainsi le climat de méfiance des membres envers ce mouvement. Aujourd`hui, la plupart des COOPEC se sont regroupées en centrales et ont adhéré à des structures faîtières de 3ème niveau, à savoir l`Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit (UCCEC) et la Confédération Nationale des Coopératives d`Epargne et de Crédit (CONACEC). Les Institutions de micro finance autres que les COOPEC, se sont développées en RDC dans les années 1990, dans le secteur informel. Elles sont l`oeuvre, dans la quasi majorité des cas, des Organisations Non Gouvernementales « ONG » et des initiatives locales de Développement. De nos jours, un bref aperçu de l`organisation du système bancaire congolais permet de dégager deux constats majeurs à savoir, la couverture bancaire insuffisante du pays et les distorsions existant dans l`implantation provinciale des guichets des banques commerciales. Ce constat a rendu plus pressant la nécessité de promouvoir des structures alternatives de financement capables d'assurer la mobilisation de la petite épargne, d`octroyer du crédit en milieu rural et milieux urbains défavorisés, et de créer des conditions d`une insertion progressive du secteur informel dans l`économie moderne. Par ailleurs, de nombreux ménages, confrontés au problème de pauvreté, ont entrepris des activités nouvelles capables de générer des revenus. Cette situation les a amenés à concevoir des microprojets en quête de micro financements. En réponse à ces attentes, on a assisté à l`éclosion d`une catégorie d'institutions chargées de mobiliser des ressources tant internes qu`externes et capable d'octroyer des microcrédits. Elles ont donc commencé à offrir des services financiers, de crédit et/ou d`épargne, aux personnes les plus démunies ne pouvant accéder aux avantages du système bancaire classique. Mais, comme qui dirait l'histoire se répète, au moment où nous rédigeons notre mémoire, comme nous l'avons mentionné au chapitre des difficultés rencontrées, la méfiance à l'égard de ces institutions a refait surface à Kisangani suite à la défaillance observée à leurs guichets de payer à vue les demandes de retrait de l'épargne déposée à leurs soins. Cette situation serait un simple effet tache d'huile de la crise financière mondiale qui aurait frappé les avoirs de certains initiateurs des IMF. I.2.4. Forces et faiblesses de la microfinance Posant un diagnostic revu du secteur de la micro finance au Togo, KPIZING ESODONG,39(*) Coordonnateur CAS-IMEC, relève les forces et faiblesses de la micro finance ci-dessous. a. Forces - Une prise de conscience de l'importance du secteur et des engagements en faveur de son développement ; - Un secteur informel dynamique entraînant une forte demande de services financiers de proximité ; - Un secteur de la micro finance en cours d'assainissement et structuré ; - Un secteur touchant de plus en plus les femmes ; - Un secteur bénéficiant d'une offre en matière de renforcement institutionnel ; - Un secteur intéressant des investisseurs non publics. b. Faiblesses - L'insuffisance du cadre légal, réglementaire et institutionnel ; - L'insuffisance de surveillance et de contrôle du secteur ; - L'insuffisance de professionnalisation du secteur ; - L'insuffisance des ressources humaines et de leurs formations ; - L'insuffisance de systèmes de gestion de l'information fiables ; - Les difficultés d'accès aux ressources pour donner les crédits ; - L'insuffisante articulation avec les banques. En conclusion, l'auteur décèle des opportunités du secteur de la micro finance ; opportunités parmi lesquelles nous pouvons retenir la volonté politique du gouvernement et des partenaires, la force de la demande de produits, la volonté de concertation des acteurs, l'élaboration d'une stratégie nationale pour la micro finance et l'intérêt des partenaires en développement et des banques.40(*) Nous épousons le diagnostic de cet auteur pour le cas du secteur de la micro finance en République Démocratique du Congo car, selon nos observations, celui-ci bénéficie en effet des opportunités et présente des forces et des faiblesses similaires à celui du Togo. I.2.5. Rôle de l'Etat dans la micro finance Les économistes sont divisés en deux blocs sur le rôle de l'État. D'un coté les libéraux et de l'autre les interventionnistes. Mais, bien que le débat sur le rôle de l'État ne soit pas encore épuisé, le constat est que l'État intervient très souvent dans la vie économique et sociale avec pour objectif d'assurer l'efficacité et la stabilité. En matière de développement économique, la théorie économique a été dominée par les partisans de l'interventionnisme en raison de leur appréciation pessimiste sur la capacité du marché à impulser les mutations structurelles de l'économie. En ce sens, l'État est un développeur qui joue un rôle important voire principal dans la production des biens et services... Au niveau de la formation et de l'éducation des populations l'État joue un rôle prépondérant aussi bien dans les domaines de la santé, de la protection sociale, etc. Dans les pays en voie de développement, les théoriciens vont encore plus loin en stipulant que l'État est le seul acteur susceptible d'agir pour l'intérêt général tandis que le secteur privé n'avait que pour unique objectif la maximisation du profit. Par conséquent, elles ne peuvent agir dans l'intérêt général, d'où sa marginalisation dans le processus de développement. Du fait, l'État devient l'unique entrepreneur susceptible de parvenir au développement.40(*) Il a fallu attendre les années 80 pour avoir le retour des arguments et théories prônant un État minimum. Ainsi, l'État devrait se retirer de la production industrielle et laisser l'entière place au secteur privé et se recentrer sur les activités régaliennes qui lui sont dévolues, principalement les activités de réglementation. Cette tendance découle de ce que les économistes ont qualifié de néoclassique, donc l'analyse préconise la liberté d'entreprendre qui est source d'efficacité économique et l'échange par le marché est garant d'une allocation optimale des ressources. Le marché est présenté comme le lieu de la rencontre de l'offre et de la demande. Et que le mécanisme de marché conduit à une situation optimale.41(*) Toutefois, en dépit de cette argumentation, force est de reconnaître qu'il existe des défaillances de marché qui entraînent une divergence entre les allocations optimales et celles de l'équilibre. Ces écarts justifient de remanier l'analyse néoclassique avec la théorie de l'économie du bien-être. Car, dans la théorie du bien-être, s'il y a échec du marché, l'intervention étatique est justifiée. Avec pour mission pour l'État de rapprocher l'équilibre et l'optimum. Cette conception de l'intervention de l'État se veut restrictive dans la mesure où aucune place n'est laissée à l'intérêt général. De plus, l'État est un agent non doté d'une spécificité particulière par rapport aux autres agents économiques dont il est le reflet. STIGLITZ42(*) nous montre les caractéristiques de l'État plutôt en tant que organisation. A ce propos, il explique que l'État est caractérisé par le pouvoir de contrainte et de participation universelle de tous à cette organisation. Par conséquent, en référence à ces caractéristiques il présente deux avantages certains par rapport aux autres organisations dans la mesure où le gouvernement est une organisation pré établie tandis que le pouvoir de contrainte fait de lui un instrument d'orientation de la politique et de surveillance des activités de manière plus efficace qu'une organisation privée. Le fait que le gouvernement soit pré établi fait qu'il peut intervenir en subissant des coûts de transaction inférieurs à ceux des nouvelles organisations. Il est aussi bien placé pour réduire les coûts de transaction dans les cas où il y a absence de certains marchés et information incomplète. Donc, il est bien placé pour aider les institutions de micro finance, les activités de celles-ci étant fortement liées à l'existence de coût de transaction et de manque d'information que constitue le marché du microcrédit. Compte tenu de l'échec des entreprises publiques (de collecte, distributions et d'affectations de ressources), les pouvoirs publics misent sur les PME et la micro finance pour assurer aussi bien la croissance que l'emploi dans les pays en voie de développement. Ceci grâce aux proximités sociologiques que cette dernière a avec le secteur informel qui occupe une place considérable dans leurs économies. Les IMF constituent le maillon indispensable de soutien à la micro entreprise. Leurs activités se doivent d'être protégées par un cadre réglementaire adapté à leur spécificité. En raison du caractère récent de leur émergence, les IMF méritent un soutien en formation, et des aides au démarrage de l'activité de la part de l'Etat et de ses partenaires extérieurs en l'occurrence les organismes d'aide au développement. D'autre part, du fait des incertitudes qui prévalent sur ce type de marché, il est indispensable que l'état intervienne pour fixer les règles de bonne conduite en vue de protéger les transactions. C'est ainsi qu'en République Démocratique du Congo,43(*) la loi n° 005/2002 du 7 mai 2002 relative à la constitution, à l'organisation et au fonctionnement de la Banque Centrale du Congo (BCC) confère à celle-ci en son article 6, le pouvoir de réglementer et de contrôler l'activité des IMF. En vertu de ces dispositions légales, la BCC a édicté l'Instruction n° 1 du 12 septembre 2003, modifiée en date du 18 décembre 2005. Cette instruction met en place un cadre général régissant l'activité de ces structures de financement décentralisées, en attendant l'élaboration d'une loi spécifique portant régime applicable à ces dernières. Au terme de cette instruction, il existe en RDC trois catégories d'IMF, à savoir les entreprises de microcrédit de première catégorie, les entreprises de microcrédit de deuxième catégorie et les sociétés de micro finance. L'exercice de cette activité est subordonné à l'obtention préalable de l'agrément de la BCC, moyennant accomplissement des conditions d'ordre juridique et économique bien définies. En vue de garantir une meilleure protection de l'épargne, une IMF doit se constituer en personne morale même si aucune forme sociale particulière n'est prescrite, et une société de micro finance doit se constituer sous la forme de S.A.R.L. pour pouvoir collecter l'épargne. L'instruction fixe le capital minimum pour la constitution d'une IMF à l'équivalent en Francs Congolais de 15 000 usd pour les entreprises de microcrédit de première catégorie, 50 000 usd pour celles de deuxième catégorie et 100 000 usd pour les sociétés de microcrédit. Elle prévoit la possibilité pour dix IMF de se regrouper en réseau pour constituer une Centrale des IMF, en sigle CIMF qui doit aussi être agréée par la BCC. Dans l'exercice de son activité, une IMF est tenue de transmettre un rapport mensuel à la BCC, suivant les modalités précises, alors que cette dernière est habilitée à infliger des sanctions administratives et disciplinaires aux IMF ou à leurs dirigeants en cas de violation des textes légaux et règlements en la matière. Par ailleurs, cette instruction qui est un acte réglementaire ne modifie pas les textes légaux régissant le commerce de la monnaie en RDC, notamment la loi n° 002/2002 du 2 février 2002 portant dispositions applicables aux Coopératives d'Epargne et Crédit et la loi n° 003/2002 du 2 février 2002 relative à l'activité et au contrôle des établissements de crédit. Les opérations de micro finance étant assimilées aux opérations de banque réputées actes de commerce par le Code de commerce, les banques et les coopératives d'épargne et de crédit ne sont pas interdites légalement de les réaliser pour autant qu'elles se conforment à la réglementation, notamment une simple autorisation de la BCC. La législation en vigueur en RDC distingue donc les IMF des coopératives d'épargne et de crédit et des établissements de crédit qui sont elles, régies par les lois 002/2002 et 003/2002 du 2 février 2002 ci-dessus évoquées. Quant aux IMF, elles ne sont régies actuellement que par l'instruction n° 1 de la BCC. Plusieurs études, renseigne l'analyse de MASANGU MULONGO, ont préconisé par souci de cohérence réglementaire, soit d'incorporer les IMF dans la loi bancaire, soit d'en extraire les COOPEC. Ce qui reviendrait à opérer un choix entre élaborer une loi unique qui s'adresserait aussi bien aux établissements de crédit qu'aux IMF, ou mettre en place, à côté de la loi bancaire, un cadre légal qui régirait l'ensemble des systèmes financiers décentralisés. Une enquête socio-économique a été initiée par la BCC et pourrait, le moment venu, aider à lever une option définitive sur ces deux alternatives. Ainsi, en vue d`encadrer et de promouvoir ce nouveau secteur44(*), deux structures d`encadrement ont vu le jour, l`une au niveau professionnel et l`autre au niveau institutionnel. Au niveau professionnel, le Regroupement des Institutions du Système de Financement Décentralisé au Congo (RIFIDEC) fut créé en l`an 2000, pour principalement trois objectifs, à savoir assainir et promouvoir le secteur de la microfinance en RDC ; assurer la défense des intérêts des opérateurs du système de financement décentralisé ; et renforcer les capacités institutionnelles de ses membres à travers des formations, des échanges d`informations, des appuis techniques et des conseils. Au niveau institutionnel, l'encadrement est assuré par la Banque Centrale du Congo (BCC). En effet, le secteur de la microfinance étant devenu un outil d`émancipation économique et sociale, une Sous-Direction chargée de la microfinance a été mise en place au mois de septembre 2000 au sein de la BCC. I.3. La lutte contre la pauvreté Depuis la nuit des temps, l'homme ne cherche que son mieux-être. Des actions de lutte contre la pauvreté avaient eu lieu dans les sociétés mésopotamiennes plusieurs siècles avant le début de l' ère chrétienne . En Europe, l'essor du christianisme implique une forme de solidarité nouvelle, puisqu'elle est prise en charge par des institutions et qu'elle devient un devoir chrétien. Malgré tout, il existait une solidarité antérieure. Ce changement implique une nouvelle conception, la pauvreté théologique. La pauvreté est dans la conception chrétienne un état de fait qui dans le cadre d'un monde régi par le divin ne peut être éliminée. Elle est souvent perçue comme un châtiment et menace l'âme du chrétien de l' oisiveté, mère de tous les vices. La lutte contre la pauvreté passe donc par la remise au travail. Ainsi la pauvreté n'est pas due à un dysfonctionnement de la société mais aux individus eux-mêmes. Le traitement de la pauvreté est laissé à la volonté individuelle des riches. Les XVIIe et XVIIIe siècles apportent sur cette notion un grand bouleversement. En France, l' abbé de Saint-Pierre en 1724 est l'un des premiers à réfléchir sous un jour nouveau à cette question. Non pas sur la cause fondamentale des inégalités mais il cherche à concilier utilité et philanthropie. Il préconise le retour au travail comme moyen principal de la lutte contre la pauvreté et dans le même temps contre un facteur d'entropie sociale. C'est dans ce cadre de pensée qu'est mis en place le système de l' hôpital général. Très rapidement la population enfermée dans les établissements parisiens atteint le seuil de 6.000 personnes, soit 1% de la population de l'époque. Les provinces furent également gagnées par ce mouvement de réaction à la misère et, à la veille de la Révolution, on comptait 32 hôpitaux généraux dans tout le pays. Mais ce mouvement dépasse largement la France, cette politique d'internement forcé des pauvres a affecté l'ensemble des états européens. En Angleterre, dès 1575, un acte d' Elisabeth I instituait des établissements visant « la punition des vagabonds et le soulagement des pauvres ». Les "Houses of correction" qui auraient dues être présentes dans chaque comté vont laisser la place aux workhouses qui dans la seconde moitié du XVIIIe siècle trouveront leur véritable expansion. FOUCAULT note qu'en « quelques années, c'est tout un réseau qui a été jeté sur l'Europe. » En Hollande, en Italie, en Espagne, en Allemagne se créent également des lieux d'internement de même nature. Cette politique d'enfermement systématique apparaît maintenant inhumaine et dangereuse au plan sanitaire. Elle fut contestée par les philosophes des Lumières et finalement abandonnée. En France, la révolution enclenche une évolution dans la conception de la pauvreté. La pauvreté devient l'expression de dysfonctionnements dans la société. Un traitement laïc et social de celle-ci nécessite un questionnement de son origine et induit de nouvelles réponses. À partir du moment où le principal facteur est le facteur économique, bien que le discours moral ne soit pas absent des débats de l'époque, le principe de la redistribution des richesses et des allocations devient possible et même nécessaire aux nouveaux principes de la République. Les personnes prises en charge font partie de certaines catégories : veuves, orphelins. La mise en place de l' État-providence dans des pays développés étend l' aide sociale.45(*) De nos jours, à l'échelle internationale46(*), la lutte contre la pauvreté est considérée comme une priorité consensuelle. L'on reconnaît que le monde a connu un réel progrès économique avec des avancées en matière de développement humain et un recul de la pauvreté relative, au cours des dernières décennies. Mais, en valeur absolue, le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté reste le même... En situant le seuil de pauvreté à 2 $ par jour, presque la moitié de la population mondiale se trouve à l'écart des circuits de la richesse. Sous l'impulsion de la libéralisation des échanges, il y a eu effectivement croissance et réduction de la pauvreté, mais également croissance des inégalités. La croissance profite plus aux riches qu'aux pauvres, que l'on parle des pays ou de catégories sociales. Les instabilités, les exclusions, les pertes de lien social créées par de telles situations de pauvreté et d'inégalité, dans les pays en développement comme dans les pays émergents et même dans les pays développés, suscitent de vives inquiétudes... De plus, face à ce développement inégalitaire largement lié à la mondialisation, la société civile internationale prend une position nettement critique et se fait de plus en plus pressante dans les débats et les négociations, notamment sur les questions de libéralisation et/ou de régulations. La prise de conscience de l'aspect choquant de ces évolutions a progressivement amené la communauté internationale à réaffirmer l'importance de la priorité en faveur de la lutte contre la pauvreté : des engagements renouvelés et plus précis sont pris à l'horizon de 2015. La pauvreté a été remise au centre des préoccupations et les manières de l'aborder ont été modifiées par les résultats de plusieurs sommets internationaux comme celui de Copenhague sur le développement social (1995), les contributions de différents groupes de travail (Programme Spécial Afrique, CAD/OCDE, etc.), la réflexion sur la dimension sociale de l'ajustement structurel, les remises en question au sein de la Banque mondiale et bien d'autres contributions, un peu partout dans le monde, traduisent cette prise de conscience consacrée par les objectifs du millénaire pour le développement. Ces objectifs du millénaire dont la déclaration fut signée en septembre 2000, concernent notamment huit objectifs que les Etats membres de l'Organisation des Nations Unies (ONU) ont convenu d'atteindre d'ici l'an 201547(*). Il s'agit de : 1. Réduire l'extrême pauvreté et la faim. 2. Assurer l' éducation primaire pour tous. 3. Promouvoir l'égalité et l'autonomisation des femmes. 4. Réduire la mortalité infantile. 5. Améliorer la santé maternelle. 6. Combattre le VIH/ SIDA, le paludisme et d'autres maladies. 7. Assurer un environnement durable. 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Le monde s'accorde aujourd'hui, dans cette lancée de la recherche des voies et moyens de réduire, sinon d'éliminer la pauvreté, à reconnaître que la micro finance est un instrument adapté à ce combat d'autant plus qu'il repose sur le lien social et s'en sert, comme le démontre Michel LELART.48(*) Mohammad YUNUS, prix Nobel de la paix 2006 considéré comme père du microcrédit, conduit quant à lui « vers un monde sans pauvreté »49(*), construit à base de la micro finance. En République Démocratique du Congo, le gouvernement s'est engagé à « faire de cette terre de nos aïeux, un lieu de paix, de prospérité, d'espérance et de bonheur pour tous, spécialement pour les plus démunis ».50(*) Thierry NGOY51(*), Conseiller au Ministère de l'industrie, petites et moyennes entreprises a développé dans le cadre d'un colloque sur la lutte contre la pauvreté tenu à Kinshasa en 2005, une pensée sur le thème « Le gouvernement de transition face à son engagement de lutter contre la pauvreté ». De sa pensée nous retenons que la situation macro économique s'est détériorée énormément jusqu'à devenir catastrophique à l'issue du conflit armé de 1998. Avec l'avènement de Joseph KABILA au pouvoir, le gouvernement a décidé de renouer avec ses principaux partenaires au développement. Plusieurs mesures ont été prises avec l'appui des institutions de Bretton Woods en vue de rayer les distorsions introduites dans la gestion de l'économie. Parmi ces mesures, nous pouvons citer le Programme Intérimaire Renforcé, PIR en sigle, mis en place avec pour objectifs la stabilisation, le redressement et la relance économique pour une croissance durable. Des résultats palpables ont découlé de ce programme, notamment la stabilisation du taux de change, l'arrêt de l'hyperinflation, l'augmentation des revenus fiscaux et la stabilisation des dépenses publiques. Dans le cadre du Programme Economique du Gouvernement (PEG) développé avec le concours des bailleurs des fonds, plusieurs réformes structurelles ont été initiées ainsi que quelques programmes solides et ambitieux pour stimuler la croissance économique et s'attaquer aux contraintes structurelles qui ont entravé le développement économique du pays. Le PMURR (Programme Multisectoriel d'Urgence de Reconstruction et Réhabilitation), le PUCER (Programme Cadre d'Urgence de Création d'emplois et de Revenus), la création de l'ANAPI et du COPIREP ainsi que la mise sur pied de la loi garantissant l'indépendance de la Banque Centrale, le Nouveau Code des Investissements et le Nouveau Code Minier sont une illustration des résultats de ce programme. Sur le plan sécuritaire, la paix a été négociée dans le cadre du Dialogue Inter Congolais et un gouvernement de transition a été mis en place ... jusqu'à l'organisation des élections en 2006. La finalisation de la rédaction du Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP) en juillet 2006 est un aboutissement de tant d'efforts et de détermination du gouvernement congolais à lutter contre la pauvreté qui frappe l'ensemble du territoire national. Au terme de ce DSCRP notamment, il est attesté le rôle de la micro finance dans la lutte contre la pauvreté en République Démocratique du Congo à l'instar de plusieurs pays d'Afrique et du monde. I.4. Microcrédit dans la lutte contre la pauvreté Avant d'aborder la question du microcrédit, il s'avère important de préciser le terme « crédit » dont le microcrédit n'est qu'un diminutif. Etymologiquement, crédit vient du latin credere qui signifie croire. Selon une expression de MOLIERE reprise dans le dictionnaire Le Petit Robert, le crédit est la confiance qu'inspire quelqu'un ou quelque chose. De façon empirique, c'est la confiance dans la solvabilité de quelqu'un. Et d'un point de vue financier, c'est l'opération par laquelle une personne met une somme d'argent à la disposition d'une autre.52(*) L'encyclopédie libre www.wikipédia.org53(*) revient sur le sens étymologique du mot crédit qui exprime la confiance accordée à autrui. Il définit le crédit comme une créance pour un prêt et relève le fait qu'en comptabilité générale, le mot crédit est un terme technique qui désigne une des deux colonnes de la comptabilité à partie double. Par convention, cette colonne est toujours celle de droite et elle sert à enregistrer l'origine des fonds (apports en capital), les gains de l'entreprise (les ventes réalisées, les produits financiers) et les dettes de l'entreprise envers les fournisseurs, l'État ainsi que les emprunts faits à la banque. La notion complémentaire du crédit est le débit. En finance, Le crédit englobe les diverses activités de prêt d'argent, que ce soit sous la forme de contrats de prêts bancaires ou de délais de paiement d'un fournisseur à un client. Le crédit est généralement porteur d'un intérêt que doit payer le débiteur (le bénéficiaire du crédit, appelé aussi emprunteur) au créditeur (celui qui accorde le crédit, appelé aussi prêteur). L'intérêt représentant ici la rémunération du risque du prêteur ou du créditeur. Parlant justement des risques de crédit, KABONGO KANDA54(*) enseigne que l'octroi du crédit entraîne une série de conséquence dont l'immobilisation des capitaux, le risque de trésorerie et le risque de perte. Il note que malgré ces effets néfastes, les entreprises ne peuvent pas ne pas accorder des délais de paiement aux clients. Mais il faut définir une politique de crédit à suivre et la mettre en pratique : accorder escompte ou délai et doser le mode de recouvrement tout en fixant les critères de sélection et le seuil maximum de crédit par client. Comme pour affirmer la dimension sociale et intangible de la pauvreté décelée par Majid Rahnema en terme d'insuffisance de respect (nous aurions dû ajouter `'et de confiance'') reçu des autres citoyens, la micro finance étant orientée vers une cible particulière, les pauvres, fixe ainsi ce seuil maximum à un niveau très bas qui réduit le crédit au microcrédit. Le microcrédit peut ainsi s'entendre comme une infime unité du crédit, si nous nous en tenons à l'étymologie Mikros et Credere. Il est défini comme une petite quantité d'argent mise à la disposition d'un client par une banque ou une autre institution. Un microcrédit bien réalisé personnalise à la fois ses termes, ses prix, ses critères, ses évaluations et sa diffusion, afin de proposer le meilleur accès possible aux clients, de limiter les risques et de proposer des services à long terme. On peut proposer un microcrédit à une personne ou à travers un modèle de garantie de groupe. Selon l'encyclopédie libre www.wikipédia.org55(*), l'activité de microcrédit consiste généralement en l'attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques. Elle se développe surtout dans les pays en développement, où il permet de concrétiser des microprojets favorisant ainsi l'activité et la création de richesse mais se pratique aussi bien dans les pays développés ou en transition. Du point de vue historique, cette encyclopédie libre précise que l'on peut trouver des antécédents au microcrédit dans la pratique de prêt sur gage à taux faibles ou nuls des Monts de Piété56(*), dans les mutuelles de crédit agricole créées en Europe à la fin du XIXe siècle. Le système a été développé par le professeur d'économie Muhammad Yunus au cours des 30 dernières années. Lors d'une séance de travaux pratiques d'un cours d'investissement, Muhammad Yunus propose à ses étudiants d'interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages. Les 42 femmes artisans ont besoin de 27 dollars au total pour développer leur activité. Or toutes les banques refusent de financer ce trop faible montant à des clients a priori insolvables. Yunus déclare avoir eu honte de cette situation et prête la somme de sa propre poche. En permettant aux producteurs d'acheter d'avance le bambou sans subir les variations importantes de prix, ils réussissent à créer des emplois et à rembourser intégralement Yunus. Depuis 1999, la méthodologie de crédit adoptée par les institutions de microfinance prend de manière croissante la forme d'un produit individuel flexible, ressemblant plus aux produits bancaires classiques. La forme choisie à l'origine était basée sur la méthodologie de crédit collectif, utilisant les mécanismes d'épargne locale et de caution solidaire et la supervision des pairs pour couvrir le risque de crédit... L'activité de microcrédit encourage les microprojets au niveau local. Cela permet d'induire des mutations "à la base". Celles-ci sont souvent plus efficaces et ont un plus grand effet d'entraînement - en créant un maillage économique dans le pays - que certaines infrastructures ou certains gros projets industriels qui bénéficient rarement aux plus pauvres. Cet effet de levier permet d'agir efficacement auprès de ceux qui prennent des initiatives en s'engageant personnellement, c'est-à-dire les entrepreneurs ou les artisans. Mais au-delà du simple aspect financier, les programmes de microcrédit ont aussi un impact sur le développement local. En effet, ils touchent des secteurs aussi divers que l'agriculture (groupements villageois, coopératives paysannes, organisations professionnelles agricoles), l'artisanat (groupements d'artisans, associations artisanales féminines), le financement de l'économie sociale (mutuelles d'épargne et de crédit, banques villageoises), la protection sociale (mutuelles de santé, caisses de santé primaire). Ainsi, ils contribuent à l'amélioration de l'accès aux services sociaux de base, aux soins de santé, aux services de planification familiale et à l'eau potable. Aujourd'hui, il est admis que le microcrédit constitue un espoir pour les pauvres. Il désigne les programmes qui fournissent des petits prêts, et d'autres services y inclus des épargnes, aux gens les plus pauvres pour des activités indépendantes qui produisent des revenus, en leur offrant des moyens d'existence pour eux-mêmes et leurs familles.57(*) A ce titre, le portail de micro finance enseigne qu'une bonne gestion de crédit inclus le rachat de crédits. Contrairement à ce que l'on pense souvent, le crédit, le microcrédit en particulier, n'est pas destiné à vous rendre la vie plus difficile en vous permettant de vous endetter. Non, le microcrédit doit être considéré et utilisé comme un instrument financier à votre disposition. Que ce soit pour financer un projet, étaler des créances immédiatement exigibles, mettre en place un programme de retraite complémentaire en utilisant le crédit comme levier financier, tous ces besoins peuvent être comblés par l'utilisation judicieuse du crédit. Bien évidemment, le microcrédit, comme tout crédit d'ailleurs, ne doit pas être utilisé de façon impulsive mais réfléchie. Ne jamais perdre de vue qu'un crédit n'est pas un don ou une subvention, mais une avance qui vous est accordée sur un temps plus ou moins long et qu'il faudra rembourser chaque mois ; augmenté éventuellement d'intérêt. De ce fait, si l'on n'y prend garde, nos achats impulsifs risquent de nous coûter très cher... Par contre, le crédit utilisé judicieusement est un fabuleux levier nous permettant de réaliser nos projets, tout en continuant de vivre agréablement sans se priver inutilement. Ne pas confondre « vivre avec le crédit », donc utiliser tous ses avantages, et « vivre à crédit », c'est-à-dire vivre au dessus de ses moyens. Dans ce dernier cas, le crédit est néfaste alors que si nous l'utilisons judicieusement en fonction de nos besoins réels et non de nos impulsions et, que nous limitons notre endettement en fonction de nos capacités de remboursement réelles, le crédit est un merveilleux outil.58(*) Jean-Philippe de Schneval, fondateur de BlueOrchard Finance à Genève,estime que ce secteur rentable, est censé établir « un lien entre deux mondes qui ne se parlaient pas : d'une part, les démunis qui n'avaient aucune chance d'accéder au crédit et, d'autre part, les clients des banques privées, les fonds de pension et les investisseurs institutionnels »...59(*) Selon l'approche théorique de Castillo60(*) Le microcrédit a pour objectif de créer des revenus supplémentaires en octroyant des crédits de petites tailles aux personnes pauvres. Les organismes qui octroient des microcrédits définissent la pauvreté de manière spécifique pour chacun et se prêtent, en général, aux caractéristiques reprises dans le tableau ci-dessous :
Emettant sur une toute autre longueur d'onde, Sylvie BRUNEL conclut que sans nier l'utilité du microcrédit dans certaines situations bien précises, il faut se garder d'en faire la solution miracle ou l'instrument unique de l'aide aux populations pauvres ; les sommes consenties servent surtout à créer de petites activités de service, qui donnent un tout petit peu plus d'aisance financière à leurs promoteurs, mais en aucun cas ne leur permettent de sortir de la pauvreté.61(*) * 21 Le Petit Robert, Dictionnaire de la langue Française, éd. N° 10100237, Paris, 2003, p.1876 * 22 Majid Rahnema, Quand la misère chasse la pauvreté, Fayard/Actes Sud, 2004, site Internet www.fr.wikipedia.org lu le 20/09/2008 * 23 DSCRP, Op. Cit., p. 18 * 24 La pauvreté in www.worldnet.scout.org lu le 25 octobre 2008 * 25 ARJUN SENGUPTA, Rapport Extrême pauvreté : Considérer l'extrême pauvreté comme violation de l'un des droits de l'homme les plus fondamentaux, in www.aidh.org lu le 31 octobre 2008 * 26 Serge PAUGAN, Les formes élémentaires de la pauvreté, PUF, mars 2005, pp. 143-144 * 27 Seuil de pauvreté in www.fr.wikipedia.org lu le 22 septembre 2008 * 28 Le Petit Robert, Op. Cit., p. 1628 * 29 Idem, p. 1074 * 30 Banque Centrale du Congo, Instruction n° 1 aux Institutions de Micro finance, du 12/09/2003 * 31 Robert Peck Christen, cité par www.wipipédia.org lu le 25 novembre 2008 * 32 Qu'est-ce que la micro finance ? in www.lamicrofinance.org lu le 23 septembre 2008 * 33 Michel LELART cité dans www.lamicrofinance.org Op. Cit., lu le 23 septembre 2008 * 34 Microfinance, www.wikipedia.org lu le 25 novembre 2008 * 35 Un Mont de piété est un organisme qui a pour mission de faciliter les prêts d'argent, notamment en faveur des plus démunis, fondé sur le but de combattre l'usure et les taux d'intérêt abusifs pratiqués à l'époque. * 36 Microfinance, www.wikipedia.org, Op. Cit., 24/11/2008 * 37 Idem * 38 Patience MPANZU BALOMBA, Op. Cit, p. 22 * 39 KPIZING ESODONG, Diagnostic revu du secteur de la microfinance au Togo, in www.microfinance.tg lu le 13/01/2008 * KPIZING ESODONG, Op. Cit., lu le 13/01/2008 * 40 Bernard Chavance cité par Hermann Didier TEBILI, Micro finance et développement : une mise en évidence théorique et empirique de la relation, Mémoire DEA, Mémoire on line, Faculté d'économie appliquée, Aix-en-Provence, 2007 * 41 Dirat J-R cité par Hermann Didier TEBILI, Idem * 42 STIGLITZ cité par Hermann Didier TEBILI, Op. Cit, p. * 43 MASANGU MULONGO, Cadre réglementaire des institutions de micro finance en RDC : situation actuelle et perspectives d'avenir in Carrefour microfinance, Bulletin trimestriel du PASMIF/RDC - n° Spécial introductif, Kinshasa, Octobre 2007 * 44 LEBUGH cité par Patience MPANZU B., Op. Cit., p.23 * 45 www.fr.wikipedia.org/wiki/Lutte_contre_la_pauvret%C3%A9#Lutte_contre_la_pauvret.C3.A9 lu le 23 septembre 2008 * 46 www.diplomatie.gouv.fr lu le 25 septembre 2008 * 47 www.fr.wikipedia.org/wiki/Objectifs_du_mill%C3%A9naire_pour_le_d%C3%A9veloppement lu le 25 septembre 2008 * 48 Michel LELART cité dans www.lamicrofinance.org Op. Cit., lu le 23 septembre 2008 * 49 Muhammad YUNUS & Alan JOLLY, Vers un monde sans pauvreté, éd. Amazon, Paris, 2005, p. 18 * 50 EKOFO PANZOKO Jean François, Le secteur de la microfinance : une opportunité pour le développement de notre pays in Carrefour de la microfinance, n° spécial introductif, Kinshasa, Octobre 2007 * 51 Thierry NGOY, Le Gouvernement de transition face à son engagement de lutter contre la pauvreté, inédit, Kinshasa, 2005 * 52 Dictionnaire Le Petit Robert, Op.cit., p. 588 * 53 www.wikipedia.org lu le 3 octobre 2008 * 54 KABONGO KANDA, Cours de gestion financière à court terme, inédit, L1 ISC/Kisangani, 2007-2008 * 55 Microcrédit in www.wikipedia.org lu le 15 novembre 2008 * 56 Un mont de piété est un organisme de prêt sur gage né vers 1462, qui a pour mission de faciliter les prêts d'argent notamment en faveur des plus démunis. ( www.wikipedia..org) * 57 Campagne du Sommet de Microcrédit in www.microcredisummit.org lu le 12 novembre 2008 * 58 Bonne gestion de crédit in www.portailmicrofinance.com lu le 12 novembre 2008 * 59 Alexander COCKBUM, « Le microcrédit : solution ou mythe ? » in Le Temps du 14/10/2006, p. * 60 CASTILLO, Le micro-crédit, outils de financement pour les micro-entreprises dans les pays en développement : Le cas de Perou, Thèse de doctorat, lu dans www.wikipédia.com le 13 novembre 2008 * 61 Sylvie BRUNEL, Micro crédit : Fiction et réalité, Action Contre la Faim, Aventure n° 90, Automne |
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