Annexe2
C'est dans la région Tanger Tétouan que le premier
projet du programme national Moukawalati a été validé.
L'annonce n'a pas manqué de combler de fierté les responsables
tangérois. Tout autant que Ahmed El Janati, l'heureux élu. Ce
dernier voit ainsi son rêve se réaliser. Il sera patron de son
atelier de haute couture traditionnelle et de produits artisanaux. Il
travaillera aussi en toute légalité puisque, jusqu'à
présent, il opérait dans le secteur informel, sans patente ni
registre de commerce. El Janati est marié et père de deux
enfants. Licencié en biologie, il aurait voulu intégrer
l'Education nationale. Seulement, le sort en a décidé autrement
et pour subvenir à ses besoins il a rejoint le petit atelier de son
père. Natif de Taounate, El Janati s'est installé à
Tanger en 1996. Il s'est inscrit au guichet «Moukawalati» de la
Chambre de commerce, d'industrie et des services le 1er Août 2006.
Après avoir été choisi par la Commission régionale
de sélection et au terme d'un accompagnement personnalisé
fructueux, El Janati a présenté le 6 septembre sa demande de
financement de 250.000 DH.
L'Economiste : Edition 2387 du 20
octobre 2006
Annexe3
Malgré le lancement du programme «Moukawalati»
en grande pompe en 2006, les résultats obtenus en termes de
créations d'entreprises n'ont cependant pas été à
la hauteur des attentes. C'est ce qui a été annoncé lors
d'une journée d'information autour du programme Moukawalati,
organisée mercredi dernier par l'Agence nationale pour la promotion de
l'emploi et des compétences (ANAPEC) au siège de la wilaya de
Marrakech. Ce programme visait au départ la création de 30.000
TPE (toutes petites entreprises) sur 3 ans, donc à l'horizon 2008. Mais
seulement 1.400 entreprises ont vu le jour pendant tout ce temps. Ce qui
représentent à peine 5% des objectifs souhaités. Le gap
est quand même énorme. Le programme bute encore sur des
difficultés, malgré les efforts déployés de part et
d'autre. Le rythme de traitement des dossiers par les banques s'avère
également long selon bon nombre de porteurs de projets. Sur plus de
4.000 dossiers déposés auprès des établissements
bancaires pour le financement, 1.734 ont été approuvés
(1.400 ont été financés par les banques et 245 ont
été autofinancés). S'exprimant à l'ouverture de
cette rencontre, Mounir Chraïbi, wali de la région Marrakech
Tensift, a souligné que les résultats du programme
n'étaient pas à la hauteur des espérances. «La
région connaît aujourd'hui une dynamique économique
importante, appelant les acteurs concernés à déployer plus
d'efforts», a-t-il affirmé. «Le taux de chômage dans la
région a atteint 5,9% (9,8% au niveau national). De même, le taux
de création d'entreprises augmente chaque année de 28% (15% au
niveau national). Pour lui, parmi les facteurs handicapant le programme
Moukawalati, il faut noter l'évaluation des objectifs fixés qui
ne reflète pas la réalité la difficulté
d'accès au financement, l'insuffisance des banques engagées dans
le programme, l'inadéquation des projets présentés avec la
réalité économique et sociale, le manque d'encadrement et
d'accompagnement des porteurs de projets, la rigidité des
procédures administratives, le faible réseau des guichets d'appui
à la création d'entreprises et la mauvaise évaluation de
la nature des profils de l'examen. «Pour la bonne conduite de ce
programme, il est important de créer de petites entreprises pour
accompagner la dynamique économique de la région et orienter les
porteurs de projets vers les secteurs qui connaissent une croissance
réelle». «Le porteur de projet doit, en outre, avoir une
expérience professionnelle et savoir gérer son entreprise»,
a-t-il affirmé. L'esprit d'entreprenariat n'est pas encore
inséré dans les esprits, à en croire Jamal Rhmani,
ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, qui a rappelé
que le plan de relance du programme Moukawalati mis en place récemment
va certainement pallier les insuffisances de la première mouture.
«Le diplôme ne signifie absolument pas que son titulaire a une
culture d'entreprise plus qu'un non diplômé». Et le plus
important dans ce plan de relance, c'est que les non diplômés
peuvent maintenant en bénéficier. Quelques jeunes porteurs de
projets ont souligné, à cette occasion, les handicaps de la
création d'entreprises, notamment le problème lié au
déblocage des fonds. L'Etat accorde une garantie des crédits
à hauteur de 15%. Cette part est devenue un élément de
blocage dans la réalisation des projets dans la mesure où l'Etat
tarde à la débloquer, alors que les banques la réclament
avant de parapher les modalités de financement. Il faut attendre 5
à 6 mois avant le déblocage des fonds. Et pendant ce
temps-là, les charges s'alourdissent. Ce qui amène ces jeunes
à abandonner leurs projets. Le ministre a promis de résoudre ce
problème dans les meilleurs délais. De son côté,
Abdelali Doumou, président de la région de Marrakech Tensift- Al
Haouz, a mis en exergue l'importance de l'adhésion de tous les acteurs
qui interviennent dans tous les secteurs pour la réussite de ce
programme». A ce titre, Doumou a critiqué l'absence de l'Office
régional de mise en valeur agricole du Haouz (ORMVA) dans le
comité régional, alors que 23% des entreprises
créées dans la région portent sur l'agriculture.
L'Economiste : Edition 2997 du 6 avril 2009
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