SECTION 3 : ANALYSE FONCTIONNELLE DE L'OCI
a- Bilan fonctionnel exercice 2004
Nous avons utilisé uniquement le bilan de l'exercice
2004 à partir duquel est établi le bilan fonctionnel ci-contre
car celui de l'exercice 2003 ne nous fournit pas les valeurs brutes de l'actif
immobilisé (Cf. Annexe III).
Ce bilan comptable avant répartition du
résultat, retraité en masses homogènes selon trois (3)
fonctions (investissement, financement, exploitation), permet
d'apprécier non seulement l'équilibre financier mais aussi
détecter le risque de défaillance à partir de trois (3)
soldes financiers : le FRNG, le BFR (BFE+BFHAO) et la TN.
1 Planification à court terme : budget de
trésorerie
Vérification : TN= Actif de trésorerie -
Passif de trésorerie
= 252 989 240 - 13 622 946
TN= 239 366 294
Indicateurs
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Formules
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Calculs
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Montant
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Fonds de Roulement Net Global (FRNG)
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Ressources stables - Actif stable
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10 982 747
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538
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- 1
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711 839 035
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9
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270
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908
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503
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Besoin en Fonds de Roulement d'Exploitation
(BFRE)
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Actif circulant d'exploitation - Dettes d'exploitation
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20 981 724
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975
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- 11
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950 182 766
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9
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031
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542
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209
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Actif ou Emplois
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Montant
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Passif ou Ressources
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Montant
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Actif stable brut
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1 711 839 035
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Ressources stables
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10 982 747 538
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· Immobilisations incorporelles
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2 667 070
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· Capitaux propres appelés
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2 167 243 415
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· Immobilisations corporelles
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1 684 425 825
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· Amortissements et dépréciations
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1 210 550 028
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· Immobilisations financières
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24 736 140
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· Provisions
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6 143 361 739
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Actif circulant brut
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21 234 714 215
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· Dettes financières
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1 461 592 356
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· Actif circulant Hors Activité Ordinaire
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0
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Passif circulant
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11 963 805 712
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· Actif circulant d'exploitation
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20 981 724 975
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· Dettes Hors Activité ordinaire
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0
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· Actif de trésorerie
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252 989 240
|
· Dettes d'exploitation
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11 950 182 766
|
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· Passif de trésorerie
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13 622 946
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Trésorerie Nette (TN) FRNG - BFR (BFRE+
BFRHAO) 9 27 0 9 08 503 - (9031542209 + 0) 239 366 294
b- Appréciation des équilibres
financiers
· BFR= BFRE
· FRNG BFR, nous permet d'ores et déjà
d'affirmer dans un cadre général qu'il y a équilibre
financier de la structure de l'OCI. Nous allons le vérifier avec le
calcul des ratios.
· Les ratios de structure
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· Autonomie financière2003
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· Autonomie financière2004
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Interprétation
Ce ratio mesure la capacité de l'OCI à
s'endetter. Ce ratio n'est pas satisfaisant, puisque les capitaux propres ne
couvrent même pas un tiers des dettes. Ce qui revient à dire que
la marge de sécurité financière est très faible et
l'OCI court un risque de rupture de liquidité garantie par le FRNG.
Cependant, on constate une nette amélioration peu significative due
à une augmentation sensible des capitaux propres.
Couverture des capitaux investis2004
Interprétation
Ce ratio étant proche de 1,
l'équilibre financier de l'OCI en 2004 était à la limite
respecté.
· Capacité de remboursement2003/2004
? 1,6
· Autofinancement2003 ?
0,46
· Autofinancement2004 ?
0,64
Interprétation
Ce ratio n'excédant pas 4 fois la CAFG, l'OCI peut
rembourser ses dettes financières.
En 2004, l'OCI a consacré une part plus importante
qu'en 2003 de sa VA pour autofinancer ses dépenses. Cela peut contribuer
avec l'évolution à la non amélioration de la VA.
L'autofinancement excessif, une fois de plus peut retarder sa croissance.
~ Couverture de l'actif circulant par le FRNG2004
?
0,44
Interprétation
Ce ratio indique la part du FRNG qui finance l'actif
circulant. Le FRNG finance à 44% l'actif circulant. Ceci traduit que la
liquidité provenant de l'activité de l'OCI représente que
44%. Les 56% restant proviennent des dettes à court terme. Ce qui est
dangereux et explique une fois de plus l'insuffisance de liquidité, le
montant colossal des dettes à court terme et un appel incessant et
croissant à la trésorerie passif.
~ Evolution du FRNG2004 ? 1683
j
~ Evolution du BFRE2004 ? 1640
j
Interprétation
Le ratio de l'évolution du FRNG mesure la marge de
sécurité financière en nombre de jours de CA, tandis que
celui de l'évolution du BFRE, mesure l'importance du BFRE en nombre de
jours de CA. Après comparaison des deux (2) ratios, il apparaît
que le BFRE évolue plus rapidement que le FRNG (1 640J étant
inférieur à 1 683J), ce qui implique un
déséquilibre dû à la non maîtrise par l'OCI de
la durée d'exploitation en terme de crédit clients et
crédit fournisseurs. Ce résultat vient confirmer celui
trouvé plus haut.
~ Solvabilité générale2003
? 1,15
~ Solvabilité générale2004
? 1,16
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Ce ratio étant supérieur à 1, l'OCI est
capable de payer ses dettes au sortir de l'exercice 2003 avec une nette
amélioration en 2004, même s'il présente des risques
d'illiquidité tel que constaté par le ratio de « couverture
de l'actif circulant par le FRNG ».
Ici une fois de plus le retard sur l'établissement des
états financiers pose problème pour l'analyse de ce
paramètre jusqu'en 2008, afin de vérifier si réellement la
structure financière de l'office, lui permet comme en 2004 de financer
sa croissance sans dégrader sa trésorerie de manière
inquiétante. On peut donc douter de l'adaptabilité, de la
réactivité et surtout de la
compétitivité1 de l'office face aux mutations de son
environnement. En plus, L'obligation d'établir les états
financiers de synthèse résulterait de l'obligation
légale2 de la déclaration de l'IS au plus tard chaque
30 Avril de l'année N+1. Car lors de la déclaration de l'IS, le
comptable de l'office devrait se présenter avec sa liasse comptable afin
de justifier les retraitements affectant le résultat comptable et qui
auraient permis la formation de l'assiette fiscale. L'OCI jusqu'en 2008 se
passait de payer l'IS, en conséquence, le résultat qu'il nous
présente n'est pas un résultat net d'impôts3,
alors qu'il n'en est pas légalement exonéré. Ceci peut
être assimilé non pas seulement comme évasion fiscale, mais
aussi comme une violation des principes de gestion favorisée par le
GE.
Dans cette partie, en utilisant l'approche fonctionnelle nous
avons analysé l'efficacité et la croissance interne à
partir de la gestion des grandes fonctions (investissement, financement et
exploitation) par les dirigeants de l'OCI, une illustration de gestion des
dirigeants des entreprises publiques. Le calcul des ratios et leurs
interprétations ont montré une défaillance de gestion
caractérisée par des pratiques qui consistent à faire fi
des méthodes applicables à la gestion d'une entreprise.
En plus, les techniques utilisées dans une entreprise
notamment industrielle (analyse financière, comptabilité
analytique et prévisionnelle, utilisation des systèmes de
performance et de contrôle de gestion adéquats...) n'étant
pas pratiquées à l'OCI suppose que celui-ci poursuit autres buts
que ceux de la rentabilité et du rendement. C'est donc dire que l'OCI ne
peut adopter planification et prospective, diminuant ainsi l'efficacité
de sa stratégie, freinant sa croissance et jetant un doute sur sa
pérennité.
La gestion d'une entreprise ne doit pas s'improviser comme le
fait l'OCI au risque d'arriver à une cessation de paiement et donc
à la faillite. L'entreprise pour survivre doit donc rassembler tous les
moyens efficients pour prévoir les éventuelles évolutions
de son environnement et saisir les opportunités qui peuvent se
présenter.
1 Carré de la compétitivité :
qualité, flexibilité, productivité et innovation.
2 Cf. Article 107, Tome I du CGI.
3 Cf. tableau des SSG p.28 supra.
A partir des analyses précédentes, nous venons
de réaliser tristement que les causes de la déconfiture des
entreprises publiques proviennent des propriétaires ( les pouvoirs
publics comme actionnaire unique ou dominant) et de ceux qui ont reçu
mandat (dirigeant d'entreprise) de les diriger.
Comment alors relever le défi de rendre efficace ces
entreprises qui ont longtemps souffert de la mauvaise gestion ? La prochaine et
dernière partie de ce document nous en apportera quelques
éléments substantiels.
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