WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problematic of economic

( Télécharger le fichier original )
par Jean Jacques BASKAN
Universitad Militar Nueva Granada - Graduat 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE II : ALTERNATIVES A LA REFORME CLASSIQUE

Il existe des alternatives possibles pour régler les problèmes auxquels les entreprises publiques sont confrontées.

Au lieu de résoudre les problèmes des entreprises publiques par les mutations de la reforme classique1, on peut plutôt recourir à ce qu'on peut appeler : reforme organisationnelle, assainissement, réhabilitation ou réorganisation de la gestion des entreprises publiques.

Nous présentons ici, des solutions à chaque niveau de décision du GE, solutions valables pour l'OCI, aussi bien que pour l'ensemble des entreprises publiques en difficulté2.

SECTION 1 : SOLUTIONS AU NIVEAU DU DES POUVOIRS PUBLICS

a- Amélioration du cadre juridique qui organise les entreprises publiques : les reformes organisationnelles

Les objectifs des entreprises publiques devraient être revus. Très souvent, les entreprises publiques sont chargées de remplir des fonctions trop nombreuses, les objectifs de création d'emplois, d'industrialisation et de la fourniture de services de base.

Le fait qu'une entreprise publique ait des objectifs multiples n'est pas mauvais en soi, mais cela peut nuire à la performance des entreprises, si les objectifs et la priorité relative entre eux ne sont pas très clairs. Par conséquent, chaque entreprise publique devrait avoir des objectifs clairs, avec un poids explicite accordé à chaque objectif. Il serait également utile de réduire le nombre d'objectifs et fournir des lignes directrices pour concilier des objectifs potentiellement contradictoires.

Ainsi, le cadre juridique qui organise les entreprises publiques autonomes devra s'appuyer sur six (6) principes fondamentaux:

1. La constitution d'un nouveau modèle d'organisation interne qui se rapproche du modèle des entreprises privées ;

2. Une nouvelle approche du concept même de service public ;

3. Une nouvelle répartition des responsabilités entre l'Etat et les gestionnaires, fondée sur une plus grande autonomie et sur une clarification des relations entre l'Etat et ces entreprises dans le cadre d'un contrat de gestion pluriannuel ;

4. Une amélioration de la qualité des informations concernant la performance des entreprises publiques et un renforcement de la capacité de l'organisme de surveillance pour traiter cette information et agir par la suite. Dans certains pays comme le notre les organismes contrôlant les entreprises publiques ne disposent même pas de la plupart des informations de base (par exemple, les états financiers). Par conséquent, il est essentiel que ces informations soient produites, et que des lignes claires d'audit et un échéancier soient spécifiés et respectés ; ceci afin de les utiliser efficacement, de les surveiller et améliorer le rendement des dites entreprises, sans que le gouvernement ait à avoir recours à une micro-gestion externe ;

5. Une amélioration du système des primes mis en place pour ceux qui travaillent pour les entreprises publiques. Un système d'incitations claires et efficaces devraient être conçu pour récompenser les gestionnaires et les employés d'une meilleure efficacité, productivité et d'une meilleure satisfaction des consommateurs. Toutefois, les "incitations" ici ne devraient pas nécessairement être étroitement interprétées comme étant des incitations matérialistes à titre individuel. Elles devraient inclure divers types de motivations collectives et non matérialistes ;

6. La création d'un seul organisme dédié aux entreprises publiques et doté d'un personnel compétent pourrait également améliorer la surveillance des dites entreprises.

b- Les contrats plans

L'introduction du régime de contrat de gestion substitue partiellement la négociation à la définition unilatérale des missions. Dans un contrat, l'engagement est pris dans le cadre d'une relation du type principal-agent : l'agent s'engage sur un certain nombre d'objectifs à atteindre, et le principal garantit qu'un certain nombre de moyens seront mis à disposition de l'agent pour la poursuite de missions définies. La condition de transparence de ces contrats est exigée.

En effet, Les contrats de plan ou de gestion visent traditionnellement l'amélioration de la performance des entreprises publiques puisque, dans leur principe, il s'agit d'expliciter les attentes de l'État-tutelle sous forme d'objectifs et de veiller aux intérêts de l'État-actionnaire en s'assurant des résultats atteints. Ces contrats visent plusieurs objectifs à savoir :

· Rapprocher les objectifs des entreprises publiques d'objectifs entrepreneuriaux classiques, en posant comme principe l'équilibre du compte d'exploitation plutôt que la tarification au coût marginal ;

· Limiter le caractère « multitâches » de la gestion publique, en individualisant autant que possible les obligations de service public, dont la charge est alors compensée, et en évitant d'impliquer le secteur public dans la politique de redistribution, qui peut recourir à d'autres instruments ;

· Limiter les coûts de transaction entre l'entreprise publique et l'Etat, en précisant a priori les conditions dans lesquelles les risques sont partagés ;

· Crédibiliser les engagements de l'Etat ;

· Clarifier la stratégie des entreprises publiques, en se livrant régulièrement à un exercice de prospective dépassant l'horizon du court terme.

c- Les injonctions légitimes des pouvoirs publics

Elles peuvent être de plusieurs natures et intervenir au moment opportun. Ces impératifs consiste à :

· Réduire le nombre des entreprises publiques à travers la liquidation, les fusions, ou même la privatisation de certaines entreprises publiques non essentielles dans le but de réduire la demande de surveillance des ressources ;

· Mettre en place un bon système de comptabilité ;

· Améliorer le flux d'informations aux organismes de surveillance en exigeant régulièrement des rapports détaillés et réguliers de la part des entreprises publiques.

· Créer une concurrence accrue si possible ;

· Eviter les nominations politiques aux postes de direction, car les nominations politiques ont tendance à nuire à la performance ;

· Améliorer la qualité de la bureaucratie économique.

d- Règles de fonctionnement irréductibles du conseil d'administration

· Le conseil d'administration doit se réunir régulièrement, déterminer un contrôle plein et effectif sur l'entreprise et assurer la supervision de l'action de ses dirigeants.

· Une répartition des responsabilités clairement définie et acceptée doit être mise en place à la tête de l'entreprise, afin d'assurer un équilibre dans la structure de pouvoir et d'autorité tel qu'aucune personne ne dispose d'un pouvoir illimité de décision. Si le Président est aussi directeur général, la présence au sein du conseil d'un administrateur indépendant avec une forte personnalité reconnue est indispensable.

· La stature et le nombre des administrateurs non dirigeants doivent être tels que leurs avis puissent peser réellement sur les décisions du conseil.

· Le conseil doit disposer de façon formelle de domaines de compétence exclusive, afin de lui assurer une maîtrise réelle de la direction et du contrôle de l'entreprise.


· Il est de la responsabilité du conseil de présenter une évaluation claire et objective de la situation de l'entreprise.

· Les administrateurs doivent expliciter l'étendue de leurs responsabilités dans l'établissement des comptes, et ce, dans une déclaration figurant dans le rapport annuel immédiatement avant le rapport des auditeurs où ceux-ci précisent également leur propre responsabilité.

· Les administrateurs doivent établir un rapport sur l'efficience des systèmes de contrôle interne dans l'entreprise.

· Les administrateurs doivent confirmer dans le rapport annuel la continuité d'exploitation, en indiquant, si nécessaire, les hypothèses retenues et les points d'incertitudes.

SECTION 2 : SOLUTIONS AU NIVEAU DE LA GESTION DE L'ENTREPRISE : TRANSPARENCE ET BONNES PRATIQUES

La mise en place d'un certain nombre de dispositifs qui tendent à améliorer l'efficacité et garantir la croissance des entreprises publiques est nécessaire.

a- Mise en place d'un outil efficace de contrôle de gestion

a-1 Le tableau de bord

Le tableau de bord est un support du contrôle budgétaire. Il permet le pilotage de l'action du responsable budgétaire. C'est un véritable outil d'aide à la décision et à la prévision. Avec les modifications intervenues dans l'environnement technologique, concurrentiel et la structure des organisations, les indicateurs financiers ne suffisent plus à eux seuls pour aider à la prise de décision. Le tableau de bord prospectif apporte une réponse à cela, il est construit suivant quatre axes :

· axe financier qui prend en compte les indicateurs financiers ;

· axe client qui traduit la satisfaction des clients ainsi que leur fidélité ;

· axe processus interne qui rend compte des processus de production et d'innovation ;

· axe apprentissage organisationnel qui permet d'apprécier la qualité des ressources humaines.

a-2 La comptabilité analytique

La comptabilité analytique est une comptabilité tournée vers le futur, construite pour fournir aux dirigeants d'entreprise des données utiles aux prises de décision. La comptabilité analytique a trois missions essentielles :

· connaissance des coûts : connaître le coût de revient en vue de déterminer la politique tarifaire de l'entreprise ;

· base au contrôle de gestion : l'organisation de l'entreprise en sections et en coût standard constituent une base pour le contrôle de gestion surtout pour la notion de centre de responsabilité et l'analyse des écarts ;

· outil d'aide à la décision : la comptabilité analytique permet aux dirigeants de prendre des décisions sur :

V' l'opportunité de l'externalisation ou de la sous-traitance d'une activité ; V' l'acceptation ou le refus d'une commande spéciale ;

V' l'abandon d'un produit ou le développement d'un nouveau produit.

b- Mise en place d'un système adéquat de mesure de performance

Il s'agit ici de déterminer les indicateurs de performance qui permettent d'avoir une transparence dans la gestion. Ces indicateurs sont les ratios significatifs calculés dans le cadre de l'analyse et de la gestion financière.

En fait, l'amélioration des procédures de contrôle et de pilotage de gestion, de mesure de performance, est centrée sur :

· L'audit de performance des services ;

· La définition et mise en place d'outils de pilotage et de contrôle, de mesure de performance ;

· La modernisation des outils de gestion ;

· La maîtrise d'ouvrage relative aux marchés publics ;

· La définition de procédures visant à instaurer une démarche qualité dans une optique de certification ISO 90001.

SECTION 3 : EXEMPLE DE MANAGEMENT ET CROISSANCE DES ENTREPRISES D'ETAT DE LA REPUBLIQUE DE COREE: REORGANISATION DU SECTEUR DES ENTREPRISES PUBLIQUES

En 1984, le gouvernement coréen a réformé son système d'évaluation des entreprises publiques. Il visait à répondre aux critiques contre le secteur des entreprises publiques du pays, qui étaient performantes dans l'ensemble mais qui pourraient faire encore davantage.

1 ISO 9000 ne représente pas seulement l'ensemble des normes portant sur la qualité et les moyens, de l'améliorer, mais aussi et surtout, représente un consensus international sur de bonnes pratiques du management. Cf. Annexe IV

Les axes de cette réforme étaient les suivantes: une plus grande autonomie en termes de gestion, un meilleur système d'évaluation de la performance, et un meilleur système de primes.

Pour assurer une plus grande autonomie en termes de gestion, le contrôle du gouvernement quant au budget, aux achats, et à la gestion du personnel a été réduit. Par exemple, précédemment tous les achats pour les entreprises publiques ont dû être faits par le Bureau des ressources. Or, grâce à la nouvelle disposition, le chef de la direction centrale d'une entreprise publique pouvait acheter directement de l'extérieur ou de mandater l'achat au bureau des ressources. Pour éliminer des influences politiques dans la nomination du gestionnaire, le nouveau système interdit la nomination de candidats de l'extérieur aux postes de direction.

Autre changement: l'inspection. Auparavant, le gouvernement avait suivi les entreprises publiques de très près à travers diverses vérifications et inspections menées par la Commission de vérification et d'inspection ainsi que les ministères concernés. En conséquence, une quantité énorme de temps et d'énergie de la part des gestionnaires des entreprises étaient consacrée à la préparation de ces inspections. Par exemple, en 1981 seulement, la compagnie d'électricité coréenne a subi huit inspections pendant une période de 108 jours. Dans le nouveau système, la Commission de vérification et d'inspection a été désignée comme le seul organisme d'inspection pour les entreprises d'Etat, réduisant ainsi le fardeau des inspections tant du côté des ministères que du côté des gestionnaires des entreprises publiques.

Cette réforme a aussi introduit un nouveau système d'évaluation, système auquel le paiement des primes des employés de l'entreprise était lié. La performance s'évaluait en utilisant des critères multiples, y compris les mesures quantitatives (ayant un poids de 70%) telles que la rentabilité privée, la rentabilité publique, et la productivité, d'une part, et les mesures qualitatives (ayant un poids de 30%) comme les dépenses en recherche et développement, le projet de l'entreprise à long terme, les améliorations organisationnelles, la qualité du produit, et l'amélioration du système d'encadrement. L'indicateur de la rentabilité pris en compte était celui du bénéfice brut d'exploitation, reflétant l'idée qu'essentiellement les activités sans valeur ajoutée telles que celles d'économies d'impôt ou de prêts, bien qu'elles ne soient pas activement découragées, ne devraient pas faire partie de l'évaluation de la performance.

Suite à la réforme, il y avait des changements apparents dans l'attitude des gestionnaires, qui a conduit à l'adoption universelle de la planification de l'entreprise à long terme, ce que toutes les entreprises publiques n'avaient pas mise en oeuvre avant la réforme. Le bénéfice d'exploitation était en hausse de 50% en 1984 et de 20% en 1985. Le rapport entre les ventes/recherche et développement a augmenté

de 1,0% à 1,2% entre1 984 et 1985. En outre, des améliorations perceptibles en matière de qualité de produit (des marchandises et des services) ont été constatées1.

Dans ce chapitre nous avons étalé la liste des perspectives et solutions qui est loin d'être exhaustive mais qui cependant peut renouer avec l'efficacité et la croissance des entreprises publiques que certaines théories2 qualifient à tort d'inefficaces. La réforme organisationnelle de la République de Corée en est une illustration.

1 Source: Chang & Singh (1993)

2 Théorie des droits de propriété

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire