CONCLUSION
Le problème de l'avenir des entreprises publiques a
toujours intéressé plus d'un gestionnaire. Les circonstances de
leur déclin, le rôle non négligeable qu'elles jouent dans
le circuit économique et la reforme en mal de réussite qui a
suivi leur déclin a suscité notre intérêt à
rechercher les causes de l'inefficacité de ces organisations afin de
leur trouver des solutions concrètes autres que celles définies
par la réforme. Aussi il aurait valu d'organiser un travail autour de ce
thème. Avec une expérience acquise lors du passage du stage
à l'OCI nous nous somme fixés l'objectif de montrer à
partir de cette étude, les causes principales qui favorisaient
l'inefficacité de ces organisations et freinaient leur croissance afin
d'en tirer des solutions durables.
Ainsi notre travail a consisté d'abord à
définir les concepts de base inhérents au thème. Cette
conceptualisation a permis de relever que l'efficacité en termes de
performance des entreprises publiques ne peut être évaluée
de la même façon que celle des entreprises privées. La
performance des entreprises publiques semble plus complexe à cerner car
au-delà de l'évaluation de la rentabilité
financière (aspect microéconomique), pour être performantes
elles doivent aussi atteindre des objectifs macroéconomiques :
développement économique et industriel, bien être collectif
et équité. Atteindre ces deux objectifs s'avère
très délicat pour ces organisations, ce qui conduit à ce
qu'elles soient souvent inefficaces.
Seulement il important de préciser que les charges
liées à la poursuite des objectifs macroéconomiques ont
été plus ou moins couvertes par des statuts de monopoles, les
subventions, les accords préférentiels.... Et que cette
inefficacité ne peut trouver justification. Plutôt les causes de
l'inefficacité sont imputables aux pratiques des pouvoirs publics
à travers le GE et à la gestion opportuniste et hasardeuse des
dirigeants d'entreprise. Mais avant d'identifier ces causes nous avons
insisté sur les justifications théorique et historique de
l'existence des entreprises publiques qui sont conçues pour limiter les
imperfections (ou défaillances) du marché et pour limiter les
faiblesses conjoncturelles de l'investissement privé par des
augmentations de la formation brute du capital fixe de ces organisations. Nous
avons également montré à travers trois
illustrations1, l'importance de ces organisations en matière
d'endiguement des phénomènes sociaux qui contribuent à
freiner le processus de développement économique. Aussi, à
partir de l'expérience vécue par l'OCI, il est établi que
certaines pratiques des pouvoirs publics à travers le GE, contribuent
largement à la sous
1 Illustrations 1, 2, 3 Cf. P. 15-16 supra
performance des entreprises publiques. Ces pratiques se
manifestent souvent sous la forme de pressions visant les intérêts
particuliers en faisant fi de l'autonomie financière et de gestion
accordée à l'entreprise. Elles se manifestent aussi sous forme
d'un laxisme notoire manifesté envers les dirigeants de l'entreprise, en
raison de la déviation par ceux-ci de la stratégie fixée
et des missions assignées. Par ailleurs, à partir d'une analyse
statique et de l'approche fonctionnelle malgré l'insuffisance d'un
certain nombre d'informations substantielles (les rapports d'activité,
les états financiers....), nous avons décelé des carences
de gestion, notamment au niveau des dirigeants des entreprises publiques qui
font fi des méthodes et techniques1 applicables à la
gestion d'une entreprise surtout industrielle. Le pilotage par ces dirigeants
consiste en fait à aller au contre-sens de la planification et de la
prospective, diminuant ainsi l'efficacité de la stratégie
menée par ces organisations, freinant leur croissance et jetant un doute
sur leur pérennité. C'est en fait le comportement peu orthodoxe
des organes du GE qui est le véritable ennemi de la croissance des
entreprises publiques.
Cette étude a permis également d'évaluer
le risque de pouvoir recourir promptement à la reforme classique
notamment la privatisation menée par nos gouvernements sans tenir compte
d'un certain nombre de conditions pour la réussite de ce processus. Ce
qui revient à dire que la privatisation comme solution ne convient pas
à tous les coûts et qu'elle ne peut être
considérée comme panacée aux problèmes que
connaissent les entreprises publiques. Ainsi, l'intervention de l'Etat à
travers les politiques économiques du genre « entreprises publiques
» doit être promue afin d'assurer équilibre et
développement économique, car « la main invisible » du
libéralisme a montré ses limites sur le plan sous-régional
et même mondial2
Enfin il a bien fallu dans l'intérêt de donner un
sens à ce travail de mémoire, de rechercher et présenter
les alternatives à la reforme sous forme de perspectives, approches de
solutions et illustrations (réforme organisationnelle de la
République de Corée) . Cette liste de solutions non exhaustive,
contribuera tant soit peu à redorer l'image et la
notoriété3 des entreprises publiques au sens où
ces solutions une fois bien appliquées, permettront de relancer leur
efficacité et leur croissance tout en assurant leur
pérennité.
Il reste cependant à s'interroger sur des
modèles à mettre en place ou des mécanismes de mise en
place, de l'applicabilité et du suivi de ces perspectives et approches
de solutions au niveau des entreprises publiques.
1 Analyse financière, comptabilité
analytique et prévisionnelle, existence des systèmes de
performance et de contrôle de gestion adéquats...
2 Crise financière déclenchée
depuis 2008.
3 Malgré la perception populaire,
encouragée par les journaux, les théories économiques, les
idées traditionnelles dominantes et la rhétorique contemporaine,
qui accusent les entreprises publiques d'inefficaces
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