CHAPITRE I : PRESENTATION DU TCHAD
Il est question dans cette partie du travail de
présenter le contexte de l'étude, nécessaire à la
compréhension des résultats. Il s'agit d'un aperçu de la
situation géographique, économique, démographique et
sanitaire du pays.
I.1 CARACTERISTIQUES DU PAYS
I.1.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE
Pays continental, le Tchad est situé entre les
7è et 24è degrés de latitude Nord et
les 13è et 24è degrés de longitude Est. Il est le trait
d'union entre le Maghreb et l'Afrique Centrale. Couvrant 1 284 000
km2, le Tchad occupe le 5è rang des pays les plus
vastes d'Afrique après le Soudan, l'Algérie, la République
Démocratique du Congo et la Libye. Il partage des frontières
communes avec la Libye au Nord, le Soudan à l'Est, le Cameroun, le Niger
et le Nigeria à l'Ouest. De par sa position géographique, au Sud
du Tropique du Cancer et au coeur du continent africain, le Tchad est
marqué par une continentalité accrue dont le marasme
économique est l'une des conséquences. Il est un pays doublement
enclavé de l'intérieur comme de l'extérieur. Au niveau
extérieur, le Tchad n'a aucun débouché sur la mer. Le port
Harcourt au Nigeria, le port le plus proche, se trouve à 1 700 km
de N'djaména, la capitale. Au niveau intérieur, le Tchad ne
possède que 664 km de routes bitumées permanentes et 1 609
km de routes permanentes en terre moderne (Tchad, 2005), les communications
entre les différentes parties du pays sont parfois difficiles voire
impossibles durant plusieurs mois à cause des inondations pluviales qui
rendent impraticables certaines d'entre elles. En général, la
meilleure voie pour les produits pondéreux est la voie fluviale. Les
deux fleuves du pays, le Chari et le Logone constituent les
principales artères fluviales mais il se pose le problème de
niveau d'eau entre la saison sèche et la saison pluvieuse. Ces fleuves
se trouvent, en saison sèche, paralysés à la
navigation.
Le Tchad connaît une succession de climats :
soudanien au sud avec un régime tropical semi humide, puis
progressivement sahélien et saharien.
I.1.2. SITUATION ECONOMIQUE
Le Tchad est souvent présenté comme l'un des
pays les plus pauvres de la planète. Depuis longtemps, son
économie est essentiellement dominée par les activités
agro-pastorales qui occupent près de 80% de la population active. Les
principales cultures de rente sont le coton, la gomme arabique, les arachides.
Ce secteur présente cependant une faiblesse énorme puis que
l'agriculture demeure faiblement mécanisée et ne contribuait, en
1993, que pour 48% au PIB (EDST 1996-1997). Le secteur secondaire ne contribue
que pour 14% au PIB en raison de la faiblesse des activités dans ce
secteur. Le secteur tertiaire contribue à son tour à 38% au PIB,
demeure cependant très diversifié et comprend aussi bien
d'activités dites informelles que celles dites formelles,
c'est-à-dire celles qui émanent de l'économie
organisée. Le niveau du PNB est passé de 190 dollars par habitant
en 1993 (PNUD, 1994) à 1060 dollars par habitant en 2003 (INED,
2003).
Le Tchad dispose des potentialités pour son
développement économique : le potentiel agro-pastoral,
minier, artisanal et humain. Ces potentialités qui, en principe,
devraient servir de pivot essentiel à une croissance économique
soutenue se heurtent à un certain nombre de problèmes. Il s'agit
entre autres des guerres interminables, du manque de façade maritime, de
l'avancée du désert, de l'insuffisance d'infrastructures
socio-économiques et sanitaires adéquates, de
l'inadéquation entre la formation et l'emploi, de la
détérioration des termes d'échanges, etc. Comme la plupart
des pays africains au sud du Sahara, le Tchad a été
profondément touché par la crise économique, les
Programmes d'Ajustement Structurel (PAS), la dévaluation du franc CFA et
surtout l'instabilité politique qui n'ont pas véritablement
favorisé des performances économiques aptes à propulser le
pays vers l'avant. Ainsi, la situation économique a
entraîné une baisse du pouvoir d'achat, lequel pourrait avoir une
influence sur l'accès aux soins et sur la déperdition en
matière de soins prénatals.
A l'heure actuelle, le Tchad fait partie des pays producteurs
du pétrole. Depuis le 15 juillet 2003, l'or noir a commencé
à jaillir, au prix d'un endettement de 3,7 milliards de dollars, le tout
financé par la Banque mondiale dans le cadre d'un programme de
développement durable (Tchad, 2005). L'exploitation du pétrole
ouvre de nouvelles perspectives à l'économie tchadienne
restée très longtemps moribonde (Assemal, 2003). Des revenus
considérables pour ce pays classé par les Nations Unies au
165è rang mondial sur 175 par rapport à l'Indice de
Développement Humain (IDH) en 2004. Avec 64 millions de dollars par an,
les rentes pétrolières doubleront les revenus actuels du
gouvernement (Tchad, 2005).
|