Coopération au développement et renforcement des capacités locales : Intervention des ONG et marges d'autonomie des acteurs à la base (cas des ONG GADEC et DIAPANTE )( Télécharger le fichier original )par Mamadou DIOUF Université GASTON BERGER de Saint Louis - Maîtrise de Sociologie du Développement 2007 |
Section onze (11) : L'entente inter villageoise de Coulibantang (EIVC)Officiellement reconnue par l'Etat du Sénégal le 06 avril 2000 sous le numéro DTC/062000, l'Entente Inter Villageoise de Coulibantang est une association de développement à la base dont la création le 17 septembre 1989 a été l'aboutissement d'un long et difficile processus entamé dés la seconde moitié des années 80 (1984). Si l'on en croit, en effet, les données recueillies sur l'historique de la création de l'EIVC tout serait parti en 1984 d'une association sportive (AS) de quartier basée dans le village de Coulibantang ASJAMA. Ibrahima DABO, un jeune ressortissant du village étant rentré d'Espagne a voulu mobiliser toute l'énergie que pouvait susciter l'engouement des jeunes pour l'AS, autour d'un idéal de développement du terroir. Ainsi naissait l'association villageoise des jeunes de Coulibantang. C'est par la suite que l'idée fit peu à peu jour de sceller l'union d'avec d'autres associations villageoises de la communauté rurale de Maka. Entre 1989 et 1992 se seront ainsi 5 villages qui adhéreront à la jeune entente ; entre 1992 et 1994, 7 à 8 de plus ; enfin entre 1994 et 1997 l'entente en était à plus d'une dizaine de villages membres (11). Intervenant exclusivement dans la communauté rurale de Maka Coulibantang l'entente inter villageoise dont le siége se trouve à Coulibantang regroupe, à ce jour, 14 villages soit 24 associations villageoises de développement de toute nature (GPF, associations de jeunes, associations d'exploitants.....). Tableau N°2 : Liste des associations villageoises de développement (AVD) membres de l'EIVC
L'EIVC se fixe comme mission de « contribuer à l'émergence d'une société civile bien armée pour le développement économique et durable et s'engager pour l'auto prise en charge du développement rural »71(*). Dans cette optique elle se donne deux (2) objectifs principaux : 1. développer toute production agricole et pastorale en amont et en aval de sa zone d'intervention, 2. promouvoir le développement économique et social dans sa zone d'intervention et plus précisément dans les villages de la communauté rurale.
Ceux-ci, se retrouvent scindés en une batterie d'objectifs spécifiques: 1. assurer la survie des populations par l'amélioration des productions agricoles, 2. maintenir les populations dans les villages par la création d'emplois, 3. appuyer les organisations par l'animation, l'éducation et la formation, 4. participer à la lutte contre la pauvreté, à la préservation de la santé et à la sécurité alimentaire / autosuffisance alimentaire, 5. participer à la lutte pour la préservation de l'environnement pour un développement durable, 6. sensibiliser les populations à la gouvernance locale, 7. harmoniser les projets de développement dans sa zone d'intervention, 8. améliorer le système de communication des populations, 9. promouvoir la solidarité inter villageoise, 10. renforcer les capacités institutionnelles et organisationnelles des groupements membres de l'EIVC, 11. diversifier les sources de revenus des populations Dans le souci de remplir convenablement sa mission l'EIVC s'investit dans divers domaines du développement rural qui vont des actions d'IEC (formation, animation, sensibilisation, alphabétisation) à l'appui à la coopération décentralisée en passant par la promotion d'activités productives génératrices de revenus et l'appui à l'acquisition d'équipements et à la réalisation d'infrastructures. En terme d'organisation, l'EIVC est structurée autour de trois (3) instances que sont l'assemblée générale (AG), le conseil d'administration (CA) et le bureau exécutif (BE). Organe au fonctionnement collégial, l'AG regroupe l'ensemble des organisations membres de l'EIVC à raison de 3 représentants par organisation. Première instance de décision de l'EIVC, le rôle de l'AG consiste essentiellement à définir les orientations et politiques de développement de l'entente. Composé d'un délégué par village, le CA quant à lui est un organe central dans le dispositif de l'entente même si dans les faits il reste non fonctionnel depuis de nombreuses années. Le BE enfin est l'organe exécutif de l'EIVC, il se compose de 9 membres élus par le CA. En dehors de ces trois instances charnières, l'EIVC comprend diverses commissions (riziculture, épargne/crédit, maraîchage, appui au renforcement des capacités...), composées d'animateurs, de relais principaux (chargés de contrôler le travail des relais techniques) et enfin de relais techniques ; au nombre de 8 ces derniers sont polyvalents (riz, maraîchage, élevage, alphabétisation...). * 71 GADEC. DIP / EIVC dans 4 villages de sa zone d'intervention (Coulibantang, Boulémbou, Diyabougou et Fadya). Tambacounda, Mars 1992, 25 p., p.4. |
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