Contribution à l'amélioration de la coopération décentralisée Sud-Sud au Bénin( Télécharger le fichier original )par Guylain-Junior NDOUBENOUE Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - premier cycle de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) Bac+3 2009 |
Section 2 : Collecte et présentation des donnéesL'étape de la collecte des données (paragraphe 1) est suivie de celle de la présentation des données collectées (paragraphe 2). Paragraphe 1 : De la collecte des donnéesL'identification de la population et l'échantillonnage (A) nous conduira à la réalisation de l'enquête et à l'énumération des difficultés rencontrées au cours de notre enquête (B). A. Identification de la population et échantillonnage La détermination de la population cible nous amène à identifier les personnes directement concernées par notre étude. Elle est composée de deux (02) catégories de personnes :
Compte tenu du nombre élevé de ces personnes, nous avons fait une sélection par le procédé de l'échantillonnage. ? L'échantillonnage Selon le dictionnaire Essentiel Hachette, l'échantillonnage est un ensemble d'individus choisis comme étant représentatif d'une population. Autrement dit, c'est une fraction représentative d'une population ou d'un groupe ayant les mêmes caractéristiques de base à partir de laquelle on peut apprécier l'ensemble de la population considérée. Nous avons donc choisi un échantillon de vingt cinq (25) personnes parmi les autorités locales, auxquelles s'ajoutent deux (2) autorités en charge de la coopération décentralisée au MDGLAAT et au MAEIAFBE. B. Réalisation de l'enquête et difficultés liées à la collecte des données -Réalisation de l'enquête L'instrument premier de collecte réalisé est le questionnaire (joint en annexe). Il a été adressé aux intéressés. Le second instrument de collecte est le guide d'entretien (joint en annexe). Ce guide a été élaboré dans le but de bien conduire l'entretien. Il a été adressé aux responsables suivants : le Maire d'Abomey-Calavi ; le Secrétaire Général de la Mairie d'Ifangni ;
le Directeur de la coopération décentralisée de la mairie de Porto- Novo.
Précisons que nous avons fait valider notre questionnaire et guide d'entretien par le chef du Service de la coopération décentralisée du MDGLAAT pour nous assurer qu'ils nous permettront d'obtenir les données dont nous avons besoin afin d'atteindre les objectifs de notre étude. La répartition des questionnaires et du guide d'entretien et leur taux de recouvrement au niveau de l'échantillon se présentent comme suit : Vingt trois (23) autorités locales ont été entretenues, soit un taux de recouvrement de 100%. Une (01) autorité du MDGLAAT et 01 autorité du MAEIAFBE ont été entretenues, soit un taux de réalisation 100%. Au total, vingt cinq (25) personnes ont été enquêtées sur vingt cinq (25) prévues, soit un taux de réalisation de 100%. - Difficultés liées à la collecte des données Ces difficultés concernent : le retard qu'a connu notre insertion dans la structure d'accueil du stage ; l'absence d'ouvrages concernant la coopération décentralisée; le difficile accès aux centres de documentation à des ouvrages généraux consacrés aux rôles des structures ; l'indisponibilité par moment des personnes ressources qui ont bien voulu se prêter à nos préoccupations et ceci pour motif de missions ; l'ignorance de certains agents des communes sur la question ; les difficultés financières au cours de la collecte ce qui nous a limité aux communes de Cotonou, de Porto Novo, d'Ifangni et d'Abomey- Calavi, sur les soixante-dix sept (77) communes qui ne vivent pas les mêmes réalités ; la rétention d'informations due au caractère confidentiel de certaines données. Malgré ces difficultés que nous venons ainsi d'énumérer, nos enquêtes nous ont tout de même permis d'aboutir à des résultats dont nous ferons la présentation dans le second paragraphe. Paragraphe 2 : De la présentation des données collectées Nous partirons de la présentation des données (A) à leur analyse (B). A- Présentation des données Tableau IV : Les populations enquêtées ont répondu au questionnaire suivant les points ci-après :
-25 personnes ont été enquêtées sur 25 prévues, soit un taux de réalisation de 100%. -01 autorité du MDGLAAT a été entretenue sur 01, soit un taux de 100% ; -01 autorité du MAEIAFBE a été entretenue sur 01, soit un taux de 100% ; -23 autorités communales ont été entretenues sur 23 prévues, soit un taux de recouvrement de 100%. Les limites des données de l'enquête sont liées à la marge d'erreur due à la négligence et la réticence de certains enquêtés qui ont rempli de manière expéditive le questionnaire, ce qui peut remettre en cause la fiabilité de certaines réponses. Précisons cependant, que ces limites n'affectent pas l'analyse de nos résultats. Les personnes enquêtées ont répondu au questionnaire suivant les points ci après : Tableau V: le retard dans l'opérationnalisation de la CNCD est dû à une lenteur dans la prise de décision politique.
Source : Résultat de nos enquêtes, janvier 2009 NB : Pour cette question, nous avons interrogé exclusivement une (01) autorité du MDGLAAT et une (01) autre du MAEIAFBE. Tableau VI: L'incapacité financière des répondants du Sud explique le manque d'intérêt de certaines autorités communales face à la coopération décentralisée Sud-Sud au Bénin
Source : Résultat de nos enquêtes, janvier 2009 Tableau VII: Le déficit de communication est à la base de peu d'initiatives en matière de coopération décentralisée Sud-Sud au Bénin.
Source : Résultat de nos enquêtes, janvier 2009 B- Analyse des données Les résultats présentés dans les tableaux ci-dessus nous amènent à faire quelques remarques et à tirer les conclusions qui s'imposent. ?Le retard dans l'opérationnalisation de la CNCD est dû à une lenteur dans la prise de décision politique. Le taux de 100% de oui explique les faits suivants : dans les soucis d'avoir des clarifications suffisantes sur la CNCD, l'autorité politique qui dirigeait le département ministériel en charge de la Décentralisation au Bénin n'a pu prendre la décision d'installation des membres de la CNCD à temps. L'autorité qui l'a succédé avait souhaité décider de l'installation après la proclamation des résultats des élections de nouveaux maires, dans le souci de faire bénéficier à la nouvelle génération d'acteurs qui doivent composer ce bureau d'une formation en coopération décentralisée. Les difficultés liées à l'installation des nouveaux élus locaux ont encore retardé le processus et finalement l'installation et la tenue de la première session ordinaire de la CNCD a eu lieu les 30 et 31 octobre 2008 à l'INFOSEC6(*) à Cotonou. ?L'incapacité financière des répondants du Sud explique le manque d'intérêt de certaines autorités communales face à la coopération décentralisée Sud-Sud au Bénin. La réciprocité est un concept défini comme la principale implication du principe d'égalité en Droit International Public, et dont la mise en oeuvre dans la pratique de la coopération décentralisée nécessite des échanges, des actions définies et menées en commun. Dans les relations avec les pays du Nord, bien que la réciprocité ne soit pas totale, les communes béninoises bénéficient de certains avantages dans le cadre de la coopération décentralisée, qui peuvent être regroupés à deux niveaux : au niveau des compétences conférées aux communes (aménagement de l'habitat et de l'urbanisme, les infrastructures, les équipements et transports, l'environnement, l'hygiène et la salubrité...) et au niveau du renforcement de leurs capacités (de conception, de maîtrise d'ouvrage et de réalisation de projets à travers des échanges d'expérience et des apports d'expertise depuis l'extérieur). Etant donné que les communes du Sud sont aussi nécessiteuses, les responsables locaux du Bénin espèrent profiter de la coopération Nord-Sud pour promouvoir le développement de leur commune et non se tourner vers un partenaire moins efficace malgré l'existence des pays pivots. Les autorités estiment à 80% d'opinion que la non concrétisation des accords de partenariat Sud-Sud est due à l'incapacité financière des partenaires du Sud. 16% de personnes ont répondu non et les sans opinion ont 04%. ?Le déficit de communication est à la base de peu d'initiatives prises en coopération décentralisée Sud-Sud au Bénin. 60% des personnes interrogées ont confirmé. C'est pourquoi l'action de sensibilisation doit d'abord passer par les élus locaux afin d'atteindre la population et d'avoir le résultat escompté. La société civile jouera aussi un rôle d'interface entre les élus locaux et la population à la base. Le NON est à 20% d'opinion et les sans opinion ont également un taux de 20%. * 6 Institut pour la Formation Sociale, Economique et Civique. |
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