2.1.1.5. La planification dans la communauté
économique
des pays des Grands Lacs
2.1.1.5.1. Introduction
Il n'existait pas encore de planification au niveau
communautaire depuis son institutions en 1976. Les premiers processus de
planification n'interviennent qu'en 1986.
C'est donc le soucis de coordonner, de nationaliser et
d'harmoniser les actions communautaires qui a poussé les responsables
nationaux et ceux du secrétariat exécutif permanent de la
communauté à discuter de la planification.
2.1.1.5.2. Enquête
5.2.1. Description de l'enquête
Notre enquête s'est réalisée à
Bujumbura au Burundi, à Cyangugu au Rwanda, à Bukavu et à
Uvira au Zaïre (R.D.C.), elle s'est principalement axée sur le plan
de développement de la CEPGL, sa conception, sa rédaction, son
contenu, ses objects et son impact.
Comme instrument d'enquête nous nous sommes servi d'un
canevas de questionnaires pour guider nos entretiens qui se déroulaient
sous forme d'interview libre.
5.2.2. Elaboration du questionnaire
d'enquête
5.2.2.1. Classification et répartition des
sujets enquêtés
(Les cadres de la
CEPGL).
5.2.2.1.1. Selon les pays
Tableau n° 4 : Les sujets enquêtés
Pays
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Burundi
Rwanda
R.D.C.
|
10
8
12
|
33,4 %
26,6 %
40 %
|
Total
|
30
|
100 %
|
|
La taille de l'échantillon a été
motivé par la présence des institutions fonctionnelles de la
CEPGL.
- Au Burundi l'EGL (Energie des Grands Lacs) et l'IRAZ Gitega
(Institut de Recherches Agronomiques et Zootechniques).
- Au Rwanda, Poste SINELAC Mururu (Société
Nationale d'électricité des Grands Lacs
- Au Zaïre (R.D.C.), la SINELAC Bukavu.
Tous les enquêtés sont des cadres à la
CEPGL, qui sont plus proche du staff décisionnel politique.
Le nombre des enquêtés par pays ne signifie pas
que les enquêtés qui se trouvent dans la case du Burundi sont tous
burundais, nous retiendrons que la clé de répartition du
personnel de la CEPGL se fait de la manière suivante :
- Les institutions dont les sièges se situent au
Burundi, les Directeurs Généraux sont des zaïrois.
- Les institutions dont les sièges se trouvent au
Rwanda, les burundais.
- Celles dont les sièges se trouvent au Zaïre, au
Rwandais.
Notre échantillon est pour ce faire exhaustif.
5.2.2.1.2. Selon la nationalité
Tableau n° 5 : Sujets enquêtés par
nationalité
Nationalité
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Burundaise
Rwandaise
Zaïroise (Congolaise)
|
10
10
10
|
33,4 %
33,4 %
33,4
|
Total
|
30
|
100 %
|
|
Sources : nos enquêtes
Nous avons choisi de donner la chance égale aux trois
états en enquêtant sur le même des cadres de 3
nationalités, ainsi, nous estimions avoir la possibilité de
recevoir des réponses et des résultats
équilibrés.
Tous ces cadres sont à la communauté depuis au
moins 10 ans, soit depuis 1976 à 1986. Certains ont gardé leurs
institutions, d'autres ont soit été orientés dans une
autre institution, soit ont quitté la CEPGL, par la décision
d'assainissement du personnel, soit par le problème de
sécurité.
5.2.2.1.3. Selon la fonction
Tableau n° 6 : Sujets enquêtés par
fonction
Fonction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
- Ministres
- Directeurs Généraux
- Secrétaire Général
- Directeurs Adjoints
- Experts
- Cadres
|
2
3
1
5
1
18
|
06,6
10
03,3
16,6
03,3
60
|
Total
|
30
|
100 %
|
|
Source : nos enquêtes
- Les ministres contactés sont tous burundais, la
distance et l'absence dans le pays en difficultés politiques suite au
changement des autorités politiques au rwanda et en RDC ne nous ont pas
permis de contacter des ministres de ce pays. Néanmoins, nous avons
rencontré un expert fonctionnaire congolais qui est cadre
supérieur à l'Ambassade de la RDC à Bujumbura.
- Le Secrétaire Général interrogé
n'est plus en service mais il a été en fonction depuis la
création de la CEPGL.
- Les trois Directeur Généraux sont en service
et leurs adjoints ainsi que tous les cadres dont certains ont été
en passage au siège de la Communauté. Aussi faut-il ajouter que
des 18 cadres intérrogés, nous avons 2 femmes, toutes de la
SINELAC Bukavu.
5.2.3. Analyse du questionnaire et
interprétation des résultats
5.2.3.1. Dépouillement et
interprétation des résultats
5.2.3.1.1. Conception du plan
Question 1 : Qui a donné l'idée du plan
?
Tableau 7 : Idée du plan
Idée
|
E=30
|
NON
|
Fréquence
|
OUI
|
Fréquence
|
Sans réponse
|
Fréquence
|
-Chefs d'Etat
-Ministres
-Experts nationaux
-Experts étrangers
|
|
20
-
25
20
|
66 %
-
83 %
66 %
|
-
20
-
-
|
-
66 %
-
-
|
10
10
5
10
|
33,4 %
33,4 %
16,6 %
33,4 %
|
|
E = Effectif
- Sur les 30 enquêtés, 20 soit 66 % disent que
l'idée n'est pas venue des chefs d'Etats avec un Non catégorique,
10 autres spéculent.
- 20 enquêtés affirment que l'idée est
venue du conseil des ministres et commissaire d'Etat de la CEPGL.
- 25 (83 %) affirment que l'idée n'est pas des experts
nationaux (des 3 Etats).
- 20 (66 % affirment que l'idée n'est pas des experts
étrangers
NB. Les traits dans le tableau signifient que les
enquêtés n'ont pas de réponse, soit «Je ne sais
pas».
Il ressort de cette analyse que le projet
d'élaboration du plan de développement est venu pour la
première fois du Conseil des ministres lors de sa 8ème session de
janvier 1982 à Gisenyi au Rwanda.
Question 2 : Avez-vous participé à la
conception du plan ?
Tableau n° 8 : Participation à la conception du
plan
Effectif
|
Oui
|
%
|
Non
|
%
|
30
|
01
|
0,3
|
29
|
99,7
|
|
Ce tableau renseigne qu'en dehors du Secrétaire
exécutif permanent, les autres enquêtés ne sont pas
concernés par la conception du plan malgré leurs positions,
même pas consultés.
Question 3 : Qui a conçu le plan ?
Réponse du Secrétaire exécutif permanent
: «Lors du sommet des chefs d'Etat de la CEPGL à Gisenyi le 11
décembre 1985, il a été décidé que le plan
quinquennal de la CEPGL devrait être préparé dans le
meilleur delai en tenant compte des orientations macro-économique des
plans nationaux. Ainsi le centre multinational des programmations et
exécution des projets (MULPOC), Bureau sous régional de la
Commission Economque pour l'Afrique (CEA) a été chargé
d'élaborer le projet de plan et de le transmettre directement au
Secrétariat exécutif permanent».
Question 4 : Qui composent le MULPOC ?
Réponse d'une Secrétaire à la SINELAC :
«Le MULPOC était composé des experts étrangers de la
commision économique pour l'Afrique qui est un organisme de la Banque
Mondiale.
Question n° 5 : L'élaboration du plan a pris
combien de temps ?
Réponse du Secrétaire exécutif permanent
: «Le plan a été élaboré pendant 19 mois
par les experts du MULPOC».
Question n° 6 : Avez-vous vu les experts du MULPOC
faire des descentes sur
terrain ?
Tableau ° 9 : Descente sur terrain des experts du
MULPOC
Pays
|
E
|
Oui
|
%
|
Non
|
%
|
Burundi
Rwanda
Zaïre (RDC)
|
10
10
10
|
0
0
0
|
-
-
-
|
10
10
10
|
100
100
100
|
|
Il ressort de ce tableau que les experts du MULPOC n'ont
pas eu suffisamment de temps pour descendre sur terrain s'enquérir non
seulement des éléments nécessaires à la
planification de développement de la CEPGL, mais aussi recueillir la
participation des populations, les premières
bénéficiaires.
Question n° 7 : Avez-vous déjà lu le
plan ?
Tablelau n° 10 : Connaissances sur le plan
E
|
Oui
|
Non
|
%
|
|
n
|
%
|
n
|
%
|
|
30
|
3
|
10 %
|
28
|
90,0
|
100
|
|
E = Effectif ; n = nombre
Ce tableau montre à suffisance qu'une grande partie
des enquêtés n'est pas au courant du contenu du plan (90 %), qu'il
soit impossible pour eux d'apprécier le projet du plan ou l'impact du
plan, cela étant, 10 % seulement soit un ministre, le Secrétaire
exécutif permanent et le Directeur de l'EGL, ont déjà lu
le plan et seuls le derniers cité detient un exemplaire du plan.
Pour ceux-là qui ont déjà lu le plan :
«pour un territoire aussi immense qu'est la sous-région des Grands
Lacs et compte tenu de la complicité au niveau de la politique
foncière, il eu fallu y consacrer beaucoup plus de refléxion et
tenter de se tailler une piste de solutions.
Beaucoup plus d'autres éléments ont
été négligés, entre autres, le contrôle
systématique dans l'exécution des projets qui du reste
attendaient toujours les financements étrangers pour demarrer ou pour
progresser : le cas du projet Ciment Katana, Ecole polytechnique des Grands
lacs (EPGL), les projets BIOGAZ, SOCIGAZ, Usine de papiers, ...
5.2.4. Analyse et interprétation des
résultats
L'interprétation et l'analyse après
dépouillement des résultats présentés dans les
pages précédentes peut se résumer en ceci :
1. L'intention politique de procéder à une
planification de développement vient des
autorités politiques de haut niveau des 3
Etats.
2. Le plan de développement a été
élaboré et organisé par une expertise
étrangère
3. Le plan n'a pas été suffisamment mis
à la disposition des exécutants, moins
encore à la population.
Ces trois variables dirigeront toutes notre réflexion
dans les pages qui suivront.
5.2.2.2. Classification et répartition des
sujets enquêtés
(populations de la sour-région)
5.2.2.2.1. Selon les pays
Tableau n° 11 : Populations
enquêtées par pays
N°
|
Pays
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1
2
3
|
Burundi (Bujumbura)
Rwanda (Cyangugu)
Zaïre (Bukavu-Uvira)
|
120
110
150
|
31,6
28,9
39,4
|
|
Total
|
380
|
100 %
|
|
Source : nos enquêtes
L'instabilité politique et `insécurité
permanente dans notre milieu d'enquête, ne nous ont pas permis de choisir
une taille d'échantillon de notre ambition. Néanmoins les
populations enquêtées aux pays du plan, ont vécu pendant
au moins 10 ans dans la sous région et ont au minimum 40 ans. Nous
estimons qu'avec ces conditions, leurs réponses valent la peine
d'être prises en considération.
Aussi, faut-il signaler que le nombre des enquêtés
par pays a été motivé l'accessibilité du territoire
d'enquête, la disponibilité des enquêtés, la
présence des projets fonctionnels de la CEPGL et l'importance de la
densité des populations sur les milieux d'enquête.
5.2.2.2.2. Selon la fonction
Tableau n° 12 : Populations enquêtées par
fonction
N°
|
Fonction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1
2
3
4
|
Libérale
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
|
80
95
100
105
|
21,0
25 %
26,3
29,1
|
|
Total
|
380
|
100 %
|
|
Source : nos enquêtes
Le choix de cette catégorisation a été
influencé par l'importance de la population, de l'âge choisi qui
exerce ces fonctions.
- Les fonctionnaires sont soit dans les entreprises publiques,
soit dans
l'enseignement.
- Les commerçants choisis sont ceux-là qui
opèrent dans les trois pays. Ce sont les
opérateurs économiques directes.
- Les paysans sont agriculteurs et/ou éleveurs, sont
domiciliés dans les milieux
d'enquête mais exercent leurs activités dans les
différents villages.
- Les gens qui exercent une fonction libérale sont
ceux-là qui ont un métier libéral.
5.2.2.3. Analyse du questionnaire et
interprétation des résultats
Nous recherchons dans cette analyse l'impact du plan sur la
population concernée;
5.2.2.3.1. Dépouillement et
interprétation des résultats
5.2.2.3.1.1. Connaissance de la CEPGL
Question n° 1 avez-vous déjâ entendu
parler de la CEPGL ?
Tableau n° 13 : information sur
la CEPGL
Fonction
|
Effect.
|
Non
|
Fréquence
|
Oui
|
Fréquence
|
Fonctionnaire
Commerçants
Paysans
Litérale
|
95
100
105
80
|
0
0
80
0
|
0 %
0 %
76,1 %
0 %
|
95
100
25
80
|
100 %
100 %
23,8 %
100 %
|
|
Source : nos enquêtes
Sauf pour les paysans (76 % ne savent rien de la CEPGL), les
autres groupes ont déjà reçu quelques informations sur la
CEPGL.
Les fonctionnaires, les commerçants et le gens de la
fonction libérale l'ont connue par Radio, par Télévision,
souvent lors des conférences des chefs d'Etat et autres, des
commerçants, souvent à travers les «laissez-passer
CEPGL» .
Néanmoins, tous les enquétés n'ont
aucune information sur la planification du développement de la CEPGL.
5.2.2.3.1.2. Impact des actions de la
CEPGL
Question n° 2 : Avez-vous des témoignages sur
les actions positives de la CEPGL ?
Lesquels ?
* Sur le plan psycho-social :
Tableau n° 14 : Impact du plan sur le
niveau psycho-social
N°
|
Fonction
|
E
|
Non
|
%
|
Oui
|
%
|
Sans réponse
|
%
|
1
2
3
4
|
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
Libérales
|
95
100
105
80
|
95
90
105
70
|
100
90
100
80
|
0
0
0
0
|
0
0
0
0
|
0
10
0
0
|
0
10
0
0
|
|
Ce tableau nous révèle que les
enquêtés n'ont aucun souvenir positif sur les actions de la CEPGL
au niveau psycho-social;
* Sur la plan culturel
Tableau n° 15 : Impact du plan
sur le niveau culturel
N°
|
Fonction
|
E
|
Non
|
%
|
Oui
|
%
|
Sans réponse
|
%
|
1
2
3
4
|
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
Libérales
|
95
100
105
80
|
90
100
105
55
|
94,7
100
100
68,7
|
0
0
0
0
|
0
0
0
0
|
5
0
0
25
|
5
0
0
31,2
|
|
Ce tableau témoigne aussi l'absence des
résultats positifs au niveau culturel
* Sur le plan technologique
Tableau n° 16 : Impact du plan sur
le niveau technologique
N°
|
Fonction
|
E
|
Non
|
%
|
Oui
|
%
|
Sans réponse
|
%
|
1
2
3
4
|
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
Libérales
|
95
100
105
80
|
25
30
90
20
|
26,3
30,4
85,7
25
|
70
70
0
60
|
73,6
70
0
75
|
0
0
15
0
|
0
0
14,2
0
|
|
80 % des fonctionnaires affirment que la CEPGL a introduit
l'électricité (SINELAC) pour l'utilisation de gaz (SOCIGAZ) qui
sont des technologie qui participent à l'amélioration des
conditions de vie dans les grands centres. Même affirmation pour les
commerçants et les «libéraux».
Les paysans restent toujours sans aucun souvenir.
* Sur le plan politico-économique
Tableau n° 17 : Impact du plan sur le niveau
politico-économique
N°
|
Fonction
|
E
|
Non
|
%
|
Oui
|
%
|
Sans réponse
|
%
|
1
2
3
4
|
Fonctionnaires
Commerçants
Paysans
Libérales
|
95
100
105
80
|
15
30
100
30
|
15,7
30
95,2
37,5
|
70
60
-
50
|
73,6
60
-
62,5
|
10
10
5
0
|
10,5
10
4,7
0
|
|
Ce tableau témoigne que les actions de la CEPGL
était plus orientées vers des actions plus politiques car :
- des enquêtés affirment qu'il reconnaissent
l'installation d'une sécurité (donc
absence de conflits armés ) ;
- de commerçants et les libéraux reconnaissent
la facilité de la circulaltion entre les
3 Etats avec les laissez-passer CEPGL ;
- les paysans qui constituent pourtant la majorité de
la populaltion de la sous-région
à 90 % ne se retrouve surtout nullement à
tous les niveaux.
5.2.2.4. Analyse et interprétation des
résultats
Il ressort de cette analyse que les impacts des actions de la
CEPGL sont très négligeables soit 0 % sur le plan psycho-social,
0 % pour le plan culturel, sur le plan technologique les actions ne profitent
aux populations des grands centres. Sur le plan économique et
politique, les actions ne se résument qu'à l'assurance de la
sécurité qui du reste ne s'exprime qu'à l'assurance de la
sécurité qui du reste ne s'exprime ici par les
enquêtés qu'en l'absence de guerre.
Ils reconnaissent tous par les évidences que tous les
régimes politiques étaient forts et repressifs.
Il ressort donc de ces analyses que le choix de
stratégies a été motivé, non pas par des
réalités socio-culturelles de la sous-régions, mais
plutôt par des volontés extérieures inscrites dans le
mercantilisme, le mimetisme de l'occident qui ont caractérisé la
deuxième décennie de développement 1971 - 1980.
L'aide extérieure au développement
destinée aux Etats de la CEPGL a été très
importante estimée à 269 millions de dollars U.S pour le
zaïre, à 316 et 352 millions de dollars respectivement pour le
Burundi et le Rwanda. Il y a eu d'autres apports financiers des organes de
nations unies (PNUD,...)
Ce sont les Etats qui planifient leur utilisation dans
différents projets de développement le choix de la politique de
développement influence tout le système.
Des politiques inadéquates, basées sur
l'Etatisme où l'Etat est seul pourvoyeur du développement socio-
économique, ce qui voudrait renforcer le pouvoir des dirigeants
politiques en s'appropriant tout le pouvoir économique et
décisiionnel «seuls les gens au pouvir ont et peuvent» ce qui
explique une course au pouvoir sans merci. Conséquence directe de la
centralisation.
Le mimetisme engendre la course à
l'industrialisation, Stéphane Hassel résume bien les constats
établis ci-dessus «les premières stratégies
internationales de développement ont été marquées
par un cinglant échec dont témoigne la dégradation
continue de la situation économique et sociale des pays du tiers monde.
Qu'il s'agisse du declin de l'autonomie alimentaire ou plus encore de
l'extension de la desertification, de l'analphabétisme ou de la famine.
Autant de problèmes qui remettent en cause les stratégies et les
formes d'aide traditionnelles au développement.
Nous citerons aussi Jean Philippe Peemans (de la crise au
codéveloppement; p. 208) «les pays qui ont choisi la croissance
tournée vers l'extérieur par le commerce international n'ont pu
maintenir certaines performances qu'au prix d'un endettement de plus en plus
lourd, d'une dépendance accrue à l'égard du capital
industriel et financier multinational, d'une aggravation de l'inflation de
l'inégalité de la distribution des revenus, des
déséquilibres sectoriels et régionaux d'une
dégradation plus accentuée de l'équilibre ville
campagne».
Le plan de la CEPGL reserve 3,6% des investissements au
secteur agricole ce qui fait bien ressortir la distorsion des stratégies
de développement rurale à 90% par conséquent agricole. A
ce sujet Jean Paul II rappelle:
«il importe de considérer l'agriculture comme
base d'une saisie économie dans l'ensemble du développement et du
progrés social de chaque pays et du monde. Il s'agit donc de redonner
à l'agriculture la place qui lui revient dans le cadre du
développement de chaque pays et au plan international et pour cela, de
modifier la tendance qui, dans le processus d'industrialisation, conduisait,
récemment encore, à privilègier les secteurs secondaires
et tertiaires»
La négligence du monde rural et de la paysannerie
décourage les agriculteurs qui voudraient améliorer leur
productivité surtout en produits vivriers, pour l'auto suffisance qui
malheureusement a chuté, en 1960 elle était à 80% en 1990
de moins de 50%.
Le plan de la CEPGL prevoit pour le secteur agricoles 3
projets en cours d'étude et 2 projets nouveaux, à savoir:
- Programme sous-régional de sécurité
alimentaire
- Production intensive et commercialisation du maïs
- Multiplication et distribution des sémences
selectionnés de haricot, du Riz et
- de soja. Les expériences du sud-kivu prouvent la non
application effective de ce matériel agricole par le paysan à
long terme.
Les nouveaux projets:
- Etude d'identification des zones de production à
haut rendement pour les céréales et tubercules de base
- Fourniture d'équipement de laboratoire à
l'institut de recherche agronomique et zootechnique de la communauté
(IRAZ) basé à Gitega Burundi.
- Dans la recheche de l'intégration économique
la tendance est de privilégier une production agricole d'exportation,
ce qui ne fait qu'empirer les conditions de vie des populations paysannes.
|