2.1. 1.4 .Planification
au Zaïre (R.D.C)
2.1.1.4.1. Survol historique
Des trois pays de la CEPGL, le zaïre est le pays qui
n'a pas de longue expérience de planification. Pendant longtemps en
effet, ce pays, suite au faible succès des expériences de
planification de la première décennie en Afrique et à la
conjocture internationale qui lui était favorable, s'était
opposé à toute idée de planification.
Seule l'expérience micro- économique sous
forme d'analyse et d'évaluation des projets à la commission des
investissements avait vu le jour.
La crise économique qui frappe le pays depuis plus
des deux décennies et qui s'est manifesté dès 1975
notamment par un taux élevé de decroissance de l'économie
poussa le zaïre à adopter un processus de planification.
D'abord pour le lancement des programmes sectoriels d'urgence
et de relance, et, en suite l'élaboration et la mise en oeuvre du
premier plan quinquennal de développement économique et social
(1986 - 1990)
Les deux premiers programmes de stabilisation de FMI au
zaïre (1976 et 1977) avaient eu des faibles résultats ; l'une de
critiques que leur était faite, la non-prise en compte de la relance de
l'appareil productif et des infrastructures économiques en vue de donner
un appui aux programmes FMI et de leur assurer un certain succès et
surtout pour la situation alarmante de certains secteurs vitaux. Le chef de
l'état lança en 1977 l'idée d'un programme d'urgence. il
s'agit principalement des mines, des transports et de l'énergie. Ce
programme fut appelé «Plan Mobutu».
L'objectif étant de faire face à l'urgence, il
n'était donc pas question d'élaborer un programme de
développement pour chacun de ces secteurs, mais d'entreprendre quelques
actions pour atténuer les effets de la crise.
Ce premier programme d'urgence couvre de manière
glissante la période 1979 - 1983.
Ces trois secteurs se sont ainsi vus allouer 80% des
investissements publics comme suit:
|
1979 / 1981
|
1981 / 1983
|
Mines
|
34,2
|
34,4
|
Transports
|
22,6
|
30,2
|
Energie
|
22,5
|
15,9
|
Agriculture
|
7,8
|
3,8
|
Autres
|
12,9
|
15,7
|
TOTAL
|
100,0
|
100,0
|
|
Il convient de remarquer les ajustements en baisse
opérés en ce qui concerne l'énergie et l'agriculture, en
raison sans doute de la sous-utilisation actuelle du potentiel
énergétique et du fait que le secteur agricole est
considéré comme une affaire des privés. Le glissement du
programme triennal vers la période 1981 - 1983 a été
décidé en raison du faible taux de réalisation des
investissements, 40% seulement au cours de la période 1979 / 1981.
Le plan quinquennal 1986 - 1990 avait pour objectifs d'abord
la réhabilitation de l'appareil de production et des infranstructures de
base en arrêtant le processus de dégradation; en second lieu
l'amorce de la relance par la promotion des secteurs sociaux d'appui au
développement et des activités productives d'intégration
et, en troisième lieu, l'assainissement et la rationalisation de la
gestion publique.
2.1.1.4.2. Processus de planification
Le système de planification zaïrois est
organisé comme suit:
A la phase préparatoire, le travail consiste en
l'établissement des bilans-diagnostics de la situation économique
et sociale du pays aussi bien au niveau macro-économique sectoriel que
régional. Les organes chargés de ce travail sont essentiellement
les organes techniques c'est-à-dire les administrations techniques de la
base, les administrations centrales des Ministères techniques (cellules
départementales de planification, et le département du plan.
(nous nous rappelerons du MPR parti-Etat est l'organe suprême, tout le
monde est dedans).
A la phase d'élaboration proprement dite, trois types
d'organes interviennent:
· Les organes politiques (conseil Executif) au
début pour donner les directives et lever l'option en ce qui concerne le
scénario de base du plan à élaborer, et à la fin de
l'élaboration (conseil Executif et conseil législatif) pour
sanctionner le document;
· Les organes techniques pour l'élaboration du
premier projet du plan (Département du plan) et des progammes sectoriels
et régionaux (Départements techniques et administrations
régionales);
· Les organes consultatifs (conseil national de
planification et conseil régionaux de planification) pour examiner le
travail des organes techniques et proposer des corrections nécessaires.
C'est au niveau de ces organes notamment avec la participation des
représentants des diverses forces sociales et économiques que
l'élaboration du plan est un processus vraiment nationaux.
A la phase d'éxécution, le contrôle et
l'évaluation se font à un triple niveau: les départements
techniques d'abord, le département du plan ensuite et le conseil
Executif enfin lors de ses sessions trimestrielles d'évaluation. (source
: La plan quinquennal de développement socio-économique
du Zaïre,
1986-1990)
|