2 - 3 : LE SECTEUR ENERGETIQUE ET MINIER
L'Afrique est riche en minerais et en énergie, y
compris en pétrole. Cependant, la plupart des pays d'Afrique commencent
à peine à tirer parti de ces ressources.
Les mines apportent une contribution importante à
l'économie de 14 pays subsahariens en fournissant 55 % des
exportations, 12 % du PIB et environ 20 % des recettes fiscales.
Les exportations (à l'exclusion du pétrole et du
charbon) se sont élevées à
5 milliards de dollars par an entre 1980 et 1987, ce qui
représente environ 30 % des exportations non
pétrolières et environ 14 % du total des exportations de la
région. En 1988, grâce à la hausse des cours des
minéraux, les exportations de produits miniers ont dépassé
8 milliards de dollars.
L'activité minière est devenue une destination
privilégiée des investissements internationaux en Afrique. Les
investissements dans les mines africaines sont passés de 418 millions de
dollars en 1996 à 662 millions de dollars en 1997.
La part de l'Afrique dans les investissements miniers a
nettement augmenté passant de 12 à 16 % durant la même
période.
Parallèlement au développement des
activités minières, l'Afrique connaît également un
accroissement sensible des activités dans le domaine
énergétique.
Dans le domaine énergétique, par exemple les
activités d'exploration et de développement se sont
intensifiées conduisant à la découverte de 12 nouveaux
gisements en 1996.
L'Afrique subsaharienne possède d'abondantes ressources
énergétiques naturelles : un taux de croissance de la
production d'énergie de 5 % ne consommerait qu'une petite partie
des ressources connues de pétrole, de gaz, de charbon et
d'énergie hydroélectrique et géothermique. Les
réserves connues de pétrole équivalent à 120
années d'approvisionnements régionaux ; au rythme de
consommation actuelle, les vastes ressources hydroélectriques de
l'Afrique ont un potentiel estimatif d'environ 300 Giga Watt, dont moins de
4 % ont été mis en valeur.
Les réserves connues de gaz naturel équivalant
à 250 Giga watt d'électricité, soit 20 fois la
capacité hydroélectrique actuellement installée et celle
qu'on pourrait capter de façon économique dans les années
à venir.
Cependant, l'Afrique se heurte à d'énormes
obstacles pour réaliser son potentiel et obtenir, dans des conditions
économiques, l'énergie totale dont elle a besoin pour soutenir sa
croissance et ses exportations.
L'importance de ces ressources associée au faible
coût d'exploration et de production due à l'évolution
technologique explique l'engouement des investisseurs pour ce secteur.
L'énergie et les mines sont le seul secteur où l'Afrique parvient
à trouver ses repères. Elles occupent une part non moins
importante dans les exportations mondiales.
L'Afrique accuse un retard considérable quant à
son développement. Tous les secteurs de l'économie sont en
état de gestation hormis dans quelques pays comme les pays d'Afrique du
Nord et l'Afrique du Sud.
Il se pose alors la question de savoir ce qui est à la
base de la croissance à l'état latent.
Le manque de compétitivité des produits
africains est dû à de nombreux facteurs .Il s'agit entre
autres de : l'application de mauvaises politiques (les PAS seront retenus
dans le cadre de cette étude), la faillite industrielle, la crise
agraire, le manque d'infrastructure, les problèmes financiers etc.
CHAPITRE 1 : L'APPLICATION DES POLITIQUES D'AJUSTEMENT
STRUCTUREL (PAS)
En théorie économique, le concept d'ajustement
désigne le processus d'adaptation des économies à une
nouvelle situation à la suite d'une perturbation quelconque.
L'ajustement a été mis en place dans les pays
en voie de développement dans un contexte caractérisé par
les échecs économiques enregistrés par bon nombre de pays,
voir la stagnation économique pour beaucoup dans les années 1970,
l'éclatement de la crise de la dette au début des années
1980.
Ces PAS étaient focalisées sur la recherche de
solutions aux problèmes soulevés par les importants
déséquilibres externes et internes de court terme. Elles
imposaient :
- Une réduction drastique des dépenses
publiques par la suppression des subventions aux agriculteurs, par des
politiques visant à encourager les départs volontaires etc.
- Réduction de l'intervention excessive du rôle
de l'Etat dans la vie économique ;
- La libéralisation des échanges et des
prix ;
- La privatisation des entreprises ;
- La dévaluation pour améliorer la balance des
paiements courants ;
- Etc.
Nombre d'économies africaines du Sud au Sahara ont
été soumises, sous la pression des bailleurs de fond (FMI et
Banque Mondiale) à ces processus d'ajustement. Ceux qui refusaient leur
application étant victimes d'une discrimination.
La carte économique de l'Afrique subsaharienne offre,
à l'aube des années 1990, une mosaïque d'échecs sur
les plans, économique, politique et social. En effet, après une
application studieuse des PAS, du FMI et de la Banque Mondiale, les
résultats n'ont guère été brillants.
Le désengagement de l'Etat et la privatisation
dans les secteurs-clefs de l'économie ont entraîné un
déséquilibre social d'une part, et une diminution globale de
l'aide publique au développement sur le plan international d'autre
part.
L'équilibre de grandes filières agricoles,
essentielles pour l'avenir du développement africain, comme la
compétitivité d'industries encore précaires et à la
base limitée, se trouve fragilisée comme l'objectif de
redressement ne prend pas en compte leur situation particulière.
Le retrait de l'Etat du secteur public a dans certains
cas découragé un mouvement important du secteur privé vers
la distribution des engrais, alors que les subventions aux intrants agricoles
ont été supprimées.
Beaucoup d'erreurs sont intervenues au niveau de la
privatisation de certaines entreprises. La réduction réelle et
généralisée des salaires a découragé les
initiatives dans de nombreux pays, le résultat en est la
démoralisation des fonctionnaires, l'inefficacité accrue et la
corruption généralisée.
Les PAS sont pour beaucoup dans les problèmes
rencontrés par les pays africains. Elles ont engendré des
phénomènes de fuites devant les nombreuses contraintes de
l'impôt, l'extension du secteur informel, la baisse des rendements de
recettes douanières à cause de la prolifération de la
fraude.
Les états bénéficiaires sont devenus
dépendants ce qui a conduit à leur responsabilité
politique. De plus, les secteurs-clefs de l'économie ont
été négligés au profit du rétablissement des
finances publiques. D'où les nombreux problèmes rencontrés
par les secteurs industriels et agricoles.
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