III.3 Impact du plan de relance Chinois.
Le plan de relance chinois revêt un intérêt
particulier dans la mesure où l'économie du pays en est pleine
transformation.
Alors quasiment exclusivement basée sur les exportations,
la Chine a connu la plus grosse croissance de l'histoire économique et
s'est affirmée en mois de 30 ans comme la 3e puissance
économique mondiale.
A la différence des Etats Unis, du Japon ou de l'UE, la
Chine est toujours en développement. La crise à occasionné
des investissements massifs certes pour soutenir l'économie fortement
atteinte par la conjoncture mondiale mais également pour orienter baser
la croissance économique du pays sur la demande intérieure et
réduire le poids des exportations.
Les investissements prévus par le Bureau Central vont
servir à accélérer le développement du pays en le
dotant d'infrastructures modernes.
La construction de réseaux ferroviaires reliant les
grandes villes du pays (comme une ligne grande vitesse entre Pékin et
Shanghai), la modernisation et l'électrification
accélérée des provinces reculées, le
développement de l'internet haut débit, le logement, la
reconstruction du Sichuan ravagé par un tremblement de terre, que de
chantiers gourmands en métaux qui devraient être les premiers
bénéficiaires des 455 milliards d'euros promis par Pékin
dans son plan de relance.
La part des sommes consacrées au développement
industriel concerne principalement dix industries. En plus de celles des
métaux non ferreux, le gouvernement a adopté des plans pour
l'automobile, l'acier, la construction navale, le textile, la fabrication des
machines, l'industrie électronique et informatique, l'industrie
légère et la pétrochimie et la logistique.
Ces décisions promettent aux métaux une hausse
importante de la demande potentielle et le lendemain de l'annonce, à
Londres, le cuivre a bondi de 8% à l'ouverture des échanges de
LME.
Mais cette hausse va ensuite se rétracter rejoignant celle
des autres métaux en raison de fondamentaux fragiles : d'abord les
stocks pléthoriques entreposés dans les ports chinois couvrent 4
mois de production. Ensuite la mise en veilleuse des hauts fourneaux en Chine
ainsi que dans le reste du monde. Et enfin l'assèchement brutal des
échanges malgré l'annonce de ces ambitieux plans.
Le prix du fer disponible sur le marché spot (seul
métal à ne pas être coté) est éloquent. La
Chine est alors soupçonnée de faire ployer les cours, il n'est
pas impossible qu'elle ait sciemment stoppé ces achats sur le
marché spot avant d'appeler ses fournisseurs à s'assoir à
la table des négociations.
De même, les fournisseurs ne se ruent pas dans l'effet
d'annonce afin de tenter d'enrayer la chute des cours. Ainsi le
brésilien Vale et les deux anglo-australiens Rio Tinto et BHP Billiton,
ont patiemment attendus que les réductions de production
décidées par deux d'entre eux se fassent sentir, et d'en savoir
plus sur ce plan de relance chinois qui donne de l'élan à
l'ensemble des compagnies minières.
En tant que premier importateur et consommateur de la plupart des
métaux de base, la Chine a en effet un impact très fort sur les
cours mondiaux. Ainsi comme évoqué plus haut le gouvernement a
pris soin d'accumuler des réserves stratégiques pendant que les
cours avaient atteint le plus bas point.
Courant Février-Mars, les cours du LME remontent de
façon notable, entre le cuivre prend près 55% en trois mois, dont
20% rien qu'en Mars. La hausse des prix a été fortement
influencée par une décrue graduelle des stocks de métal
entreposés au LME. Le métal rouge a ainsi quitté les
entrepôts du LME pour aller en Chine, où le Bureau des
réserves stratégiques a constitué des réserves,
profitant de prix plus avantageux au LME que sur le marché
intérieur chinois.
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