Paragraphe 2 : les OGM sont sans risque pour la
santé du consommateur
Il existe un lien évident entre sécurité
alimentaire et contrôle de l'innocuité des aliments. Par «
innocuité des aliments », on entend l'absence à des niveaux
acceptables et sans danger, de toxines naturelles ou de toutes autres
substances susceptibles de rendre l'aliment nocif pour la santé de
manière aigue ou chronique. Les maladies transmises par les aliments
constituent un problème mondial d'une ampleur considérable du
fait des souffrances humaines qu'elles entraînent. Même
lorsqu'elles ne sont pas fatales, ces maladies accentuent
considérablement les effets d'un mauvais régime alimentaire, ce
qui peut entraîner l'arriération mentale et des incapacités
physiques60. Aujourd'hui plus que jamais, le problème de la
qualité des aliments se pose avec acuité, parce
qu'amplifié par la résurgence ou l'émergence de certaines
maladies liées à l'alimentation. Devant cette situation, certains
esprits arrivent à établir un lien direct entre la
transgénèse et l'intoxication alimentaire dont sont victimes de
nombreuses personnes, surtout que la naissance de cette science coïncide
bien avec la recrudescence des maladies liées à
l'alimentation61. Des scientifiques estiment pourtant que les
thèses tendant à faire croire que l'ingestion des OGM par l'homme
ou par les animaux comporte des risques pour la santé, relèvent
du « mythe populaire »62 car « les aliments issus
de cultures génétiquement modifiées disponibles
actuellement (principalement le maïs, le soja et le colza) ont
été jugés propres à la consommation et l'on
considère que les méthodes utilisées pour les tester
sont appropriées.» Ces conclusions rendues par le
Conseil International pour la Science (CIUS)63 en 2003 concordent
avec les vues de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En effet,
l'OMS précise que les OGM présentement commercialisés ont
subi toutes les évaluations de risques nécessaires avant leur
entrée sur le marché, et qu'ils sont examinés plus
soigneusement que les aliments traditionnels pour la recherche
d'effets potentiels sur la santé64... Pour l'académie
française de médecine et de pharmacie, il n'existe aucun risque
particulier lié au mode d'obtention des OGM, l'ADN de leur génome
étant semblable à celui des autres génomes. Ce faisant, il
est comme eux dégradé dans l'intestin lors de la digestion. En
schématisant, on pourrait, comme le laisse supposer l'Académie,
dire qu'en mangeant des carottes ou des laitues, on ne court pas le risque
d'introduire dans son génome des gènes de carottes ou de laitues
et que ce n'est pas parce que l'on aurait introduit un gène de laitue
dans le génome d'une carotte que l'on ferait apparaître ce risque.
Poursuivant, l'institution médicale et pharmaceutique estime que les
risques éventuels des OGM pour la santé du consommateur sont
contrôlables tout comme ceux que comporterait l'ingestion des aliments
ordinaires65. Dans l'ensemble, les défenseurs des
biotechnologies modernes soutiennent que l'alimentation à base d'OGM ne
comporte pas plus de risque que l'alimentation biologique ou conventioneelle,
dans la mesure où dans la pratique, les OGM sont consommés
quotidiennement depuis de nombreuses années par des centaines de
millions de personnes dans les plus grands pays du monde (Etats-Unis, Canada,
Argentine, Brésil, Inde, Chine) sans qu'aucun effet nocif sur la
santé n'ait été rapporté. En effet, à ce
jour, selon les informations réunies par le GM Science Review
Panel66, à l'échelle mondiale, aucun laboratoire
n'a signalé
d'effets toxiques au plan nutritionnel, découlant de la
consommation d'aliments ayant pour origine des cultures
génétiquement modifiés. Ce faisant les partisans des OGM
préconisent pour l'évaluation des risques biotechnologiques dans
l'alimentation, la prise en compte du principe de
l'équivalent substantiel ou
d'équivalence en substance67
qui affirme que les OGM ne doivent pas faire l'objet d'un traitement
spécial en ce qui concerne l'évaluation des risques sanitaires
des aliments, dans la mesure où ceux-ci présentent autant de
garantie que leurs équivalents classiques au niveau de
l'innocuité des aliments. Dans cette même logique, l'OCDE estime
à son tour que «la biotechnologie industrielle est un domaine
rigoureusement maîtrisée.. » et que
«tout risque posé par les organismes à ADN
recombiné devraient être de même nature que ceux
présentés par les organismes classiques. »68
étant donné que souvent, la prévisibilité des
techniques de l'ADN sera plus grande que celle des méthodes classiques
de modifications des organismes.
En définitive, les promoteurs des OGM pensent que la
transgénèse est un outil essentiel
de connaissances sur l'organisation des gènes, sur les
parentés génétiques et sur le parti que l'on peut tirer de
la sélection de variétés végétales
améliorées. Elle constitue à ce titre un outil
irremplaçable qui permet d'élargir « la base
génétique » dans laquelle les sélectionneurs vont
pouvoir puiser des gènes destinés à obtenir des
variétés meilleures, en termes de rentabilité pour le
producteur, de qualité pour le consommateur et donc de
sécurité alimentaire. Des utilisations non alimentaires
nouvelles, médicales ou industrielles apparaissent aussi. Les enjeux de
ce côté-ci paraissent donc séduisants.
Et bien pourtant des voix hostiles s'élèvent des
quatre coins du monde pour dénoncer les risques que font peser les OGM
sur la sécurité alimentaire.
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