Fluctuation du Taux de change en Haiti, une analyse de ses principales causes, de 1996 à 2005( Télécharger le fichier original )par Antoine Dit Rigaud Fils Fragé Faculté de Droit et des Sciences Economiques - Licence 2009 |
2.- Approche Monétaire des taux de change à prix flexibleSelon les monétaristes, le taux de change est par définition le prix d'une monnaie locale en termes d'une monnaie étrangère. Ce modèle s'est imposé comme l'un des modèles importants de détermination des taux de change dans les années 1970, au moment où de nombreux pays industrialisés commençaient à laisser flotter leur monnaie. Dans cette approche, le taux de change est défini comme le prix relatif de deux monnaies, que l'on modélise en fonction de l'offre et de la demande relatives des monnaies en question. 2.1.- Fondements théoriques Le modèle monétaire à prix flexibles est basé sur les deux hypothèses de la continuité de la parité du pouvoir d'achat (PPA) et de l'existence de fonction stable de demande de monnaie dans l'économie locale et étrangère19(*). Le logarithme de la demande de monnaie peut dépendre du logarithme du revenu réel (y), du logarithme de niveau des prix (p), et du niveau du taux d'intérêt (i). L'équilibre monétaire dans les pays locaux et étrangers peut être donné par : mt = pt + àyt - âit (1.1) m*t = p*t + à*y*t - â*i*t (1.2) L'équilibre sur le marché des biens marchands s'établit lorsqu'il n'y a plus d'opportunités d'arbitrages. Autrement dit, si la PPA est vérifiée, il s'ensuit que : et = pt* - pt (1.3) Où et représente le logarithme du taux de change nominal. Par ailleurs, les niveaux des prix étrangers, déterminés par la demande étrangère de monnaie, constituent des variables exogènes à l'économie locale. En outre, les niveaux des prix locaux sont déterminés par la demande domestique de monnaie. Donc dans ces conditions le taux de change serait gouverné par les demandes relatives de monnaies. En substituant les équations (1.1) et (1.2) dans la relation (1.3) et en réarrangeant les termes, nous aurons l'équation de base du modèle monétaire en situation de flexibilité des prix formulée ainsi : et = (mt - mt*) - àyt + à*yt* + âit - â*it* (1.4) La relation (1.4) stipule qu'un excès dans l'accroissement de demande locale de monnaie par rapport à la demande étrangère entraîne une augmentation de et, signalant ainsi la détérioration de la valeur de la monnaie locale en terme de son homologue étrangère. 2.2- Limites et formulation alternative Le raisonnement préconisé par le modèle monétaire à prix flexibles semble être assez intuitif. En fait, toutes choses étant égales par ailleurs, une augmentation de la production locale entraîne une appréciation de la monnaie locale (et baisse). De même, une augmentation des taux d'intérêt locaux engendre une dépréciation de la monnaie locale (et augmente). Pour connaître l'effet réel, il faut reconnaître le rôle fondamental de la demande relative de monnaie dans le modèle à prix flexibles. Donc un accroissement du revenu réel local crée un excès de demande de monnaie locale. Les agents vont essayer alors d'accroître leurs stocks de monnaie en réduisant leurs dépenses, les prix à leur tour baisseront jusqu'à ce que le marché monétaire soit en équilibre. Ce faisant, la PPA entraîne une appréciation de la monnaie locale en termes de monnaie étrangère. Une analyse exactement inverse explique la réaction du taux de change aux variations des taux d'intérêt, c'est-à-dire qu'un accroissement des taux d'intérêt réduit la demande de monnaie et mène à une dépréciation de sa valeur. Eu égard à ces développements, il semble fort nécessaire de réécrire l'équation de base du modèle monétaire sous deux formulations alternatives et équivalentes. Supposons que les coefficients de demande de monnaie locale et étrangère soient égaux : à = à* et â = â*, l'équation (1.4) sera réduit à : et = (mt - mt*) - à (yt - yt*) + â (it - it*) (1.5) D'autre part, le modèle monétaire à prix flexibles suppose que l'hypothèse de la parité des taux d'intérêt (PTI) soit vérifiée20(*), c'est-à-dire que le différentiel de taux d'intérêt doit égaler le taux anticipé de dépréciation ou d'appréciation de la monnaie locale. Si nous désignons par « a » les anticipations des agents formulées à l'instant t+1, alors en substituant (it - it*) par §ea , dans l'équation (1.5), nous trouverons : et = (mt - mt*) - à (yt - yt*) + â §ea (1.6) Ainsi, les variations anticipées du taux de change et du différentiel de taux d'intérêt (qui reflètent les anticipations inflationnistes), sont interchangeables dans le modèle. En somme, les monétaristes à travers ce modèle, nous montrent que le taux de change peut être contrôlé. Car toute variation constatée au niveau des variables macroéconomiques précités (masse monétaire nationale et étrangère, PIB nationale et étranger, taux d'intérêt national et étranger), aura des répercussions sur le comportement du change. D'autres auteurs ont analysé le change sous d'autres angles, entre autres, l'approche macroéconomique, que nous présenterons dans les lignes qui suivent. * 19Ronald MACDONALD and Mark.P. TAYLOR: «exchange rate economics: a survey», IMF staff papers, vol 39, n° 1, (march 1992), p 23 * 20 Mark.P. TAYLOR: « the economics of exchange rates », journal of economics literature, vol XXXIII (March 1995), pp 13-47. 1161-1176. |
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