c) Les méthodes et
procédures internes pour gérer l'exposition au risque de
change
Les agences de notation sont les intermédiaires
privilégiés des métiers qui découlent du risque
pays. Il s'agit de la gestion de portefeuille, le cumul de risque acceptable
par pays, constitution de provisions.
Les moyens de paiement pour le commerce
international
Le contrôle de l'exposition au risque débute
dès la négociation de l'accord spécifiant le prix et les
modalités de paiement de la marchandise. Dans les transactions
internationales, les prix peuvent être établis dans tous les types
de devises.
Le choix de la devise de facturation
Le choix de la devise est l'un des éléments les
plus importants dans une transaction commerciale internationale. Dans certaines
opérations, il n'y a pas de choix par convention, les affaires ne se
font qu'en une certaine devise. Les raisons sont souvent à rapprocher de
la crainte de l'inconnu en général, du risque de change en
particulier. Le choix de la devise suppose de comparer le montant d'une facture
en monnaie locale avec l'équivalent, en monnaie locale, du montant en
devises correspondant à cette facture. Cette comparaison est loin
d'être évidente. Comme le paiement sera fait à moyen ou
long terme, on ne peut, pour ce faire, utiliser le taux comptant, car il a
toutes les chances de varier dans l'intervalle. C'est le taux à terme
(forward) qu'il faut favoriser, par contre, lorsque cela s'avère
possible.
Les modes de paiements
Les virements bancaires sont le canal le plus rapide
et le plus efficace en ce qui concerne les transactions entre entreprises. Dans
une telle opération, l'importateur demande à sa banque de
débiter son compte et de crédit celui de l'exportateur chez sa
banque. Le transfert est fait par télex ou SWIFT, ce qui garanti une
exécution rapide. L'inconvénient d'un transfert bancaire est
qu'il est généré à la seule initiative de
l'importateur et que l'exportateur n'a pas de garantie en cas de non paiement.
En conséquence, les transferts bancaires sont plutôt
appropriés pour les relations réellement basées sur la
confiance. Les chèques sont aussi un instrument mis en oeuvre à
l'initiative de l'importateur.
Un billet à ordre est une promesse de l'importateur de
payer une somme donnée à une date future donnée. Ceux-ci
jouent, certes, un rôle dans le commerce international, mais sont surtout
utilisés en support d'opérations de financement, tels des
prêts.
La lettre de change est l'instrument le plus courant. C'est un
ordre inconditionnel, initié et signé par l'exportateur, pour
l'importateur de payer, à la demande ou à une date future
donnée, une somme d'argent donnée. Il est d'habitude
adressé à l'importateur ou à son agent. Il peut être
payable à un bénéficiaire particulier, ou au porteur. Des
lettres au porteur sont négociables. Si elle est payable à
demande, elle s'appelle « traite à vue ». Si elle est
payable à une date future donnée, elle s'appelle
« traite à paiement différé ». L'un
des moyens les plus fiables est un billet accepté par une banque,
appelé l'acceptation du banquier (banker's acceptance)
Le crédit documentaire (ou
« CREDOC ») reste le moyen de paiement le plus
sûr.
On entend par « ouverture de crédit
documentaire » l'acte par lequel un banquier accepte sous quelque
forme que ce soit, de se substituer, par exemple à un importateur de
France métropolitaine, pour régler à un exportateur
étranger (ou à un banquier étranger), en devises ou en
euros dans les conditions prévues au contrat commercial, le prix des
marchandises expédiées de l'étranger. Le crédit
documentaire est garanti par les « documents »
afférents à ces marchandises. C'est le moyen le plus
utilisé pour des transactions internationales. Dans ce scénario,
l'exportateur après avoir acheminé la marchandise, fait parvenir
la traite et les documents requis à sa banque. Ces documents comprennent
une facture commerciale (et, certaines fois, une facture consulaire), un
certificat d'assurance, un certificat d'origine et un document de transport.
Celui-ci est un contrat entre l'exportateur et une société de
transport dans lequel cette dernière accepte de transporter les
marchandises concernées sous certaines conditions. Il constitue la
preuve que les marchandises ont été (ou vont être)
transportées et peut donc servir comme garantie de prêt. Lorsque
le transport s'effectue par mer, le document s'appelle le
« connaissement » ; pour un transport aérien on
parlera de « lettre de transport aérien » et, pour
une expédition par voie de terre, de « lettre de
voiture ».
Le crédit documentaire révocable n'offre pas une
sûreté absolue, car il peut être refusé par
l'importateur au dernier moment, l'exportateur doit alors rapatrier les biens
ou les vendre, probablement à perte, ailleurs. Cependant, l'idéal
reste le crédit documentaire irrévocable et confirmé, dans
lequel l'exportateur reçoit également la garantie de sa
banque.
La lettre de crédit stand by est une garantie à
première demande fournie par une banque, qui s'engage à
indemniser l'exportateur, en cas de défaillance du donneur d'ordre. Elle
représente donc une alternative au CREDOC.
Autres modalités de paiement
a) Document contre paiement : pour l'exportateur, c'est
le plus sûr car il reçoit le paiement pour la marchandise avant le
transport. Il est à recommander pour des pays particulièrement
instables, ou des importations peu fiables.
b) Compte ouvert : Vendre des biens sur un compte ouvert
permet à l'importateur d'éviter les coûts d'ouverture de
lettre de crédits et lui procure le financement adéquat. Le
paiement peut être fait par billet, par chèque ou par transfert
bancaire. Cette formule ne devrait être utilisée qu'avec les
clients les plus fiables. Comme nous l'avons expliqué auparavant ou
après, cette formule peut être combinée avec le factoring
ou le forfaitage comme moyens de gérer les créances à
recevoir et de fournir des financements à court terme.
c) Consignation : vendre à consignation suppose de
transférer les biens à l'importateur mais de garder un titre sur
eux jusqu'à ce qu'ils aient été vendus à une tierce
partie. Dans ce cadre, l'importateur ne paie pas tant qu'il n'a pas revendu la
marchandise. Si les biens ne sont pas vendus, l'exportateur doit les
reprendre.
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