b) Les utilisateurs du risque
pays :
Les intervenants qui utilisent les modèles
d'évaluation du risque pays sont :
· les assureurs crédit à
l'exportation : Métier effectué par banque ou externe
· Collaborateurs :
· Les agences de notation : elles possèdent
le même rôle de traitement de l'information que les assurances de
crédit à l'exportation.
Le sorting représente les classes de risque en
regroupant les pays en classe de risque
Le rating :
Un autre moyen pour étayer l'analyse des
opérateurs des cellules provient du rating, c'est la notation des pays.
Il a fallu donner aux analystes des moyens rapides afin d'évaluer le
risque à travers un système de notation. Lorsqu'un pays vit,
réagit, ce dernier va émettre des chiffres dans plusieurs
domaines allant du social à l'économique en passant par le
politique et bien d'autres. Toutes ces dimensions, évaluées
séparément ne répondent pas au besoin immédiat de
l'investisseur. Cependant, pour suivre ce principe de projection dans le temps,
certains points doivent être respectés. D'une part, le risque doit
être représenté par une échelle absolue du risque,
on doit pouvoir se repérer grâce à une note qui ne signifie
aucun risque ce qui permet de savoir avec les autres notes où se situent
le risque engagé. D'autre part, les risques se doivent d'être
classés, il y aura donc des pays qui seront considérés
comme plus ou moins risqués que d'autres. Le terme de rating (notation)
renvoie à tous les indicateurs de comparaison synthétisant des
objets complexes avec des moyens aussi différent que le classement soit
le ranking ou bien également les regroupements par classe soit
le sorting mais encore les notations cardinales soit le scoring
qui influencent sur le rating.
Cette méthode de notation des pays en fonction de leurs
risques montre des avantages et des défauts. D'une part, cela se
révèle simple à comprendre et offre une rapidité
d'information, elle permet aussi des comparaisons entre les pays à
travers le temps et c'est un condensé du consensus du marché. En
revanche, le système peut être très réducteur vis
à vis de toutes les capacités d'un pays, puisqu'il s'agit d'une
moyenne pondérée.
Tout d'abord, il faut savoir que la délivrance
d'informations, d'analyse est sous le monopole de deux agences de notations
mondialement reconnues d'origine américaines. Ces deux agences sont les
principales à proposer des notations sur le risque pays. Elles vendent
leurs analyses sur les forces et sur les faiblesses des entités en
besoin de financement. Ils évaluent l'état des émetteurs
de dette. Les notes émises dévoilent une échelle de
risques, chaque émetteur reçoit une note en fonction de la
probabilité estimée de non remboursement de sa dette.
Moody's est la plus ancienne des deux. Elle jouit d'une
indépendance et est la propriété d'investisseurs
privés. Ses ressources proviennent du seul profit de la vente des
ratings. L'effectif consacré au rating des émetteurs souverains
représente un peu plus du centième de l'effectif total. Pour ce
qui est de S&P est quant à lui une filiale d'un éditeur
spécialisé dans l'information financière. Cependant, la
notation des émetteurs de dettes souveraines est progressivement
rejointe par une troisième agence européenne Fitch. Les notes
sont assorties d'une perspective qui propose l'évolution possible du
pays concerné. Le plus souvent lorsqu'une notation est revue, le premier
élément modifié est sa perspective, changement auquel les
marchés réagissent. On peut considérer la perspective
comme une sous note, un indice complémentaire à la note. Il faut
savoir qu'avant tout changement, c'est la perspective d'évolution qui
est modifié en premier lieu. La notation relève d'un
caractère purement subjectif même si les agences fournissent les
documents qui les ont conduits à formuler de telles analyses de
l'état d'un pays.
La réputation de ces agences vient des notations
qu'elles émettaient et qu'elles émettent encore sur les
entreprises. Le positionnement des agences sur les notations de pays est venu
bien plus tard et plus récentes.
Il s'agit d'un événement important pour un
émetteur lorsqu'une agence revoit sa note. Les agences vont suivre le
même mode opératoire que lorsqu'elles se rendent dans une
société pour rendre une note. Une équipe d'auditeurs, sous
le couvert de promotion publicitaire va en mission dans les pays pour donner
leur verdict en fonction des résultats obtenus lors de l'audit
effectué. Si le groupe d'experts notent un changement dans la situation,
quand le pays s'est amélioré, on parlera d'upgrade et quand la
situation du pays a diminué on utilisera le terme de downgrade. Il
existe des seuils symboliques qui font toute la force d'un pays sur les
marchés. Atteindre le niveau de investment grade, en
décrochant le fameux « TripleB », ce niveau est
marquant car en deçà de cette notation, les investissements sont
caractérisés en tant que spéculatifs.
Les investisseurs dans leur quête de l'information
parfaite, sont à l'affut du maximum de renseignements. Par
conséquent, il existe donc d'autres organismes en charge de noter les
pays. Ces instituts, agences, sociétés fournissent aussi bien des
chiffres sans analyse ou bien avec analyses, voire même des
modèles développés pour certains types de pays et
justifiant tel événement par l'évolution du spread des
taux. En justifiant leurs primes de risque avec le risque pays qu'ils ont
institué. Néanmoins, une note est très regardée
à propos du risque pays, c'est la dette en devise à long terme
parce qu'elle résume à terme le risque souverain et par abus le
risque pays. L'investisseur ne peut totalement se fier aux avis émis
après les agences parce que les notations parues ne prennent pas en
compte certains points tels que ceux en relation avec la devise locale.
De plus, le pays n'est pas le seul à provoquer le
changement d'une note, sa réévaluation provient aussi du fait
d'un événement non afférent au pays. En
général, les pays sont notés une fois par an ce qui peut
flou sur l'état d'un pays qui subit une période
mouvementée et par définition pas toujours constante. La notion
de projection est ainsi effleurée avec ce mode opératoire. Les
notes seront toujours plus fideles aux mauvaises nouvelles qu'aux bonnes car il
est bien plus difficile de constater les conséquences d'une bonne
nouvelle que d'une mauvaise nouvelle. Les statuts acquis par ces organismes de
notation ont pris une telle ampleur qui va influencer les agissements des pays
par conséquent le moindre avis émis sur un pays va jouer beaucoup
plus que sa situation réelle présente dans ce pays. Ces agences
ont été montré du doigt lorsqu'elles ont
dévalués les notes de pays après la crise ou pendant la
crise qu'ils ont subis (ex : crise asiatique) ou bien de prendre les
devants en dégradant une notation ce qui joue un rôle
négatif sur la situation déjà bien avancée du pays
en amplifiant sa situation (ex : Brésil en 1999). Pour ce faire,
les agences prônent leur droit de subjectivité et ainsi les
écartent de toute accusation portant sur leurs émissions de
ratings.
Les principaux ratios d'un rating souverain sont
constitués de trois principaux points :
-Solvabilité : stock de dette par rapport à
la richesse du pays
- Soutenabilité : évolution du stock de
dette par rapport à celle des richesses globales (PIB). Ce rapport offre
une vision à long terme.
- Liquidité : dans quelle mesure un pays ne peut
honorer ses échéances de remboursement. La liquidité se
rapporte plus à une logique de court terme.
L'analyste ne s'arrête pas uniquement aux ratios, il va
aussi étudier trois autres critères : créances,
emprunteurs et créanciers.
Après avoir analysé ces différents
indices, l'analyste pays aura fait le tour de points essentiels tels que les
zones de fragilité les plus fortes selon les outils de la dette, leurs
échéances ainsi que leur volatilité.
Les banques organisent des comités de crédit
encadrés par les responsables risque pays qui délivrent les
notes.
Les notations émises de la part des agences fournissent
une mesure du risque pays qui vient en complément de la prime de risque.
Mais on peut constater qu'ne fonction de l'origine du rating choisi, la
tendance diffère. Donc le marché offre une vision
différente des rendements espérés par les investisseurs
ainsi que des risques. Les interprétations sur les attitudes à
adopter concernant l'écart du pays (donc sur le marché) et la
notation va telle jouer un rôle sur l'orientation adoptée.
En conclusion, le risque pays ne peut se déduire
à une seule note mais avec l'appui de différentes notations fruit
de la volonté des investisseurs qui affinent leur opinions en mettant en
place une analyse ad hoc sur la destination voulue.
Un risque est depuis longtemps identifié avec ces
organismes, qui touche l'éthique mais qui ne peut leur être
directement reproché car leurs opinions se prévaut d'être
subjective. Tout d'abord, parce que pour valoir quelque chose auprès de
ces agences, les sociétés ou pays en l'occurrence paient ces
agents pour se donner une note et attirer les investisseurs soit les flux
entrants de monnaies sur leurs territoires.
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