II - Les rapports entre l'homme
et la nature
Les liens entre l'homme et la nature ont toujours
intéressé les philosophes, mais ce débat dépasse
largement les discussions académiques. Des décisions prises
quant au droit des hommes à disposer de la nature comme ils l'entendent,
dépendent des règles adoptées en termes de droits et/ou
de devoirs.
La reconnaissance de l'existence des problèmes d'environnement et
de la nécessité de les résoudre qui émerge à
partir des années 1970 suscitent des réactions et des prises de
position parfois contradictoires de la part des écologistes et des
économistes.
Après le climat, la diversité génétique du globe
pourrait devenir dans les prochaines années la grande
préoccupation de l'humanité. Avec raison, estime les
biologistes qui, par l'entremise de l'organisme international Diversitas,
tentent de mieux documenter les effets néfastes de l'érosion des
ressources biogénétiques sur la planète. Afin d'inciter
les politiciens à passer à l'action.
L'idée de mettre ce patrimoine, et tous les autres,
à l'abri de la disparition est pleine de bon sens. Mais,
étrangement, elle a toujours de la difficulté à trouver
son chemin dans les instances politiques, économiques et sociales un peu
partout sur la planète.
Et pourtant. «La
biodiversité, c'est une sorte d'assurance contre les changements futurs,
lance-t-il. C'est un réservoir naturel qui est là pour nous
aider, tous, à faire face à de nouvelles réalités,
climatiques ou sanitaires par exemple. C'est elle qui permet et facilite
l'adaptation.»
«Étrangement, dans le domaine de
l'écologie, les scientifiques n'avaient pas, jusqu'à maintenant,
l'habitude de se tenir ensemble. Contrairement aux physiciens ou aux
océanographes, tout le monde dans ce domaine travaille dans son coin,
sur une bestiole précise, un système ou une plante
différente. On est moins portés à collaborer» et
à parler d'une seule voix pour mieux se faire entendre.
Et c'est
là que le bât blesse. «Sans une évaluation
scientifique sérieuse et organisée de la perte de
biodiversité, les pouvoirs politiques peuvent plus facilement justifier
leur inertie. Il faut donc travailler avec eux pour leur faire prendre
conscience du problème, mais aussi pour leur expliquer qu'on peut le
régler.»
A- Le problème avec
l'accroissement démographique
La population mondiale avoisinera les 9,2 milliards
d'habitants en 2050. Il y a un consensus général des
démographes sur cette prévision.
La « bombe démographique »
annoncée dans les années 1960 n'est plus
d'actualité. Si la planète a connu une croissance
démographique exponentielle au XXIème siècle, en passant
de 1 milliard à plus de 6 milliards d'habitants, le nombre d'habitants
de la Terre est maintenant en voie de stabilisation.
Sous l'effet de l'accroissement de la population mondiale, qui, sur cette
période de temps, devrait dépasser les 10 milliards d'habitants
selon plusieurs prévisions, la biodiversité risque effectivement
d'en prendre pour son rhume. Pour cause, avec plus de bouches à nourrir,
plus de corps à habiller et à couvrir d'un toit, la terre va
devoir inexorablement composer avec l'érosion de ses ressources.
Nous
sommes actuellement dans une phase où l'on utilise 40 % de
l'énergie capturée par les plantes, si la population double,
cette utilisation va doubler elle aussi, avec à la clef une diminution
de la diversité des écosystèmes et, du même coup, un
affaiblissement de ces mêmes systèmes qui risquent alors de
devenir moins productifs.
Les
systèmes les plus performants sont les plus diversifiés, sans
compter que certaines maladies se transmettent davantage lorsqu'un
écosystème perd justement de sa diversité.
La population africaine enregistre une croissance
démographique deux fois plus rapide que celle du monde. Problème
majeur, la production agricole ne parvient pas à suivre cette croissance
d'où de gros problèmes de sous-nutrition auxquels s'ajoutent ceux
de la malnutrition.
« L'explosion démographique » se
visualise concrètement au sein des villes qui en plus de l'accroissement
naturel enregistrent l'arrivée massive issue de l'exode rural. Les
« campagnards » s'installent dans les bidonvilles où
les conditions de vie décente sont quasi inexistantes. Chacun se
débrouille pour subsister.
Cet afflux de pauvreté entretient en ville un climat
d'insécurité (importance de la violence) et l'économie
informelle (« travail au noir ») se développe. Des
enfants se retrouvent à travailler et des réseaux de prostitution
et de drogue se développent. Pour certains, la solution consiste
à tenter sa chance dans un pays voisin moins pauvre et si possible de
rejoindre l'Europe (souvent en tant que clandestin) et ce qui a
été un vrai slogan lors de l'élection
présidentielle de 1995 où Chirac sortait « l'odeur
et le bruit » dans les quartiers.
Ainsi avec la montée en puissance de cette
population les réserves d'eau se font ressentir car des gestes
éco citoyens ne sont presque pas respectés. Le fait de laisser le
robinet ouvert pendant le brossage, les appareils en veille dans
les maisons comme au bureau correspondent à des gestes utiles pour
l'économie d'énergie et la réduction des coûts de
consommations.
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