CHAPITRE III
Méthodes d'optimisation
multicritère
III.1 Introduction :
Dans de très nombreux cas impliquant une
décision, on entend fréquemment les principaux responsables
parler de solution optimale. L'optimisation multicritère a pour but de
résoudre des problèmes de décision en présence de
critères d'optimalité multiples.
Du fait que ces critères se trouvent souvent en
conflit, il n'existe pas de solution unique qui s'impose d'elle-même.
L'aide multicritère à la décision et son formalisme jouent
un rôle structurant, qui permet de mieux appréhender le
problème et faciliter le processus de décision.
III. 2 Les méthodes d'optimisation
multicritère [21]
On distingue trois grandes familles de méthodes
d'optimisation multicritère :
III.2.1 La théorie de l'utilité
multi-attribut
Cette théorie repose sur le principe suivant : le
scientifique pose des questions parfois difficiles et pertinentes au
décideur. Les réponses de ce dernier lui permettent de maximiser
ou minimiser une fonction U = U(g1, g2, ...gn) en posant des
hypothèses mathématiques trop fortes. (g1, g2, ...gn
sont les points de vue pris en compte par le décideur).
III.2.2 Les méthodes de surclassement
Contrairement à la théorie
précédente, les méthodes de surclassement permettent
à l'homme d'étude d'éviter l'introduction des
hypothèses mathématiques trop fortes et les questions difficiles
pour le décideur. Dans ces méthodes, l'homme d'étude
essaye d'enrichir la relation de surclassement (dominance) par des
éléments peu discutables, c'est-à-dire par les
préférences solidement établies du décideur.
III.2.3 Les méthodes interactives
Elles consistent en une alternance d'étapes de calculs
et de dialogue avec le décideur. La première étape de
calcul fournit une première solution. Le décideur réagit
à cette solution en apportant des informations supplémentaires
sur ses préférences (étape de dialogue). Ces informations
sont injectées dans le modèle utilisé par l'homme
d'étude et permettent de fournir une nouvelle solution (nouvelle
étape de calcul). Cette alternance d'étapes se poursuit
jusqu'à atteindre la solution optimale.
Le schéma suivant présente les différentes
approches opérationnelles et méthodes d'optimisation
multicritère :
Notes scolaires
Théorie de l'utilité multi- attribut
Approche opérationnelle du critère unique de
synthèse.
Agrégation complète
|
|
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|
Approche opérationnelle de surclassement de
synthèse.
|
|
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|
|
Agrégation partielle.
|
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|
|
QUALIFEX
PROMETHEE
Approche opérationnelle du jugement local et
interactif.
Agrégation local et itérative.
UTA interactive
PREFCALC
Fig.(III.1) : Approches opérationnelles
et méthodes [15]
III.3 Concepts de base d'un problème
multicritère III.3.1 Action et ensemble des actions potentielles [15,
21]
Les éléments de réponse qu'un
décideur attend de l'aide à la décision ont trait aux
diverses actions qu'il peut envisager. Selon la nature des problèmes,
ces actions peuvent se présenter de diverses manières :
- Sites pour une localisation,
- Réponses à un appel d'offre,
- Plan d'aménagement,
- Gestion des divers réseaux (eaux,
télécommunications, gaz et électricité) - Etc.
Pour la clarté du travail d'aide à la
décision, il est utile d'introduire les distinctions suivantes :
Action potentielle : c'est une action
provisoirement jugée possible par un des intervenants au moins ou
présumée telle par l'homme d'étude en vue de l'aide
à la décision.
Action globale : c'est une action dont la mise
à exécution est exclusive de toute autre action. Dans le cas
contraire, on parle d'action fragmentaire.
Action de référence : c'est
une action servant de référence par rapport à laquelle les
actions potentielles sont examinées. Les actions de
référence servent de limites à des catégories
auxquelles les actions potentielles sont affectées.
L'ensemble des actions potentielles : c'est
l'ensemble des objets, décisions, candidats, ... que l'on va explorer
dans le processus de décision. Il est désigné par A = (a1,
a2, ..., ai, ... an) où les ai sont les actions potentielles.
Cet ensemble peut être défini:
· En extension (par
énumération de ses éléments) lorsqu'il est fini et
suffisamment petit pour que l'énumération soit possible.
· En compréhension (par
une propriété caractéristique ou par des contraintes
mathématiques) lorsqu'il est infini ou fini mais trop grand pour que
l'énumération soit possible.
L'ensemble A peut aussi être :
· Stable : s'il est défini
à priori et n'est pas susceptible d'être changé au cours de
la procédure.
· Évolutif : s'il peut
être modifié en cours de procédure, soir à cause des
résultats intermédiaires que cette procédure fait
apparaître, soit parce que le problème de décision pose un
environnement changeant.
III.3.2 Critères et famille cohérente de
critères
Un critère peut être défini comme un
outil qui permet la comparaison des actions selon un point de vue. Lorsque le
problème repose sur la considération de plusieurs
critères, nous les notons g1, g2, ... gj, ... gm.
L'évaluation d'une action ai suivant le critère j est
notée gj(ai).
On appelle famille cohérente de critères F = (gj :
j = 1 .. m), l'ensemble de tous les critères pris en
considération.
III.3.3 Poids des critères
L'importance donnée par le décideur à
chacun des critères n'est pas toujours la même. Les
méthodes d'aide à la décision traduisent cette importance
relative par des nombres, souvent appelés « poids ».
L'ensemble des poids est noté : P = (Pj ; j = 1. .m). Si par exemple Pj
= 2Ph, cela signifie qu'il attribue deux fois plus d'importance au
critère j qu'au critère h.
III.3.4 La problématique d'aide à la
décision [18]
La problématique est la façon dont le
problème de décision est posé. En matière d'aide
à la décision, il est préférable, dans bien des
cas, de chercher, au moins au départ, à formuler le
problème en termes moins restrictifs. Dans cette optique, quatre
problématiques de référence doivent être
considérées, à savoir :
> Déterminer un sous-ensemble d'actions
considérées comme les meilleures actions vis-à-vis de F
(problème de choix),
> Partitionner A en sous-ensembles suivant des normes
préétablies (problème de tri),
> Ranger les actions de A de la meilleure à la moins
bonne (problème de rangement).
Dans cette optique, quatre problématiques de
référence sont considérées :
Problématique
|
Objectif
|
Résultat
|
Procédure
|
·
|
Choix d'un sous-ensemble contenant les actions
|
Choix
|
Sélection
|
|
« les meilleures » ou à défaut, «
satisfaisantes »
|
|
|
·
|
Tri par affectation des actions à des catégories
prédéfinies
|
Tri
|
Affectation
|
|
Rangement de classes d'équivalence,
composées d'actions, ces classes étant
données de façon complète ou partielle
|
Rangement
|
Classement
|
·
|
Éclairer la décision par une description, dans
un langage approprié, des actions et de leurs conséquences
|
Description
|
Cognition
|
|
Tableau (III-1) : Problématiques de
référence[15]
III.3.5 Les résultats
L'appréciation de chacune des actions ai sur chacun
des critères gj donne lieu à un résultat gj(ai).
L'évaluation des résultats peut être quantitative,
qualitative ou ordinale. Le tableau suivant résume tous les
éléments constitutifs d'un problème multicritère
déjà cités :
|
Critères
|
Actions
|
Critère 1
|
Critère 2
|
...
|
Critère j
|
...
|
Critère m
|
a1
|
g1(a1)
|
g2(a1)
|
...
|
gj(a1)
|
...
|
gm(a1)
|
a2
|
g1(a2)
|
g2(a2)
|
...
|
gj(a2)
|
...
|
gm(a2)
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
ai
|
g1(ai)
|
g2(ai)
|
...
|
gj(ai)
|
...
|
gm(ai)
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
an
|
g1(an)
|
g2(an)
|
...
|
gj(an)
|
...
|
gm(an)
|
Poids
|
P1
|
P2
|
...
|
Pj
|
...
|
Pm
|
|
Tableau (III-2) : Éléments constitutifs
d'un problème multicritère [16]
III.4 Formulation mathématique d'un
problème de décision multicritère On appelle
problème multicritère le couple (A, F), où :
- A est un sous-ensemble de Rn appelé ensemble
des actions potentielles ;
n
- F une fonction vectorielle g : AR R
? n ? , qui a toute action ai A associe un
vecteur g(ai) = (g1(ai), g2(ai), ..., gm(ai)).
Les fonctions gj : A ? R, j = {1, 2,.. .m} sont appelés
critères ou fonctions
objectifs.
Le décideur a pour objectif d'obtenir des valeurs
optimales (maximales ou minimales pour chaque fonction objectif ; autrement
dit, trouver la meilleure solution
j=1,...m
a* i telle que g ( a ) = opt ( g j ( a i ) )
*
A j i ,
a i A
|
donc une meilleure action.
|
|
III.5 Les méthodes ELECTRE [15]
Les méthodes d'analyse multicritère ont
été développées suites aux besoins qui se sont fait
sentir dans le domaine de l'aide à la décision. Les projets de
grande envergure, en effet, nécessitent des choix qui font bien souvent
intervenir des critères peu compatibles. Pour résoudre ce genre
de problème, il faut donc faire appel à des méthodes de
formalisation qui permettent d'effectuer des classements entre les diverses
décisions. C'est le but des méthodes ELECTRE (Élimination
Et Choix Traduisant Réalité) qui ont été mises au
point par B. ROY. Ces méthodes se servent :
- D'une hypothèse de surclassement,
- D'une notion de concordance et de non-discordance.
Relation de surclassement
Une action ai surclasse une action ak, s'il est possible
d'affirmer : ai est au moins aussi bonne que ak.
Concordance
Si l'hypothèse ai surclasse ak est émise, il est
dit du critère j qu'il concorde avec l'hypothèse si :
gj(ai)=gj(ak).
Non-discordance
La condition de non-discordance permet de refuser une
hypothèse de surclassement, obtenue après application de la
condition de concordance, lorsqu'il existe une opposition trop forte sur un
critère au moins.
III.5.1 ELECTRE I
La méthode ELECTRE I relève de la
problématique á (procédure de sélection) : il
s'agit de choisir la meilleure action parmi plusieurs.
Au moyen de la relation de surclassement S, il est
nécessaire d'effectuer une partition de l'ensemble A des actions
potentielles en deux sous-ensembles N et A\N complémentaires tel que
:
· Toute action appartenant à A\N est
surclassée par au moins aune action appartenant à N ; les actions
de A\N sont éliminées.
· Les actions appartenant à N sont incomparables
entre elles ; ce sont les actions sélectionnées.
Pour tout couple d'actions (ai, ak), on définit un indice
de concordance et un indice de discordance. Il est d'abord utile de
définir les paramètres suivants :
· ( ) { ( ) ( ak ) }
J + ai, ak = j F/ gj ai >
gj : l'ensemble des critères pour lesquels l'actions ai
est préférée à l'action ak.
· ( ) { ( ) ( a k ) }
J = a i , a k = j F / g j a i = g j:
l'ensemble des critères pour lesquels l'actions ai est
équivalente à l'action ak.
· ( ) { ( ) ( ak ) }
J a i , a k = j F /g j j
ai < g : l'ensemble des critères pour lesquels
l'actions ak
est préférée à l'action ai.
· p ( a , a ) = » p , j
+ +
J ( a , a )
i k j : la somme des poids des critères appartenant
à
i k
l'ensemble j +(ai, ak).
· p ( a , a ) = » p , j = J ( a
i , a k )
=
i k j : la somme des poids des critères appartenant
à
l'ensemble j=(ai, ak).
· p (ai, ak)= »pj, j J (ai, ak) : la somme des
poids des critères appartenant à
l'ensemble j-(ai, ak).
· P = P+(ai, ak) + P=(ai, ak) +
P-(ai, ak)
L'indice de concordance :
p ( a , a ) + p ( a , a )
+ =
C = i k
p
i k
ik
0 sij (a,a)=0
i k
L'indice de discordance :
D =
ik 1max { g (a ) g (a ) ; j
j k j i i k
j (a ,a )
ä
ä : amplitude de l'échelle associée au
critère j pour lequel il existe le maximum de désaccord.
S est acceptée si Cik et
Dik sont respectivement supérieur ou égal et
inférieur à des seuils qu'il ne faut pas dépasser,
notés respectivement c et d.
III.5.2 ELECTRE II
La méthode ELECTRE II relève de la
problématique ã (procédure de classement) ; sont but est
de classer les actions potentielles depuis les meilleures jusqu'aux moins
bonnes, en tolérant les ex æquo.
ELECTRE II utilise deux sortes de classements :
· surclassement fort : ai SF ak, concerne les
surclassements avancés avec une grande certitude.
· surclassement faible : ai Sf ak, concerne les
surclassements qui sont sujets à caution.
Condition de concordance : Trois
seuils de concordance (au lieu d'un seul dans ELECTRE I) sont définis ;
ils sont noté : c+, c0, c- et suivent toujours
l'ordre : c+= c0= c-.
Le test de concordance est satisfait si :
+
c c ou
=
ik
0
c c ou
=
ik
c ik = c -
+
et 1
p a a
- ( , ) >
i k
p a a
( , )
i k
?
?
?
?
??
Test de non-discordance
Deux seuils de discordance sont définis : D1 et D2 tel
que D1<D2.
Le test de discordance peut se résumer, pour j ?
j-(ai, ak), comme suit :
· Si gj(ak) - gj(ai) = D2, alors il y a une certitude forte
que le critère j ne présente pas une opposition majeure à
l'hypothèse de surclassement.
· Si gj(ak) - gj(ai) = D1, alors il y a une certitude
faible que le critère j ne présente pas une opposition majeure
à l'hypothèse de surclassement.
Établissement de la relation de
surclassement
Deux classements différents des actions sont
opérés :
- Classement direct : les actions sommets du
graphe sont classées en fonction de la longueur des chemins incidents
qui y aboutissent, dans l'ordre croissant de ces longueurs.
- Classement inverse : les sommets sont
classés en fonction de la longueur des chemins qui sont issus, dans
l'ordre décroissant des longueurs.
III.5.3 ELECTRE III
La méthode ELECTRE III relève aussi de la
problématique ã (procédure de classement). Dans
l'hypothèse de surclassement, une nouvelle notion est introduite, celle
de préférence faible qui marque l'hésitation entre
l'indifférence et la préférence stricte. Pour chacun des
critères, ces trois relations sont séparées par deux
seuils dits d'indifférence (q) et de préférence stricte
(p). Un troisième seuil, le seuil de veto, est utilisé dans la
concrétisation de la notion de discordance. La méthode ELECTRE
III utilise aussi la notion de pseudo-critère.
Pseudo-critère
Un pseudo-critère est une fonction g dont le pouvoir
discriminant est caractérisé par les deux seuils q(g) et p(g)
tels que :
q g a q g a et 1
( ( )) ( ( )) = -
k i
- p g a p g a
( ( )) ( ( )) = -
k i
-
1
g a g a
( ) ( )
k i
- g a g a
( ) ( )
k i
-
Indice de concordance
ELECTRE III utilise deux indices pour la concordance : indice de
concordance par critère et indice de concordance globale.
· Indice de concordance par critère
: noté Cj(ai, ak), affirme dans quelle mesure l'action ai est
au moins aussi bonne que l'action ak. Il est définit comme suit :
( ) ( ) ( )
g a g a +p
j i j k j
c a , a = Min 1 , Max 0,
j i kpq
j j
· Indice de concordance globale :
noté Cik, affirme dans quelle mesure il y a concordance avec
l'hypothèse l'action ai surclasse l'action ak. Il est défini par
la
m
j=1 j j
» p x c
c= ik
( )
a , a
i k
m »p
j=1 j
formule suivante :
· Indice de discordance ( ) d
a , a = Min 1 , Max 0,
j i k
|
g a g a p
( ) ( )
j i j k j
|
|
|
Degré de crédibilité
:
Il existe des couples d'actions où la relation de
surclassement paraît très peu convaincante. On définit
alors un degré de crédibilité de surclassement :
1 d a ,a
j i k
( )
ä ik ik Ð avec : F= { j/j
=c ik F, dj(ai,ak) > c ik} et F 1/2 F
j F
1 c
III.5.4 ELECTRE TRI
III.5.4.1 Principe de la méthode
La méthode ELECTRE tri relève de la
problématique â (procédure
d'affectation) : le problème est posé en terme
d'attribution de chaque action à une catégorie
prédéfinie.
Des actions de référence sont utilisées
pour segmenter l'espace des critères en catégories : chaque
catégorie est bornée inférieurement et
supérieurement par deux actions de référence.
Cette méthode suit la procédure d'ELECTRE III
jusqu'aux degrés de crédibilité. Pour déceler
l'incomparabilité, deux procédures d'affectations distinctes,
appelées optimiste et pessimiste, sont nécessaires : elles
consistent à comparer chaque action potentielle avec les actions de
référence en commençant par la plus contraignante,
respectivement la moins contraignante. Si les deux procédures affectent
l'action potentielle à la même catégorie, elle est alors
parfaitement comparable avec les actions de référence ; sinon en
fonction de la différence entre les deux catégories auxquelles
elle est attribuée, elle est plus ou moins incomparable.
III.5.4.2 Développement de la
méthode
Définition des actions de
référence
Deux manières de définir les actions de
référence sont envisageables :
· La première consiste à les définir
en dehors de toute considération sur les actions potentielle. On peut
parler alors de problématique â stricte.
· La seconde consiste à vouloir classer les
actions potentielles non plus les une par rapport aux autres, mais par groupe.
Si un classement est souhaité, rien n'empêche d'appliquer une
méthode relevant de la problématique ã aux actions
appartenant à une même catégorie. Deux actions de
référence b0 et bk sont définies de
manière à borner inférieurement la catégorie la
plus basse, et supérieurement la catégorie la plus haute
respectivement.
Indice de concordance par critère : ( )
( ) ( )
k
k j i j
g a g b +p j
c a , b = Min 1 , Max 0,
j ipq
j j
Indice de concordance globale :
m » p x c j j j=1
( )
a , b k
i
c= ik
m »p
j=1 j
Indice de discordance par critère: ( )
( ) ( )
g a g b p
k
j
j i j
d a , a = Min 1 , Max 0,
j j
j i kv p
1 d a , b
( )
k
j i
Degrés de crédibilité :
ä =c Ð
ik ik avec :
1 c ik
j F
F={j/j F, dj(ai,ak)>cik} et F 1/2 F
Établissement de la relation de surclassement
floue :
La relation de surclassement entre une action potentielle a
et une action de référence b est établie à partir
des degrés de crédibilité et d'un seuil de coupe ë
constant comme le montre le schéma suivant :
ó s ( a , b ) =
ë
ós(b,a) =ë
ós(b,a)=ë
non oui
non
oui non oui
aRb b > a a>b aIb
Fig.(III.2) : Etablissement de la relation de
surclassement pour ELECTRE TRI [15]
Procédure d'affectation
Avant d'aborder les procédures d'affectation optimiste et
pessimiste, sept exigences doivent être respectées :
· Aucune action potentielle ne peut être
indifférente à plus d'une action de référence.
· Toute action potentielle doit être attribuée
à une et une seule catégorie (unicité).
· L'affectation d'une action potentielle ne dépend
pas de l'affectation d'autres actions (indépendance).
· L'affectation des actions potentielles aux
catégories doit être conforme à la conception des actions
de référence (conformité).
· Lorsque deux actions se comparent de manière
identique avec les actions de référence, elles doivent être
affectées à la même catégorie
(homogénéité).
· Si ai domine l'action ak, alors ak doit être
affectée à une catégorie supérieure ou égale
à celle de ai (monotonicité).
· Le regroupement de deux catégories voisines ne
doit pas modifier l'affectation des actions aux catégories non
concernées (stabilité).
Les caractéristiques des deux procédures
d'affectation sont détaillées dans le tableau suivant :
Procédure d'affectation
|
pessimiste
|
Optimiste
|
Objectif
|
Pousser les actions dans les catégories les plus
basses possibles.
|
Pousser les actions dans les catégories les plus
hautes possibles
|
Procédure
|
Affecter l'action à une
catégorie de façon telle que cette action
surclasse l'action de référence basse de cette catégorie :
aSbh· a Ch+1
|
Affecter l'action à une
catégorie de façon telle que l'action de
référence haute de cette catégorie soit
préférée à l'action : bh Sa · a Ch
|
Sens
|
De haut en bas
|
De bas en haut
|
|
Tableau III-3 : caractéristiques des
procédures d'affectation[15]
Le cheminement d'ELECTRE TRI est représenté est
représenté par l'organigramme suivant :
Problèmes objectifs
Ensemble des actions de référence et
des catégories
Ensemble des actions potentielles
Matrice des évaluations
Famille cohérente de pseudo-critères
Degrés de crédibilité
Indices de concordance par critère
Coefficients d'importance (poids)
Hypothèse de surclassement
Indice de concordance globale
Indices de discordance par critère
Recommandations
Fig.(III.3) : Algorithme de la méthode
EECTRE TRI [15]
III.6 Conclusion
L'approche de surclassement de synthèse
(méthodes ELECTRE) constitue une famille de méthodes d'aide
multicritère à la décision très efficaces pour la
comparaison d'actions potentielles.
Pour notre étude, nous avons choisi d'appliquer le
méthode ELECTRE TRI. Cette méthode est très
intéressante car elle permet de considérer un nombre d'actions
potentielles très important que les autres
méthodes ELECTRE. Elle permet aussi de classer les actions en
catégories et de comparer les actions non plus entre-elles, mais par
rapport à une référence stable, ce qui n'est pas le cas
pour les autres méthodes ELECTRE.
L'étape suivante de notre étude sera
consacrée à la définition des actions potentielles et
à la modélisation des critères de décision, en se
basant sur les principes de la méthode ELECTRE TRI. Ce sera l'objet du
chapitre suivant.
|