Les créations de start-up en nouvelles technologies
représentent aujourd'hui des enjeux sociaux et économiques
majeurs. Ces start-up disposants d'un haut potentiel d'innovation technologique
sont particulièrement appréciées et aidées par les
pouvoirs publics ce qui peut nous renvoyer à la vision
Schumpetérienne de l'entrepreneuriat. En plus, Oakey (2003)75
avance que la plupart des créateurs de start-up en haute technologie
sont dotés d'un savoir-faire technologique (des ingénieurs ou des
chercheurs) et sont issus généralement des institutions publiques
de recherche (laboratoires de recherche et universités) ou des firmes
industrielles existantes.
La création de la start-up spécialisée
dans les nouvelles technologies permet d'avoir de la valeur crée par la
génération des nouveaux emplois, des plus values pour les
·
investisseurs à risque76 et même
l'innovation des nouveaux produits et services (l'exemple le
73 Bruyat C. et Julien P-A. (2001) : « Defining
the field of entrepreneurship» Journal of Business Venturing ,
Vol 16, p : 165-180
74 Bruyat C. (1993); op.cit. p.80
75 Oakey R.P. (2003) : « Technical
entrepreneurship in high technology small firms: some observations on the
implications for management» Technovation 23 (2003) , p. 679-688
76 En 1999, l'engouement des bourses
américaines (le Nasdaq a doublé en un an) pour les valeurs de
technologie de communication a entraîné une très forte
croissance des marchés boursiers européens et des investissements
dans les start-up liés à ces domaines.
77 Paturel R. (2005) : « Piste de
réflexion en vue de l'élaboration d'une grille de positionnement
des pratiques de
78 Les seuls cas litigieux relèvent de
l'intrapreneuriat et de l'équipreneuriat.
l'entrepreneuriat, communication au 4éme congrès
de l'académie de l'entrepreneuriat, Montp
Intention de créer une startup, _en TIC : cas des
ingénieurs tunisiens.
ellier 2005.
elapitme 3 - La (imitation deo uamiafileo explicatiueo
enuimenneitentaleo de l'intention de am~em une Stamtup : dano une appmadie
eitpimique
plus connu est la « Silicon Valley » aux
Etats-Unis). Elle génère aussi un changement pour l'individu
créateur par l'acquisition des nouvelles compétences
managériales et commerciales ou être financé par des fonds
à risque nécessaires pour la réalisation de l'acte
entrepreneurial qui vont supporter son engagement. Ainsi, en suivant la vision
de Bruyat et Julien (2001) nous trouvons les deux dimensions
essentielles à la définition et la délimitation de
l'entrepreneuriat qui sont satisfaites. La première a trait
à l'individu (entrepreneur) et au changement opéré en lui
de par et suite à l'acte entrepreneurial (la création d'une
start-up). La seconde dimension reflète la création de valeur du
point de vue de l'environnement (surtout par la création des emplois et
des nouvelles opportunités d'affaires). En plus, Paturel
(2005)77 ajoute qu'il n'existe pas d'ambiguïté dans le
degré d'appréciation du changement pour l'individu dans les cas
d'une création ex nihilo (qui est le cas de notre étude) ou d'une
reprise d'une organisation existante78.Dans ces cas, le changement
pour l'individu est assez important car la personne concernée change de
statut et /ou de métier au sein d'une nouvelle organisation. Du point de
vue création de valeur, ça dépend de l'importance de la
valeur créée par rapport à la perception des parties
prenantes dans l'affaire (clients, fournisseurs, salariés de
l'organisation nouvellement créée, investisseurs à risque
etc. ...) ou par rapport à la société ou au territoire
géographique. De ce fait, nous pouvons donc positionner le
phénomène de la création d'une start-up en nouvelles
technologies qui est fondé sur un haut potentiel d'innovations sur la
partie droite de la matrice des orientations entrepreneuriales de Paturel
(2005). L'entrepreneur potentiel (qui est dans la majorité des cas, un
ingénieur ou un chercheur en nouvelles technologies) se place vers les
zones 7,8 et 9(voir graphique).
Cilapitee 3 - La (imitation deo oatiatileo explicatioeo
enui~~nnementaleo de l'intention de méet une Stant-
up : dano une apputeile empi'ique
Figure 6- La grille des phénomènes
entrepreneuriaux de Paturel (2OO5 ; p 21)
Mais la création d'une start-up en nouvelles
technologies peut généralement être
considérée comme une conséquence d'un processus
d'émergence organisationnelle. Cet évènement est l'essence
même de l'entrepreneuriat, et l'objet sur lequel doit se concentrer notre
étude. En plus un autre argument peut défendre notre
choix, Kats et Gartner (1988)79 ont constaté que
cette émergence est dépendante de l'intention
individuelle et du comportement rationnel du créateur et que l'intention
d'entreprendre peut aider à fournir un modèle théorique
d'émergence des nouvelles organisations. D'où la
nécessité de présenter les caractéristiques
fondamentales du processus d'émergence organisationnelle dans ce qui va
suivre.