4. 2. 4. L'alimentation:
La disponibilité alimentaire et les variations
annuelles de la quantité de la nourriture consommée interagissent
avec le photopériodisme pour moduler l'activité sexuelle ou la
contrôler complètement (16).
Un bon état corporel a une action positive sur le
développement de l'ovaire, le taux d'ovulation, le taux de
fécondation et l'implantation embryonnaire et diminue la
mortalité embryonnaire (64).
Le niveau d'alimentation au moment de la lutte influence sur
la fertilité et la prolificité. En effet, la stimulation de
l'activité ovarienne, favorisera le taux d'ovulation
(15), (06). Machensie et Edey enregistrent un
fort pourcentage de non gestation suivie de cycles oestraux prolongés
chez des brebis sous-alimentées (22).
Sachant que l'alimentation des brebis en gestation est
primordiale pour le développement des foetus, la survie et la croissance
des agneaux; de même, l'alimentation des brebis en lactation
détermine leur capacité de production laitière et donc la
croissance des jeunes, ce qui fait, on a recours au steaming et au flushing
(11), (15), (64).
Le Steaming: Il consiste à donner une
complémentation avec un aliment peu encombrant et surtout riche en
énergie en fin de gestation (pendant les deux derniers mois de
gestations). Il représente 30 à 50 Þ des besoins
d'entretien au 4éme et 5éme mois de gestation (13)
soit 200 à 400 grammes de concentré par brebis et par
jour en fonction de l'état corporel et du stade de gestation (la
quantité apportée augmente au fur et à mesure qu'on se
rapproche de la mise bas) (11).
Ne pas omettre qu'un état d'engraissement important
compromet la fertilité (11), (15),
(64).
Le Flushing: Le concept du `flushing' a
été connu dans les élevages ovins, vers le 1
9ème siècle. Il est généralement
utilisé pour évaluer l'état d'engraissement dans lequel se
trouve la brebis au moment de l'accouplement (20).
Il consiste en une suralimentation énergétique
temporaire (plus de 20 à 30% des besoins d'entretien) avec de sels
minéraux et de vitamines (11). Un flushing
pré-oestral (de 3 semaines) améliore le nombre d'agneaux
nés de 10 à 20% (15), (20).
Ainsi un flushing post- oestral (de 5 semaines) réalisé sur des
femelles en bon état corporel, assure un taux d'ovulation
élevé et un taux de perte embryonnaire faible. Ce flushing
représente 300 à 500 grammes de concentré par brebis et
par jour selon l'état des animaux (15).
Un des mécanismes de l'effet de l'alimentation sur
l'ovulation a été proposé par SMITH (1988). Le flushing
produit une augmentation de la taille du foie et une élévation de
la concentration des enzymes microsomiales hépatiques. Il en
résulte une augmentation du niveau métabolique des
oestrogènes, et par suite, celle du niveau de la FSH avant et pendant la
lutéolyse. Cette élévation de la FSH dans l'organisme peut
être responsable du développement d'un plus grand nombre des
follicules ovulants (20).
L'effet des phytoestrogènes:
Des substances à activité oestrogénique
ont été identifiées en grande quantité dans divers
fourrages et elles peuvent amener des troubles de reproduction (26)
notamment les syndromes d'infertilité et
d'infécondité chez les ovins (red clover syndrome)
(76). Les moutons seraient plus vulnérables aux
phytoestrogènes car ils sont sensibles à des concentrations
oestrogéniques faible par apport aux autres ruminants (la concentration
de récepteurs d'oestradiol dans l'utérus de la brebis serait de 2
à 4 fois plus élevée que chez la vache, ce qui peut amener
une réponse plus accentuée) (77).
Les deux principales sources de ces substances (estrogen
like) sont les végétaux qui contiennent des
phytoestrogènes qui sont formés plus abondamment au printemps et
en automne durant les périodes de croissance rapide des
végétaux (coumestrans, isoflavones et lignans essentiellement) et
les moisissures productrices de mycotoxines (zéaralénone,
fusariotoxines...).
Les isoflavones (la daïdzéine et la
génistéine) sont largement répandus dans la famille des
légumineuses avec des taux significativement élevés dans
le soja, le trèfle et la luzerne principalement durant les premiers
stades de la germination et ensuite de la croissance des
végétaux. Par contre, on ne les retrouve pas dans
la luzerne conservée sous forme de fourrages et dans les
céréales.
Le coumestrol est plus abondant dans la luzerne, il est aussi
présent dans la plupart des légumineuses mais en faible
quantité.
Les lignans représentés par le
seco-isolariciresinol et le matairesinol sont faible dans les fourrages de
légumineuses et riche dans les grains de lin.
Les brebis exposées aux phytoestrogènes peuvent
présenter deux types d'infertilité : une temporaire et une
permanente (76), (77).
L'infertilité temporaire disparaît après 3
à 5 semaines de régime alimentaire pauvre en substance
oestrogénique (76).
L'atteinte permanente est causée par des pâturages
à forte concentration de légumineuses (trèfle rouge ou
luzerne) et de très longues périodes (16),
(77).
La diminution de la fertilité se marque par: Une chute
importante du taux de gémellité, une diminution du taux de
l'ovulation (76), échec des premières
fécondations, faible activité ovarienne, accroissement du poids
de l'utérus et diminution des follicules ovariens chez les agnelles
(77) et la mortalité embryonnaire semble augmenter
légèrement.
Comme nous pouvons avoir une infertilité permanente par
modification morphologique et histologique du col cervical et
impossibilité pour ce dernier d'assurer le stockage et le transport des
spermatozoïdes (76).
En résumé, la mauvaise nutrition, du point de
vue quantitatif ou qualitatif (les insuffisances et les
déséquilibre nutritionnels), se répercute sur
l'état sanitaire et en conséquence sur la reproduction
(15), (18), (11).
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