4. Les facteurs influençant sur la
reproduction:
4. 1. Généralités:
Les variations annuelles de la durée du jour, ou
photopériode, sont responsables de l'alternance entre une saison
d'activité et une saison de repos sexuels (01),
(61). L'expression oestrale peut être
déprimée par les photopériodes longues
(60).
Comme nous avons décrit, l'information lumineuse est
perçue par la rétine et, après un trajet nerveux, elle est
transformée en un signal endocrinien (la sécrétion de
mélatonine) (61).
Enfin, la saisonnalité n'est pas un
phénomène limité à la femelle mais aussi le
mâle est concerné (10), et elle agit non
seulement sur les animaux sexuellement matures mais aussi sur l'apparition de
la puberté chez les jeunes (01).
4. 2. Les facteurs externes:
4. 2. 1. La latitude:
Sous les latitudes moyennes et élevées, les
petits ruminants ont une saison de reproduction d'une durée
limitée (10), (30) dont la
période principale d'activité sexuelle se situe en automne
(30). Sous des latitudes faibles, un allongement de la saison
sexuelle est observé.
En revanche, dans l'ensemble du monde intertropical et
subtropical, la plupart des auteurs décrivent généralement
les races locales ovines comme susceptibles de se reproduire toute
l'année (10).
4. 2. 2. La photopériode:
Selon sa durée, la photopériode peut exercer une
action stimulante ou inhibitrice sur l'activité de reproduction
(61).
La modification de sécrétion de LHRH est
observable avec un délai important par rapport au changement du rythme
de sécrétion de mélatonine (en général de 40
à 60 jours chez la brebis). Les modifications de sécrétion
de LHRH induisent à leur tour des changements de sécrétion
des gonadotrophines et en conséquence des variations de
l'activité des gonades (10).
Des états réfractaires critiques au
déroulement normal de la saison sexuelle pourraient être
l'expression d'un rythme endogène de reproduction. L'existence d'un tel
rythme a été démontrée chez les ovins comme dans de
nombreuses autres espèces : des animaux maintenus en jours courts ou
longs constants pendant plusieurs années continuent à montrer
des alternances entre périodes de repos et
d'activité sexuels. Toutefois, ces périodes d'activité
deviennent désynchronisées entre animaux et par rapport à
la saison sexuelle normale. La période de ce cycle endogène varie
généralement entre 8 et 10 mois. Par exemple, des brebis Suffolk
exposées à des jours courts constants pendant 4 ans, montrent des
variations d'activité gonadotrope. Ces cycles de sécrétion
de LH ne sont pas synchronisés entre animaux et sont
caractérisés par une période différente de 1 an. Le
rôle de la photopériode dans les conditions naturelles pourrait
donc être de synchroniser ce rythme endogène de reproduction pour
lui imposer une période égale à un an. Il est important de
noter que la perception de la photopériode durant certaines
périodes critiques de l'année pourrait suffire à
entraîner le rythme endogène de reproduction. Ainsi, chez la
brebis, les résultats de diverses expériences suggèrent
que les jours longs de printemps jouent un rôle central pour
entraîner le rythme endogène de reproduction et, en particulier,
déterminer le moment de déclenchement de la saison sexuelle en
fin d'été. Les jours courts interviendraient ensuite pour
maintenir cette activité (Voir la figure 15) (10).
Figure 15 : Modèle pour la
régulation photopériodique du cycle annuel de Reproduction
chez la brebis.
Les variations de la durée d'éclairement
quotidien sont le principal facteur qui entraîne les variations
saisonnières de reproduction. Lorsque les jours sont longs, JL (dans la
plupart des cas, plus de 12 heures de lumière, succédant à
des jours courts), les nuits sont courtes et la durée de
sécrétion de mélatonine est donc courte; au contraire,
lorsque les jours sont courts, JC (moins de 12 heures de lumière,
succédant à des jours longs), les nuits sont longues et la
durée de sécrétion de la mélatonine est longue.
C'est par la durée de cette
sécrétion que les animaux connaissent la longueur
du jour. (Voir le deuxième chapitre; perception de l'information
photopériodique) (10).
Les jours courts: Les JC appliqués
pendant suffisamment longtemps, environ 50 jours pour la brebis Ile de France
après le changement de JL/JC (10), ont un effet
stimulateur sur la reproduction (01), (10).
Cependant ces JC ne sont pas toujours stimulateurs, puisque après
environ 70 jours d'activité sexuelle, celle-ci s'arrête et les
animaux deviennent réfractaires aux JC. C'est l'installation de cet
état réfractaire aux jours courts de l'hiver qui est responsable,
en partie au moins, de l'arrêt saisonnier de l'activité sexuelle,
les femelles ayant reçues alors «trop » de JC.
Les jours longs: Les JL appliqués
pendant suffisamment longtemps, environ 35 jours pour la brebis Ile de France
après le passage de JC/JL (10), ont un effet inhibiteur
sur la reproduction (01), (10). Les JL
«perdent» cette inhibition puisque après un certain temps en
JL l'activité sexuelle reprend et cela s'explique par l'installation
d'un état réfractaire aux JL, il s'en suit un
déclenchement du début de la saison sexuelle
(10).
Donc, la même durée de photopériode peut
induire des effets stimulants ou inhibiteurs selon la photopériode
à laquelle les animaux ont été préalablement
soumis. C'est relativement aux événements antérieurs que
la photopériode joue un rôle sur la reproduction.
Les modifications artificielles de la photopériode
semblent montrer qu'il existe un seuil de la durée de la
photopériode au-dessus ou en dessous duquel l'activité
gonadotrope n'est pas stimulée (16).
4. 2. 3. La température:
La température, surtout les hautes températures,
affecte la reproduction et cela pour toutes les espèces
(62), (68). Chez la brebis Mérinos,
l'augmentation de la charge thermique radiative (qui survient lorsque les
animaux sont exposés au rayonnement solaire) pendant les 10 à
15ème jour du cycle, diminue fortement ou même supprime
complètement le comportement d'oestrus, accroît la durée du
cycle, diminue la fertilité (10) et la
fécondité et augmente la mortalité embryonnaire
précoce (68).
La température agit aussi indirectement sur la
reproduction de la brebis puisque les béliers soumis à une
température élevée atteignant 40 °C pendant 2
à 4 jours augmente les risques d'avortement si la saillie est
fécondante (effet de la chaleur sur les spermatozoïdes)
(21). Il est possible que la réduction du taux
d'ovulation précoce soit due à un effet de stress,
particulièrement d'origine climatique (20).
Reste à signaler que les ovins résistent au froid
grâce à leur toison (15) et que les races locales
sont mieux adaptées à leur climat (10).
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