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La Loi SRU : une loi en péril ? Controverses et difficultés d'application

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par Caroline Levron
Université Paris X-Nanterre - Science sociale, sociologie-économie 2007
  

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1.1.2. Dès la fin des années 1960 : la genèse d'une crise

1.1.2.1. Les premiers habitants des grands ensembles... 

Dès les années 1960, les sociologues s'intéressent aux populations peuplant ces grands ensembles. Des caractéristiques communes émergent et montrent que ces logements sociaux sont très peu habités par des populations fragiles. Ce sont le plus souvent des familles salariées venant souvent de province et locataires, auxquels les expatriés des colonies françaises s'ajoutent. Les gestionnaires des cités sélectionnant souvent les locataires, s'installent alors des cadres moyens et supérieurs en début de carrière, autour d'une majorité d'employés et d'ouvriers. En 1966, le sociologue Alain Touraine nomma ces immeubles collectifs encore sélectifs, « une société petite-bourgeoise »7(*).

Cependant, derrière ces apparences, la population de ces grands ensembles n'est pas si homogène. Si tous occupent un emploi, deux types de ménages se distinguent. D'une part, les familles de manoeuvres et d'ouvriers non qualifiés, issues d'un habitat très vétuste, considérant les grands ensembles comme le terme de leur itinéraire résidentiel et s'y installent faute de pouvoir envisager autre chose ; d'autre part, les familles souvent plus jeunes d'ouvriers qualifiés, de cadres et d'employés considérant les résidences HLM comme une étape temporaire avant de viser à moyen terme l'habitat individuel. C'est à ces derniers, socialement plus aisés, que revient l'émission d'émettre des critiques de plus en plus virulentes à l'encontre des grands ensembles. En effet, leur cohabitation avec des familles aux aspirations différentes est à l'origine de conflits. Le terme de « sarcellite » apparaît (en référence au grand ensemble de Sarcelles, dans le Val d'Oise, sorti de terre en 1955). Né dans les années 1960 sous la plume d'un journaliste, ce concept fait référence aux maux des constructions HLM dont seraient à l'origine les classes populaires traînant leur ennui dans le béton. Entre ennui, suicide et délinquance, cette expression ne manquera pas d'être reprise par les classes moyennes et plus aisées de ces quartiers.

A ces pensées, il faut ajouter la dégradation des conditions matérielles ; les immeubles commencent à se détériorer. Construits dans l'urgence et vus comme étant provisoires, les constructions s'abîment avant même que tous les équipements soient terminés. Quant aux carences de place dans les immeubles collectifs, elles ne manqueront pas de susciter les aspirations des classes moyennes voir des ménages assez modestes pour la maison individuelle.

Satisfaisant de moins en moins de monde, les dernières classes qui en ont les moyens ne vont pas tarder à quitter ces grands ensembles.

* 7 TOURAINE Alain, CLEUZIOU Nicole, LENTIN Françoise, Une société petite-bourgeoise : le HLM. Rapport. Centre de recherche d'urbanisme, 1966.

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