En dépit de ses avantages et limites, la filière
maraîchère dans la ville de Kinshasa reste confrontées
à plusieurs contraintes qui entravent son développement.
Les plus importantes sont :
· l'insécurité foncière
résultant de l'accroissement démographique dans la ville
et
subséquemment de l'utilisation des terres à vocation
agricoles à des fins résidentielles ;
· à côté périmètres
« officiels », il existe des jardins spontanés un peu partout
en ville, utilisant les grands artères, terrains de football, avenues et
autres places publiques, rendant étroit les voies d'accès. Cette
occupation du sol étant anarchique finie par se transformer en
minuscules parcelles d'habitation ;
· la non disponibilité en quantité
suffisante de ressources hydriques qui est une entrave de taille au
développement de la filière maraîchère. Dans un
contexte général marqué par un déficit
d'approvisionnement en eau potable, les structures chargées de la
distribution de l'eau rechignent à accorder un intérêt pour
les activités du maraîchage ;
· le défaut d'intégration de l'agriculture
urbaine dans les politiques urbaines de développement qui se traduit par
des mesures coercitives préjudiciables à la promotion de ce
secteur d'activités ;
· faible approvisionnement en intrants (outillage,
semences, pesticides, engrais) dans les vallées les plus
vulnérables ;
· faible encadrement technique : la plupart des
agronomes fonctionnaires délégués par le ministère
de l'agriculture et celui du développement rural sont
démotivés par le manque de moyens d'action et les retards de
paiement de leurs salaires ;
· destruction des systèmes d'irrigation lors des
pillages de 1991 et 1993 qui n'ont pas été remis en état
depuis, par manque de financement ;
22 Selon Schoonbrodt (1995), Une ville durable est
celle qui est capable de développement sans se détruire à
long terme, celle qui donne accès aux bénéfices de la vie
urbaine en proposant la meilleure qualité de vie pour chacun, celle qui
refuse les exclusions sociales, celle qui maîtrise ses nuisances par le
recyclage de ses déchets, celle où le citadin à plaisir
à vivre, à travailler et à développer sa vie
sociale.
· dégénérescence et absence d'une
politique de production des semences ;
· vols assez fréquents vu la situation des jardins
en plein coeur de la ville ;
· problèmes de commercialisation liés aux
problèmes de conservation (aucun dispositif ne permet la conservation
des produits frais plus de deux jours), de transport et à l'organisation
des marchés des maraîchers ;
· les maladies liées à la présence
des vecteurs : il s'agit de l'activité de maraîchage autour des
maisons et dans les quartiers urbains et périurbains, qui est un facteur
d'attrait des moustiques, agent causal du paludisme, (malaria, ...) ;
· les maladies liées à l'usage des engrais
et pesticides chimiques notamment les organochlorés (Morren 2002); c'est
le cas du déséquilibre physiologique
«Methémoglobinemie» qui est une incapacité de globules
rouges de transporter l'oxygène ;
· les maladies associées à la
contamination de l'eau du sol, de l'air par les métaux lourds (De
Winter, 1999). Selon les enquêtes sur l'utilisation des pesticides en
R.D.C effectuées à l'Institut National Pédagogique en
1987, il ressort que les engrais et pesticides constituent une famille chimique
pleine de risque et de dangers pour l'environnement au point que si le bilan de
l'utilisation des engrais et pesticides est économiquement positif, le
coût social est lourd et les problèmes liés à la
surconsommation sont nombreux ;
· les maladies associées à la
réutilisation des déchets urbains et des eaux usées :
microorganismes pathogènes (bactéries, protozoaires, virus,
helminthes, etc )( Fleury. A., 2001) ;
· le manque des moyens financiers.