3.4. Consommation des légumes dans la ville de
Kinshasa
La Consommation des légumes dans la ville de Kinshasa est
de l'ordre de 24 kg par tête d'habitant. Nkwembe (2002).
Consommation des légumes produits à
Kinshasa (1975-2000)
25,2
25
24,8
24,6
24,4
24,2
24
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
Légumes
Années
Sources: Houyoux (1986), PNUD - SOCOMEG (2000) et Nkwembe
(2002).
Figure 5. Consommation des légumes par tête
d'habitant à Kinshasa (1975-2000)
3.5. Approche genre dans la filière
maraîchère à Kinshasa
Selon Yepez (2001), l'approche du genre abordée dans
notre recherche permet d'apprécier les interactions entre hommes et
femmes dans le changement de processus environnemental. Cette approche permet
également de comprendre les diverses manières des femmes, de
gérer socialement et économiquement les ressources. Dans la
plupart des communautés kinoises, on considère trop souvent comme
un dû les avantages énormes que la société tire des
activités produites par les femmes à travers les petites
activités productives.
L'approche genre adaptée dans cette recherche permet
d'analyser la manière dont la femme s'intègre et participe
à ce processus pour contourner la crise socio-économique que
traverse la population kinoise. La femme kinoise est une perle à
multiples facettes. C'est un maillon de ce qu'on pourrait nommer une
véritable nouvelle société. Elle est celle « qui
lutte au quotidien pour la survie des enfants. Celle qui, dès l'aube, va
travailler la terre, vendre sa récolte et revenir au crépuscule
pour nourrir sa famille. La véritable mère est cette femme qui se
définit non pour la mise au monde, mais aussi pour l'entretien, la
protection, le sens de la dépossession de soi, l'ascèse et le
devoir de donner un peu d'espérance à sa progéniture
» Gillers (1992).
En 2002, l'activité maraîchère
était répartie à travers toute la ville de Kinshasa dans
60 sites, avec un effectif total de 18.831 exploitants parmi lesquels on
retrouve à la fois les femmes (55,1%) et les hommes (45%) tel que
signalé dans l'annexe 1et dans la figure 5 ci après .
En effet, les femmes, tout en jouant leur rôle vital de
mère de famille et d'éducatrices d'enfants, constituent
l'essentiel de la main d'oeuvre de ce secteur maraîcher urbain.
55%
Proportion des hommes par rapport aux femmes dans
la filière maraîchère à Kinshasa
45%
Hommes Femmes
Figure 6. Proportion d'hommes et de femmes dans la
filière maraîchère à Kinshasa
Dans cette considération du genre, il y a lieu de
signaler que les femmes effectuent la part la plus importante des travaux
culturaux, se chargent entièrement de la commercialisation des produits,
et l'assainissement de la parcelle leur incombe totalement.
Traditionnellement, et surtout depuis les pillages de 1991 et
1993 qui ont paralysé tous les secteurs de la vie du pays,
l'économie domestique est actuellement tenue par les femmes. Ces
dernières exercent des activités génératrices de
recettes et pourvoient le plus souvent
grâce à leurs activités agricoles, à
l'habillement, aux frais de scolarité et des soins médicaux des
enfants. Le résultat le plus positif sera sans aucun doute la
revalorisation de leur rôle.
Les contraintes sont nombreuses : difficultés
d'accès au matériel et aux intrants, aux services agronomiques,
au crédit, aux formations, à la jouissance d'un champ. Une sorte
de cercle vicieux : les filles sont retirées de l'école faute des
frais et envoyées aux champs pour vendre les récoltes du
maraîchage. L'activité dominante des femmes dans les champs
urbains à Kinshasa n'est pas sans contrepartie, remarque Waas. E (1995).
Au-delà de leur rôle social (assurer la sécurité
alimentaire du ménage), elles y trouvent une possibilité de
s'affranchir de la tutelle financière de leur mari ou compagnon.
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