2.3) Population et évolution démographique
Le Delta, qui correspond à peu prés au
département de Dagana, a une population relativement faible. Selon
les résultats provisoires du recensement général de la
population et de l'habitat
(RGPH) de 2005, la population du delta du fleuve
Sénégal est passée de 204 371 à 192 207hbts
entre 1976 et 1988. En 2002 elle se chiffrait à 192 987hbts et les
estimations donnent le chiffre de 215 395hbts pour l'année 2005 (voir
tableau 2).
Tableau 2 : La répartition de la population du
département de Dagana selon la collectivité locale et les
différents recensements en 2005.
Collectivités locales
|
Population issue des recensements
|
Population estimée
|
RGPH 1976
|
RGPH 1988
|
RGPH 2002
|
2004
|
2005
|
Gaé
|
|
13 015
|
18 713
|
19 968
|
20 793
|
Mbane
|
|
20 028
|
30 536
|
33 535
|
34 921
|
Ross-Béthio
|
|
33 220
|
53 393
|
57 541
|
59 615
|
Ronkh
|
|
|
20 191
|
22 521
|
23 451
|
Population rurale
|
66 263
|
122 833
|
133 565
|
138 780
|
Rosso Sénégal
|
|
17 523
|
9 328
|
9 783
|
10 187
|
Dagana
|
|
15 742
|
18 205
|
19 092
|
19 882
|
Richard-Toll
|
|
29 679
|
42 621
|
44 699
|
46 546
|
Population urbaine
|
62 944
|
70 154
|
73 574
|
76 615
|
Total Département
|
204 371
|
129 207
|
192 987
|
207 139
|
215 395
|
Source : Service Régional de la Statistique de
Saint-Louis.
Malgré la présence de trois communes : Dagana,
Richard-Toll et Rosso Sénégal, la population du Delta est
à majorité rurale avec 138 780hbts contre 76 61 5hbts qui vivent
en milieu urbain en 2005 soit un taux d'urbanisation faible de l'ordre de
35%.
L'augmentation de cette population est grande partie due au
développement de l'irrigation et d'une agro industrie relativement
conséquente qui ont eu à drainer d'importantes populations.
Toutefois, il est important de souligner que la zone n'est pas
à l'abri de l'émigration. En effet, la majeure partie de la
population dépend directement de l'agriculture. Or cette
activité connaît de sérieuses contraintes durant ces
dernières années. C'est ce qui explique le départ
de bon nombre de « bras » de cette économie fortement
rurale. Les villes comme Nouakchott et Rosso en Mauritanie constituent les
destinations les plus fréquentes de ces départs.
3- Les activités traditionnelles
Les conditions climatiques et hydrologiques avaient rendu
possibles des modes d'exploitation des ressources du milieu variables dans
le temps et dans l'espace : la culture de décrue sur les terres du
walo et la culture pluviale sur les contreforts du
diéri. Ce terroir dont les principales ressources
étaient l'eau, la terre et les pâturages, a été
pendant des siècles, le théâtre
d'activités comme l'agriculture, l'élevage et la pêche.
En outre, d'autres activités traditionnelles, mais d'envergure
moindre, se pratiquaient dans ce secteur.
3-1) L'agriculture
L'agriculture a pu se développer dans cette
région sahélienne en grande partie grâce à
la présence du fleuve Sénégal. Elle reposait
essentiellement sur les cultures de décrue ou cultures du walo et
celles dites de diéri ou cultures pluviales.
Les cultures de décrue se faisaient durant la saison
sèche ou contre-saison sur les sols inondables du walo. Leur
étendue dépendait de l'importance ou non des crues du fleuve
et de ses défluents. Sur les berges du fleuve on cultivait du sorgho
(gros mil), du niébé, du maïs, etc. Le long du Gorom
(défluent du fleuve), sur les bourrelets de berges, la patate douce,
le manioc,
etc. se cultivaient. Cependant le
problème majeur de ces cultures de décrue était le sel
qui l'a toujours rendue faible.
La production était généralement
destinée à l'autoconsommation familiale. Selon Tourrand F. et
Jamin F.Y (1986), cette activité était le propre des wolofs
installés sur le fleuve dans le moyen et le haut delta entre
Débi et Richard-Toll, qui étaient les vrais les waalo
waalo.
Sur le diéri, formé de bas plateaux et
dépendant des précipitations, se pratiquaient des cultures
sous pluie. Les principales cultures étaient le mil, le sorgho, le
maïs, le niébé ainsi que l'arachide lorsque la
pluviométrie était suffisante.
Cette agriculture engendrait peu de revenus monétaires
du fait de sa vocation vivrière. Elle était le plus souvent
associée à l'élevage qui fut l'activité la plus
importante dans la zone du Delta.
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