2.3) Les prestataires de services
L'intervention des prestataires de service survient surtout dans
le cadre de certains travaux hors de la portée de l'union. Par exemple,
pour les travaux d'entretien des stations de
pompage et de renouvellement des équipements
hydromécaniques, l'union fait appel à
l'expertise de la DAM.
Les autres prestataires de services intéressent le plus
les sections villageoises qui forment ce qu'on appelle Union Locale (UL)
à l'intérieur de chaque village et agissent à
l'occasion du travail du sol, de la récolte
(mécanique) et du battage (les engins que la population locale
appelle << bourga>> voir photo 2). Ces fournisseurs sont
en général des
privés ou des organisations de producteurs qui disposent
du matériel agricole.
Photo 2 : une batteuse « bourga »
B- Mise en valeur et contraintes à l'exploitation dans
l'aménagement de Boundoum
1- La mise en valeur
Généralement, l'aménagement n'est
cultivé qu'en hivernage et avec 100% du riz. Le tableau ci-dessous
montre que de 1991 à 1996, la mise en valeur au niveau du casier
était marquée par des cultures d'hivernage et de contre-saison
chaude (double culture). Cela peut s'expliquer par le fait que la
réhabilitation venait de débuter et que l'aménagement
fût remis en neuf. Mais il convient de signaler que le riz est la seule
culture pratiquée dans le casier. Après 1999, les paysans du
casier ont cessé de pratiquer la culture de contre saison et cela
jusqu'en 2005. Cette non mise en valeur était le résultat d'un
dysfonctionnement de l'Union qui, face à l'extension de ses fonctions
au-delà de ses prérogatives normales, s'était
retrouvée
dans un climat de difficultés pour ce qui était
de ses relations avec ses partenaires.
Face à cette situation de crise, la SAED avait jugé
nécessaire de procéder à une
opération d'audit du fonctionnement de l'Union et
à une restructuration en 2002/2003. Ce réaménagement a
entraîné la mise en oeuvre d'un programme de redressement et de
relance de
la mise en valeur dont la mise en application n'a
été effective qu'en 2004/2005 puis
consolidée par le retour de la double culture en
2005/2006.
Tableau 7 : la mise en valeur au cours de cette
période
Années
|
Hivernage
|
Contre Saison Chaude
|
Sup.(ha)
|
Rdt. (t)
|
Prod. (t)
|
Intensité culturale
|
Sup. (ha)
|
Rdt. (t)
|
Prod. (t)
|
1991/1992
|
825,70
|
5,40
|
4458,78
|
1,98
|
825,70
|
5,00
|
4128,50
|
1992/1993
|
784,06
|
6,30
|
4939,58
|
0,95
|
_
|
_
|
_
|
1993/1994
|
789,29
|
6,80
|
5367,17
|
1,50
|
452,17
|
5,01
|
2265,37
|
1994/1995
|
1456,64
|
5,30
|
7720,19
|
1,38
|
759,01
|
5,00
|
3795,37
|
1995/1996
|
1550,58
|
5,15
|
7985,49
|
1,28
|
514,00
|
4,50
|
2313,00
|
1996/1997
|
2256,00
|
5,50
|
12408,0
|
0,95
|
_
|
_
|
_
|
1997/1998
|
3088
|
6,7
|
20636
|
0,91
|
_
|
_
|
_
|
1998/1 999
|
3088
|
6,04
|
20205
|
1,41
|
1664,7
|
4,48
|
7458
|
1999/2000
|
2884,39
|
5,40
|
15576
|
1,21
|
1200
|
6,21
|
7452
|
2000/2001
|
2635,21
|
5,20
|
13719
|
0,78
|
_
|
_
|
_
|
2001/2002
|
3080,28
|
5,50
|
16942
|
0,95
|
_
|
_
|
_
|
2002/2003
|
909,34
|
4,50
|
4092
|
0,27
|
_
|
_
|
_
|
2003/2004
|
2982,28
|
5,74
|
17118
|
0,90
|
_
|
_
|
_
|
2004/2005
|
2994
|
5,76
|
17245
|
0,90
|
_
|
_
|
_
|
2005/2006
|
3039,9
|
5,08
|
15443
|
0,92
|
_
|
_
|
_
|
2006/2007
|
2856
|
_
|
_
|
1,52
|
1291,91
|
6,83
|
8823,74
|
Source : union de Boundoum 1.1) Les
rendements
Les rendements ont relativement évolué et sont
plus constants en hivernage (avec une moyenne de 5,62 t/ha) qu'en contre-saison
chaude où le rendement moyen tourne autour de 5,29 t/ha. Ce léger
accroissement des rendements s'explique par l'emploi d'engrais chimiques qui
sont des fertilisants, l'usage d'herbicides pour les mauvaises herbes et de
pesticides pour les parasites. L'option pour les variétés
à haut rendement (VHR) comme le Sahel 108, IR 15 29 ne doit pas
être négligée pour l'explication de l'augmentation des
rendements. En fait, le
Sahel 108 peut donner, si les conseils du technicien et
l'itinéraire technique sont bien
respectés, des rendements de 11 t/ha.
1.2) L'intensité culturale
Dans la cuvette de Boundoum, la mise en valeur est
caractérisée par une intensité culturale qui évolue
en dent de scie de 1991 à 2006 (figure 3).Durant cette période,
l'intensité culturale d'une moyenne de 1,11 a été variable
d'une année à l'autre. Cette variabilité est due aux
facteurs qui suivent : l'accès au crédit, le remboursement des
dettes, la commercialisation
de la production, l'organisation des producteurs.
2,5
0,5
1,5
2
0
1
Intensité culturale
Intensité culturale
Figure 3 : L'évolution de l'intensité
culturale de 1991 à 2006.
2- Les contraintes à l'exploitation
L'exploitation au niveau du périmètre connaît
de nombreuses contraintes. N'eussent été ces difficultés,
les exploitants du casier pourraient faire de bons résultats. Ces
difficultés ont
pour noms :
- travail du sol parfois sommaire (un seul passage de disques)
;
- une faible fertilité du sol (insuffisante
quantité, non respect des dates d'épandage dû
parfois à l'impraticabilité des pistes surtout en
saison des pluies) ;
- les adventices (herbes nuisibles aux cultures) ne sont encore
pas très bien maîtrisés. Les
adventices peuvent entraîner une chute de rendement de plus
de 50% par rapport aux
zones non infestées (DIOP, 1980), cité par M.
DIAGNE, 1995.
Tableau 8 : Quelques adventices rencontrés dans le
périmètre
Nom scientifique
|
Nom vernaculaire (wolof)
|
Oryza longistaminata Oryza barthli Ludwigia
sp Ischaemum rugosum Echinichloa colona Ipomoea aquatiqua
|
Njem Xalir Mboyte Mbara Mbay dek ou
Mbaket Lawlawane
|
- le calendrier, bien vrai qu'il soit bien établi, n'est
pas toujours respecté ;
- le retard de la livraison des intrants souligné par
plusieurs producteurs ; - la non praticabilité des pistes, surtout le
tronçon Ross-Béthio-Boundoum Barrage, qui ne
facilite pas l'acheminement des intrants pendant l'hivernage ;
- le prix de l'engrais est devenu élevé. Par
exemple pour l'urée, le sac coûte 12 000 FCFA ; - la non
maîtrise par les paysans du RIDEV (Rice Development). Le RIDEV est un
logiciel
qui fournit des instructions relatives à la planification
de la campagne qui permettent de
prévoir selon la variété, le site et en
fonction de la date de semi, les dates d'épandage, de
floraison, de dernier drainage et de récolte, ainsi que le
taux de stérilité (Voir annexes).
Selon ce logiciel, si on sème en Septembre,
l'épiaison ou floraison va se faire au mois de Décembre et le
riz, sous l'effet de la fraîcheur, avorte ; ce qui se répercutera
sur le rendement.
Cependant l'analyse de la mise en valeur agricole
révèle des responsabilités à différentes
échelles. Ainsi à l'échelle de la
parcelle, l'exploitant respecte-t-il réellement
l'itinéraire technique suggéré ? Au niveau
extérieur du périmètre, il y'a d'autres paramètres
à prendre en
considération comme les difficultés
d'approvisionnement en intrants et la disponibilité en
matériel agricole.
L'entretien, gage d'un maintien en état des
infrastructures hydro agricoles de la cuvette, revêt une importance de
taille. En effet, il y va non seulement de la rentabilité de tant
d'efforts financiers, techniques, physiques, etc. consentis mais aussi et
surtout de la subsistance d'une population de presque 20 000 personnes.
Ces travaux d'entretien, dans la mesure où ils visent
pour l'essentiel l'amélioration des conditions de l'irrigation, alors
n'est-il pas opportun de voir dans un premier moment la façon dont
l'eau est gérée avant de nous lancer dans leur étude ?
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