La maintenance des aménagements hydroagricoles dans le delta du fleuve Sénégal: Le cas du périmêtre de Boundoum( Télécharger le fichier original )par Ousseynou Diéle Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2006 |
A- Gestion hydraulique dans le périmètreOn est tenté de définir la notion de gestion avec
DEBACKER, cité par (A.COLY, 2004) 1- Les infrastructures hydrauliquesA l'instar de tous les aménagements tertiaires, le réseau du casier est composé du réseau d'irrigation, de drainage et des pistes. Il y a
aussi d'autres équipements qui sont 1.1) Les stations de pompage La station d'irrigation du casier de Boundoum se trouve à Diawar, siège social de l'union des OP. Elle est née en 1968 et édifiée sur la fameuse digue de protection construite par la MAS en 1964. Son équipement peut se résumer sur cinq (5) électropompes totalisant un débit de 11,7 m3/s dont deux (2) pompes SULZER de 2400 l/s chacune et trois (3) pompes FLYGT de 2300 l/s chacune. Comme tout station de pompage pour l'irrigation, son rôle est d'aspirer des volumes d'eau et de les refouler sous une certaine pression dans les canalisations du réseau (RNEDHA, 1996). Photo 3 : la Station de pompage de Diawar b) La station d'exhaure de Gaéla La station d'exhaure du casier dispose de quatre (4) pompes de 2 200 l/s chacune totalisant un volume de refoulement de 8,8 m3/s et une hauteur manométrique totale (HTM) de 2,7m. Le rôle essentiel de la station d'exhaure est d'assurer l'évacuation des eaux pluviales, des eaux des vidanges stockées dans les parcelles (eau
de submersion) et des eaux de 1.2) Le réseau d'irrigation et les équipements hydromécaniques C'est un réseau en commande par l'aval. C'est-à-dire qu'il y a une vanne Avio au niveau de chaque tête. Ce réseau est constitué d'un canal adducteur de 1970 m de long. C'est le canal qui va de la station de pompage jusqu'aux canaux primaires. Pour les canaux principaux, on en dénombre six (6) qui
sont le BN (Boundoum Nord), le Les canaux secondaires du périmètre, d'un
linéaire de 17 003 m, sont au nombre de 15. La sur 99 756 m. Enfin viennent les canaux quaternaires qui n'ont
pas pu être recensés à cause de Dans l'ensemble, tous les canaux à l'exception des quaternaires qui sont en déblai fossé simple sur terrain naturel sont en terre compactée. Pour assurer la sécurité des cavaliers en cas de débordement, on a mis en place trois (3) déversoirs. Des modules à masque qui sont au nombre de 130 (certains secteurs en ont 2) sont dressés sur les canaux principaux et desservent des canaux de types secondaires. Ce sont ces derniers qui assurent l'alimentation en eau des mailles hydrauliques (environ 10 à 12 hectares). Photo 4 : un module à masque Nous avons en dehors des modules d'autres ouvrages tels que les
partiteurs et ceux qui 1.3) Le réseau de drainage Le réseau de drainage du périmètre de Boundoum se structure de la façon suivante : cinq (5) drains primaires totalisant un linéaire de 27 301m ; dix sept (17) drains secondaires d'une longueur total de 33 710m et cent cinq ( 105) drains tertiaires d'un linéaire de 55 760m. Pour limiter les problèmes que les contraintes que le mauvais drainage causait, il s'est avéré nécessaire d'évacuer les eaux de drainage vers l'océan par l'intermédiaire d'un chenal de drainage appelé émissaire de drainage. a) L'émissaire de drainage du Delta Relié à la station de Boundoum par des ouvrages
de connexion, l'émissaire de drainage est La création de l'émissaire s'inscrivait dans le cadre du plan de développement intégré de la rive gauche (PDRG). Le financement du projet était assuré par la KFW pour un montant de 4 Milliards 800. 000 .000 F CFA et les travaux de la première phase sont achevés en Juin 2000. b) Les problèmes résolus par l'émissaire Avec la réalisation de l'émissaire du Delta l'évacuation des eaux de drainage du périmètre de Boundoum depuis la station de Gaéla jusqu'au fleuve plus précisément en aval du barrage de Diama a été rendue possible. L'émissaire a également contribué à renforcer la capacité d'alimentation de l'axe Gorom-Lampsar en libérant le Gorom aval. Du point de vue écologique, ce chenal de drainage a été d'un apport considérable. En effet, le drainage sur le Ndiael qui est une zone protégée et classée au rang de patrimoine mondiale de l'humanité est arrêté. La salinisation est réduite car les eaux stagnantes qui la favorisaient avant la construction de l'émissaire sont aujourd'hui éliminées. Cependant, ces bienfaits de l'émissaire ne doivent surtout pas nous faire oublier un certain nombre problèmes qu'il a engendrés. A titre d'exemple, les parcours pastoraux sont réduits. 1.4) Les pistes et autres infrastructures a) Les pistes Pour le passage des engins, ou l'évacuation de la récolte, l'aménagement de pistes parait être d'une importance considérable. Les pistes dont dispose le périmètre de Boundoum totalisent un linéaire de 236 431m. Cela se décompose comme suit : - piste principale revêtue en latérite de 166, 750km de long ; - piste principale revêtue partiellement longue de 4km ; - piste secondaire non revêtue d'un linéaire de
0,9km ; Pour l'entretien des pistes principales, un fonds de maintenance est mis en place et cela dans le cadre de la nouvelle politique de maintenance. Ce fonds est appelé Fonds de Maintenance des Infrastructures d'Intérêt général (FOMIIG) que nous verrons plus tard. b) les hangars Pour le stockage de la production et des intrants, l'union des OP de Boundoum a construit sept (7) hangars et un bureau pour l'union sur financement conjoint IDA/KFW. Dans chaque village il y a un hangar où se tiennent les opérations de distribution d'engrais d'herbicides, de semences, le pesage, etc. c) Les AEP L'Union des OP de Boundoum dispose aussi d'une commission AEP (Adduction d'Eau Potable). Cette commission intervient dans la gestion de l'eau en mettant en place des comités de gestion au sein des villages membres de l'Union. Ainsi, des châteaux d'eau (voir photo) sont installés dans chacun des sept villages assurant du coup l'approvisionnement des populations locales en eau potable. Le fonctionnement des AEP avait dès le début connu de sérieux problèmes relatifs au prix de l'eau. Face à cette situation, la solution de fixer la bassine de 30 litres à 15 F au lieu de 25 F a été finalement adoptée. Le niveau de consommation présente deux caractéristiques majeures : d'abord il n'est pas tellement élevé ; ensuite il varie en fonction du temps. L'eau potable n'est généralement utilisée qu'à des fins alimentaires et pour les autres activités telles que la lessive, l'abreuvement des animaux domestiques, les ablutions et parfois les bains et « petites toilettes », l'eau venant
directement du fleuve ou de ses défluents est fait que les habitants ne se servent de l'eau potable que pour la boisson. La situation socioéconomique de la zone explique en grande partie la variation du niveau de consommation. En effet, ce n'est que pendant la période de récolte qu'on l'on enregistre les forts taux de consommation. Cela découle
non seulement du fait que les paysans Avec les AEP, plusieurs maladies, qui étaient liées à l'eau et qui empêchaient les producteurs qu'elles affectaient de se rendre aux lieux de travail (les champs), ont reculé. Ces maladies étaient la bilharziose, la diarrhée, la dysenterie, etc. et sont aujourd'hui devenues de vieux souvenirs. Vu cela, nous pouvons conclure que les AEP ont contribué à l'amélioration des conditions de vie des populations du casier. Photo 5 : Le château d'eau du village de
Ronkh La satisfaction des besoins en électricité des équipements électromécaniques des stations de pompage (irrigation et drainage) a finalement abouti à l'électrification des différents villages du périmètre de Boundoum. Des systèmes d'éclairage public peuvent être notés dans tous les villages et la transformation du riz sera plus facile avec l'installation de rizeries fonctionnant à partir de l'électricité. La construction de l'émissaire du Delta, l'avènement des AEP et l'électrification des villages qui sont des mesures
d'accompagnement de la casier de Boundoum. 3- La distribution de l'eau La culture du riz est très sensible au manque d'eau et
nécessite, dans les conditions A l'intérieur de la maille hydraulique, l'eau qui entre fera l'objet d'un contrôle très strict obligeant les paysans à organiser des tours d'eau. La mise en place de tours d'eau pour éviter les dilapidations renvoie à la police de
l'eau. Pour ce faire, des aiguadiers ont été s'effectue par des prises directes ou des buses en PVC à travers le remblai des canaux. Cependant, cette distribution pour qu'elle se fasse dans les meilleures conditions, il faut que l'état sanitaire du réseau ne fasse l'objet d'aucune lamentation. Partant de là, la porte ne nous est-elle pas ouverte pour analyser l'état du réseau ? 4- L'état du réseau C'est surtout au niveau du réseau de drainage qu'il y'a des problèmes. En effet, une insalubrité notoire due principalement aux mauvaises herbes comme le typha caractérise ce réseau. Pour les pistes, les difficultés surviennent le plus souvent en hivernage. Par exemple, la non praticabilité de la piste principale Ross-Bethio-Boundoum Barrage rend très difficile l'acheminement des intrants en saison des pluies. Dans l'ensemble, ce sont ces quelques maux qui affectent le réseau. D'où la nécessité d'y mener, dans l'immédiat, des travaux d'entretien si l'on veut bien sûr assurer la pérennité de l'aménagement. Photo 6 : Un Canal de drainage envahi par les typhas australis |
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