6.4 La stabilisation et le soutien des prix de coton
Né dans le cadre de la libéralisation de la
filière coton dont il a été la cheville ouvrière,
l'Office National de Stabilisation et de Soutien provient de l'ancienne
Direction de la Caisse de Stabilisation de la SONAPRA, elle-même
héritière de l'ex-Fonds Autonome de Stabilisation (FAS).
Les mesures de réorganisation financière ont
conduit au retrait de la fonction de stabilisation et de soutien à la
SONAPRA et à son transfert à une structure qu'est l'ONS. Cet
office a à charge :
- De garantir l'équilibre financier de la filière
coton pour en assurer la pérennité.
- D'assurer et de gérer les ressources provenant des
surplus dégagés par la filière en veillant à leur
sécurité, à leur disponibilité et à leurs
rendements.
- De contracter et de rembourser les emprunts
nécessaires au soutien du prix de revient plancher de la fibre de
coton.
Le marché mondial des produits agricoles est
dominé par quelques grands producteurs qui sont, le plus souvent les
gros consommateurs de ces produits. Afin de protéger les producteurs
locaux contre les très grandes variations du prix d'achat du coton
graine, il est donc nécessaire d'envisager un mécanisme qui d'une
part, protège ou soutient les prix d'achat des produits agricoles et par
conséquent le revenu des producteurs contre les caprices du
marché international et d'autre part, évite que la SONAPRA
enregistre des pertes qui risquent de mettre en péril l'avenir de la
filière.
Dans le cadre de la restructuration de la filière, une
étude de la Banque Mondiale conduite par Wadell, étude qui sert
aujourd'hui de socle au fonctionnement de la filière, a montré
que le stock des fonds de stabilisation et de soutien pourrait être
limité à 10 milliards de francs CFA. Selon cette étude, le
soutien apporté aux producteurs à travers les plus-values
pourrait être greffé directement sur le prix d'achat du coton aux
producteurs.
Les fonds de stabilisation ont été
constitués seulement par la SONAPRA à la suite des marges
dégagées du placement de la fibre sur le marché
international. Les usines privées n'ont pas accepté participer
à la constitution de ces fonds. Aujourd'hui, seule la SONAPRA
bénéficie encore d'un appui de l'Office en début de
campagne et aucun soutien n'est apporté aux producteurs, comme le
soutien est intégré déjà aux prix d'achat du coton
graine.
L'objectif de cette étude de Wadell était de
faire bénéficier tous les paysans, des fruits de la production.
En réalité, dans les zones de production, les plus-values
dégagées de la commercialisation du coton sont utilisées
pour les fonctionnements des mouvements paysans et pour les réalisations
socio-communautaires (construction d'école, de centres
médicaux,).
Ces fonds participent plus au développement de la
localité qu'à un quelconque développement individuel des
producteurs.
Actuellement, les attributions de l'office font l'objet de
vives contestations avec l'Interprofession. Cette dernière
réclame les fonctions de soutien assurées par l'office. Pour
certains, la gestion des fonds de stabilisation constitués par la
SONAPRA serait en vue au niveau de l'Interprofession. Alors que ces fonds sont
détenus par la SONAPRA qui les exploite à chaque campagne pour
engager la commercialisation et verser les intérêts à
l'office.
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