Conclusion :
Le 1er septembre 2005, avec l'entrée en
vigueur de l'Accord d'association, le pays accédait à la phase de
concrétisation de la mise à niveau de ses capacités dans
un cadre de libre échange. Il venait de s'associer avec un ensemble de
400 millions d'Habitants (l'Europe) aux énormes potentialités
industrielles, agricoles, technologiques et culturelles.
Durant la période transitoire qui s'écoulera
jusqu'en 2017, pour l'établissement effectif et définitif de la
zone de libre échange, il se développera une connaissance
approfondie mutuelle des mécanismes et des personnes de part et d'autre
de la Méditerranée. Les critères de négociation
seront parfois différents : d'un côté, ils auront pour
principe de base le maintien d'une croissance soutenue d'activité et de
consommation, de l'autre la rigueur de la stabilité, la recherche de la
productivité et du plein emploi.
Dans cette vision, le renforcement de la filière des
huiles alimentaires implique nécessairement une amélioration de
la qualité des produits et un accroissement de la productivité
des installations existantes par une meilleure maîtrise de la technologie
de production et le soutien à la formation.
Dans la phase suivante qui interviendra à partir de
l'intégration dans la zone de libre échange, l'expansion de la
filière locale comme les résultats l'indiquent, passe par une
augmentation du niveau de transformation des huiles brutes. Les
activités raffinage et conditionnement sont rentables dans tous les cas
de figure. La commercialisation en l'état des huiles alimentaires
importées est aussi une activité rentable, toutefois elle reste
dépendante d'autres critères liés aux fluctuations des
marchés commerciaux locaux.
Quel que soit le déploiement que connaîtra la
filière locale par l'extension de sa base industrielle, il ne sera que
bénéfique pour la disponibilité du produit dans la mesure
où l'effort de participation à la satisfaction des besoins de la
consommation intérieure restera dominant par rapport à celui de
l'exportation vers les marchés extérieurs.
Par ailleurs, on peut observer que la faiblesse d'optimisation
dans l'utilisation des ressources domestiques, laisse une marge de manoeuvre
importante dans une perspective d'intégration globale par
l'exportation.
CONCLUSION GENERALE
Il ressort de l'étude entreprise que la filière
huile alimentaire se caractérise à l'échelle mondiale par
une organisation structurée sur le marché international. Cet
état de fait a instauré une discipline qui obéit à
des règles qui régissent les cours et les fluctuations des prix
des graines et des produits semi-finis et finis à des taux qui ne
laissent pratiquement pas de marge de manoeuvre ni d'éventail de choix
pour les pays non producteurs même si ces derniers ont des atouts non
négligeables d'intégration à la zone de libre
échange.
Notre analyse a montré que la situation actuelle du
pays comme importateur net d'huile brute est avantageuse. Elle est presque
aussi avantageuse en matière de profit que celle relative à
l'importation d'huiles de table raffinées. On peut déduire de ce
résultat préliminaire, que le marché international est
fondé aujourd'hui sur la capacité de consommation des pays et
non pas sur leurs potentialités de production
.
Au début de l'étude, en se posant la
question : `que peut-on attendre de l'avenir ?' par rapport
à l'impact de l'intégration du pays à la zone de libre
échange, nous avons fait allusion à la fragilité des
dispositifs et systèmes d'échanges commerciaux, à propos
d'une situation vécue par les démocraties occidentales.
Dès l'apparition d'une poussée de croissance dans l'un des
grands pôles économiques que connaît le monde actuel, des
turbulences ne manqueront pas d'apparaître sur le marché
international et les nouvelles règles qui le régissent,
s'établiront en faveur de ceux qui auront saisi l'importance de l'enjeu
futur grâce à ces perturbations.
Il importe de souligner que « les échanges
ont offert, selon certains auteurs, à toutes les parties du monde des
chances de développement. Certaines régions y furent cependant
plus réceptives que d'autres, selon la capacité de
réaction et d'adaptation de leurs systèmes intérieurs.
(S. Amin 1997 )
Les observations faites sur cet aspect ont montré
effectivement que la production de graines oléagineuses n'a cessé
de croître sur plusieurs décennies et la consommation d'huile l'a
suivie. Malgré que le niveau des stocks mondiaux est souvent
resté très faible à des périodes
déterminées, les flux ont toujours été de l'ordre
de 40 %, c'est dire toute l'importance de la tension qui existe au niveau de ce
marché. Toute turbulence ayant pour origine une poussée de
croissance de la consommation imprévue (Chine par exemple) induira des
fluctuations telles, qu'il sera nécessaire de revoir les dispositifs de
régulation de la filière à l'échelle mondiale.
Nous avons tenté d'évaluer les effets de
l'intégration à la zone de libre échange en tenant compte
de notre hypothèse de travail fondée sur le principe «en
étant avec tout le monde on ne peut que mieux lutter pour atteindre un
niveau de bien être appréciable ». Nous sommes parvenu
à des conclusions préliminaires qui montrent que :
a) les effets immédiats impliquent la fourniture
d'efforts substantiels de promotion de la qualité des produits et une
meilleure maîtrise du savoir faire et de l'accès aux nouvelles
technologies de performances.
b) Les effets à moyen terme impliquent la
nécessité d'entreprendre des actions dès à
présent, visant la maîtrise totale des mécanismes de
gestion des biens et services liés à la disponibilité du
produit au même titre que l'ensemble des paramètres
commerciaux.
Néanmoins cette situation que nous avons
caractérisée comme avantageuse, présente des insuffisances
importantes dans la mesure où elle fait abstraction de tous les aspects
liés aux exigences socio-économiques des pays émergeants
comme le notre et même des pays développés. Elle demande
une forte pression sur la main d'oeuvre et son niveau de compétence, une
restriction sur les postes d'emploi et des fluctuations de recrutement
directement en rapport avec le niveau de commercialisation des produits. Il est
utile de souligner que dans la plupart des pays développés et
mentionnés dans notre étude, la production de graines est
présente.
Il est vrai que les industriels de la filière avertis,
ont déjà pris les dispositions adéquates. Ce sont celles
que nous avons regroupées dans le scénario S3 où la
trituration en premier lieu réalisée localement constitue un
premier pas vers la réduction des insuffisances qui auront des
incidences directes sur la nature des politiques prévisible
vis-à-vis de la filière huile alimentaire en particulier et de
manière générale l'ensemble de celles qui sont en rapport
direct avec cette dernière (viandes rouge et blanche, lait, cuir,
engrais..).
L'intégration à la zone de libre échange
permet l'accès à l'importation libre de graines, mais selon les
conditions contenues dans les Accords d'Association. Il est bien écrit
par exemple au « Protocole n°2 » retenu que les
contingents tarifaires préférentiels ne concernent que 100 tonnes
pour les graines oléagineuses à 5% de taxes douanières
(devant disparaître). Dans ces conditions le reste de tout tonnage
importé de la Communauté Européenne sera soumis à
un droit de douane consolidé qui dès l'entrée à
l'OMC devient un moyen de protection admis qui s'appelle le moyen de
contrôle efficace, négociable dans certaines circonstances.
Le marché de la graine est un marché
restrictif. Les pays comme le Canada, producteurs de graines et exportateurs
d'huiles brutes ou raffinées, triturent et produisent les tourteaux pour
leurs élevages. Ils créent de l'emploi et une plus value
tirée du surplus en huiles brutes nécessaires à leurs
pays. « L'industrie de la trituration des oléagineux contribue
de manière très appréciable à l'économie
canadienne, l'industrie de transformation renforce l'économie en
ajoutant de la valeur à la matière première et en
exerçant un effet financier multiplicateur. Les retombées
économiques directes de l'industrie de la transformation des
oléagineux se font sentir à plusieurs niveaux : revenus agricoles
tirés de la vente des graines; valeur ajoutée par la trituration;
valeur ajoutée par le raffinage, l'emballage et la vente; et effet
multiplicateur estimé. En plus de la valeur ajoutée, les
dépenses relatives aux produits oléagineux créent un effet
multiplicateur. Les économistes évaluent cet effet multiplicateur
à 3; par conséquent, chaque dollar d'activité à
valeur ajoutée au niveau de la transformation crée 2 $
d'activité supplémentaire ». Sergei Obolenski 2004
Ainsi, la trituration exige un partenariat d'accès au
marché de la graine. Il est judicieux de prospecter le partenariat
producteur de graines, car il s'agit en matière de prix du marché
de la graine, d'un prix ` bord champ' côté en bourse.
Il apparaît dans ces conditions que l'impact de
l'intégration du pays dans la zone de libre échange sera une
opportunité pour le soutien par les investissements en amont de la
filière parce que la solution durable reste la capacité de
disposer de la graine quelque soit le mode d'approvisionnement.
Pour les huiles alimentaires à base de graines, il n'y
a pas une tradition de production locale. Pourtant, l'utilisation et la
consommation de ces huiles continueront à augmenter au fur et à
mesure de l'amélioration du pouvoir d'achat. Les tentatives de
création d'une base de recherche visant le développement de ces
espèces et la maîtrise de la technologie de performance permettant
de passer au stade de confortation de la disponibilité au moment
critique sont restées limitées. Les quelques informations
disponibles incitent à une reprise, un soutien et une consolidation de
ces activités.
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