Transformation
ENCG , CEVITAL ,
POLIPROS
Exportation
Grossistes
SOUS PRODUIT POUR ALIMENTS DU BETAIL
Détaillants
Consommateurs
Figure n° 8 : Les structures de la
filière huile alimentaire.
A ce jour, une seule entreprise privée est apparue
nettement sur le marché. Elle conditionne, produit et distribue de
l'huile et dérivés sous sa marque déposée. Il
s'agit de l'entreprise CEVITAL qui dispose d'un complexe composé
essentiellement d'une raffinerie, d'une margarinerie et de silos
implantés à proximité du port de Béjaia. Le
complexe est opérationnel depuis le mois d'octobre 1998.
Il existe également d'autres concurrents potentiels
comme POLIPROS avec un potentiel de raffinage de l'ordre de 33 000 t /an
en cours d'installation (en 2006). Ce sont des grossistes privés qui
importent de l'huile à conditionner. Leur avantage, c'est d'importer de
l'huile de très bonne qualité.
1. L'appareil de transformation
existant :
a)- La trituration :
Au niveau de l'ENCG :
L'ENCG disposait, avant 1982, de trois ateliers de trituration
des graines oléagineuses importées, d'une capacité totale
de 80 000 tonnes / an. Mais ces trois ateliers ont été
fermés sur décision du Ministère des Industries
légères. (Djoudi K 1997)
Au niveau de CEVITAL :
En 2003, l'entreprise privée CEVITAL s'est
engagée dans la réalisation d'un atelier de trituration et
d'extraction des graines oléagineuses ultra - moderne d'une
capacité de 1,800 million tonnes / an, dans le but de couvrir à
hauteur de 70% le marché national. (Agri Economics n° 10 ,
2003)
b)- Le raffinage :
Au niveau de l'ENCG :
Le potentiel de raffinage de l'ENCG en 1997 était de
l'ordre de 1520 tonnes / jour (Djoudi. K 1997). Ce potentiel n'a pas
augmenté depuis, du fait qu'aucune autre capacité
dépendante de cette entreprise n'a été installée.
Il a en fait diminué parce que l'unité UP 08 n'est plus en
production (cf.T12 p.47)
Au niveau de CEVITAL :
A coté de ce potentiel étatique, le complexe
CEVITAL s'est doté d'une capacité de raffinage de l'ordre de
1800 tonnes / jour (environ 550 000 tonnes /an) opérationnel
à partir des importations d'huile brute depuis 1998.
2. Le réseau de distribution :
Jusque vers la fin des années 90, l'ENCG s'est
appuyée sur le réseau de distribution des grandes surfaces, sous
tutelle de l'Etat. Avec la disparition de ces structures, l'ENCG s'est
retrouvée sans réseau de distribution organisé. Elle s'est
orientée alors sur les grossistes revendeurs privés qui souvent
n'ont pas été à la hauteur attendue pour honorer dans les
délais les paiments de leurs dettes.
3. Les principaux partenaires fournisseurs du
pays :
L'Algérie est considérée comme un
important partenaire traditionnel auprès des pays fournisseurs
suivants en 2005 (Cf . CNIS ) :
Huile en Tonne
Pays
|
Soja
|
Palme
|
Tournesol
|
Colza
|
Argentine
|
120 000
|
-
|
70 000
|
-
|
Brésil
|
102 000
|
-
|
8 000
|
-
|
Indonésie
|
|
38 800
|
-
|
-
|
Malaisie
|
-
|
19 220
|
-
|
-
|
Allemagne
France
|
6 300
-
|
-
-
|
-
-
|
-
12 155
|
Russie
|
-
|
-
|
3 000
|
-
|
Ukraine
|
-
|
-
|
3 000
|
-
|
A titre indicatif les montants pour quelques pays, ont
été les suivants :
Argentine : 107, 22 millions de $US environ
Brésil : 59, 47 `'
Indonésie : 18, 34 `'
Malaisie : 9, 82 `'
Allemagne : 13, 44 `'
France : 8, 13 `'
Tableau n°7 : Importations des huiles et
graisses (million de $ US).
Désignation
|
1991
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Huiles et
graisses
|
146
|
378
|
313
|
263
|
363
|
278
|
213
|
235
|
276
|
342
|
381
|
311
|
Source : Centre National d'Informations
Statistiques, 2006.
Les coûts des importations du pays en huiles qui n'ont
cessé d'augmenter sont dus à l'accroissement de la demande d'une
part et, d'autre part, à l'augmentation des prix sur le marché
international.
Figure n° 9 : Evolution des
importations de l'Algérie pour quelques types
d'huiles en millier de tonnes.
Tableau n°8 : Moyenne annuelle des prix de
quelques huiles et matières
importées (en $US /
tonne).
.
Désignation
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Huile de tournesol
|
393
|
408
|
564
|
572
|
740
|
Huile de soja
|
|
305
|
400
|
525
|
670
|
Huile de colza
|
-
|
340
|
455
|
600
|
680
|
Huile de palme
|
-
|
200
|
350
|
410
|
500
|
Tourteaux
|
232
|
231
|
222
|
246
|
240
|
Source : Infolea Oil Word 2004.
Les prix unitaires, au cours de ces dernières
années, soumis à d'importantes fluctuations, présentent
une tendance forte à l'accroissement. Les prix ont pratiquement
doublé entre 2001 et 2004 conduisant à un maintien des
importations au niveau national aux environ de 300 000 t à partir
de l'année 2000 alors qu'elles se situaient à la fin de la
dernière décennie à une moyenne de 325 000 tonnes.
A partir de l'année 2000, les prix moyens CAF (rendu
port Alger) à l'importation par l'ENCG des huiles brutes sont
présentés ci-après.
Tableau n°9 : Prix moyens des huiles
alimentaires importées par l'ENCG.
Prix moyen
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Huiles à l'importation en$ / t
(soja,tournesol,colza)
|
370
|
470
|
508
|
565
|
630
|
Source : ENCG.
Les prix moyens ont connu un accroissement sensible. Entre
2000 et 2004, il ont été multipliés par 1,8. Ceci indique
que les prix vont continuer à croître tant que le niveau de la
demande sera le même sur le marché international.
4. Evaluation de la situation de la filière
huile alimentaire :
a.-
Organisation :
Pour établir une situation assez exhaustive de la
filière, il est utile de se référer au point de
départ c'est-à-dire, au niveau de la production agricole et
étudier le type de relations existantes et leur degré
d'influence sur la filière.
L'absence d'intégration avec l'amont agricole a
entraîné une dépendance exclusive aux ressources
d'approvisionnements extérieures (tableau n°7).
Le bilan de la situation économique de la
filière qui s'identifie avant 1998 à celui du seul
opérateur national ENCG, indique que des difficultés
considérables sont apparues après la disparition des
réseaux de distribution et par conséquent une atrophie de la
filière.
Le vide qui s'est ainsi creusé entre la production
d'huile raffinée et la consommation, s'est comblé en partie par
la mise en service de la raffinerie CEVITAL, qui a su rapidement créer
son propre réseau de distribution local (Agro ligne n°4,2000) . Il
n'en demeure pas moins que le marché informel de l'huile s'était
implanté durant ces dernières années ou l'on a vu souvent
des pénuries provoquées à la suite de stockage du produit
à la veille de fêtes (Ramadhan,..). La structure de vente et de
distribution au niveau national, basée sur les revendeurs, reste
insuffisante et mal maîtrisée. L'absence de structures de
distribution organisées a handicapé fortement le marché et
par là même la politique d'ouverture du commerce et de
l'approvisionnement de la population qui est restée précaire au
niveau de la consommation.
b.- Compétitivité des
Entreprises :
Le passage du pays à l'économie de
marché, son adhésion quasi-imminente à l' OMC et
l'entrée en vigueur le 1er septembre 2005 de l'Accord
d'association entre l'Algérie et l'Union Européenne (UE), ouvrant
ainsi la voie à l'établissement d'une zone de
libre-échange à l'horizon 2017, constituent à la fois de
véritables menaces mais aussi des opportunités pour les
entreprises locales.
- Menaces : dans la mesure ou leur fragilité
financière et surtout leur compétitivité (qualité
du produit) les rendent très vulnérables.
- Opportunités : dans la mesure ou cela leur
permettra d'accéder plus facilement aux matières
premières et à une technologie industrielle performante. En vertu
du calendrier de la suppression des barrières tarifaires
étalé sur une douzaine d'années, les matières
premières forment la première liste des produits pour lesquels
l'exemption totale de droits de douane est appliquée depuis
l'entrée en vigueur de l'Accord d'association.
En matière de compétitivité, il est clair
qu'une comparaison en termes de coûts de transformation (raffinage,
conditionnement) entre les prix au niveau de la production locale et les prix
pratiqués sur le marché international apportera plus de
lumière sur la compétitivité du produit local et sa
résistance face a l'avènement de nouveaux concurrents sur le
marché national.
Pour illustrer cet important aspect au stade actuel et
à titre indicatif, le litre d'huile (ENCG) est vendu à 75 DA /
litre en 2003 sur le marché national (ONS n°34, 2005) avec un
coût moyen avant raffinage de 41,12 DA / litre et 48,50 DA / litre
lorsqu'il est raffiné en 2003. (Données obtenues au niveau de
l'ENCG* ) et 69.80 DA/litre conditionné prêt à l'emploi .
Sur le marché international le litre d'huile coûte 46 DA (prix FOB
en 2003) prêt à la consommation. (Cotations des huiles fluides,
2003). Pour une appréciation plus complète de la situation, il
est repris ci-après les droits de douanes et taxes à
l'importation concernant les deux catégories d'huile
(*) l'ENCG adopte la méthode des coûts
complets : c'est la méthode la plus communément
utilisée, car elle absorbe aussi bien les charges fixes que variables ,
c'est ce que l'on désigne comme étant la méthode des
coût réels voir annexe 01.
Tableau n°10 : Droits de Douanes et
taxes applicables aux huiles à l'importation.
ANNEE
|
HUILE BRUTE
|
HUILE CONDITIONNE FINIE
|
DROIT DE DOUANE
|
TVA
|
DROIT DE DOUANE
|
TVA
|
1999
|
05%
|
14%
|
25%
|
EXONERE
|
2000
|
05%
|
14%
|
25%
|
EXONERE
|
2001
|
05%
|
14%
|
25%
|
EXONERE
|
2002
|
05%
|
14%
|
25%
|
EXONERE
|
2003
2004
|
05%
05%
|
17%
17%
|
30%
30%
|
EXONERE
EXONERE
|
Source : Office de promotion du commerce
extérieur.
La filière locale n'est pas compétitive sur le
plan international. Elle le sera encore moins lorsqu'on prend en ligne de
compte la trituration (qui d'ailleurs même en Europe avec un coût
de trituration de 0.02 euro pour un litre - (Oil Word 2001)-, l'huile n'est
plus compétitive avec celle en provenance d'Asie ou d'Amérique du
Sud avec la trituration à 40 $ la tonne). Dans le contexte du
marché actuel et dans tous les cas de figure, le prix de revient* en
Algérie est supérieur à celui des autres pays producteurs.
Aussi, dès l'ouverture des frontières au libre échange et
l'entrée à l'OMC, la concurrence va influer
considérablement sur le prix à la consommation.
Il est utile remarquer qu'au niveau des unités de
production de l'ENCG la maîtrise du coût de raffinage reste encore
très faible, celui-ci est passé de 40, 58 DA / litre en 2000
à 47, 99 DA/litre en 2002 (Amrouche 2003). Cependant l'augmentation du
coût de raffinage au niveau de l'ENCG suit la même tendance que la
hausse des prix de l'huile brute sur le marché international, (de 39.36
DA le kg en 2000 à 45.88 DA le kg 2002). Les charges directes
représentent en moyenne 94 % des charges totales pour des huiles
raffinées de tournesol et de colza. Les matières premières
ont la part la plus importante avec 90.24% en moyenne du total des charges
directes des huiles raffinées. Les charges indirectes
représentent 5.95% environ du total des charges ; les sections
chaufferie et maintenance sont les 69.89 % du total des charges indirectes.
De ce point de vue, l'analyse de l'impact de l'adhésion
à L'OMC va permettre d'observer une confrontation des entreprises
locales soumises à une rude épreuve de lutte pour la survie face
au marché international. La justification de leur existence ne pourra se
faire que par les résultats de rentabilité qu'elles obtiendront.
A ce stade on peut considérer que l'adhésion à l'OMC va
être à l'origine d'une plus grande transparence sur les prix, une
meilleure cohérence dans les actions entreprises et un commerce de
produits plus loyaux et marchands.
(*) Définition de prix de
revient ou coût de revient: c'est la somme des coûts
correspondant à l'ensemble des dépenses nécessaires pour
élaborer et mettre sur le marché un bien de service.
II.- LA POLITIQUE D'INVESTISSEMENT MENEE PAR
L'ETAT :
1.- Historique :
Dés la fin de l'ère coloniale, suivant le
même modèle de société nationale monopolistique, le
secteur d'Etat s'est étendu assez tôt aux activités
agro-alimentaires considérées comme stratégiques. C'est
ainsi que la SNCG (Société Nationale des Corps Gras)
créée le 09 Novembre 1967 intègre tout d'abord les
unités de productions abandonnées par leurs propriétaires
ou nationalisées ( SOHER ,CRESPO ,TAMZALI ,HSOR).
En juin 1968, la société METRAL appartenant au
groupe UNIPOL-France et la grande raffinerie savonnerie d'Alger appartenant
à LESIEUR sont nationalisées et intégrées au
patrimoine de la SNCG.
En 1972 il y a eu création de la Société
de Gestion et Développement des Industries Alimentaires (SOGEDIA), qui
contrôlait, pour le compte de l'Etat, trois activités importantes
du secteur alimentaire : les corps gras, le sucre et les conserves,
auparavant gérées par trois sociétés
distinctes :
*la société nationale des corps gras (SNCG).
*la société nationale de gestion et de
développement des industries de sucre (SOGEDIS)
*la société nationale des conserves (SOALCO).
A partir de 1982-83, la SOGEDIA est à son tour
touchée par la vague de restructurations des entreprises d'Etat. Elle
éclate alors, en trois entités distinctes, donnant naissance aux
trois entreprises publiques économiques (EPE) actuelles, entre
lesquelles se partage son patrimoine : l'ENCG, l' ENASUCRE et l'
ENAJUC.
L'Entreprise Nationale des Corps Gras (ENCG) a
bénéficié depuis sa création (décret 82.453
du 11décembre 1982) du monopole de l'Etat sur la production des huiles
de graines sur le sol national.
Elle s'est vue confier également dés juillet
1983 une fonction vitale à son activité, le monopole des
importations d'huiles brutes (exercé auparavant par l'ONACO devenu
l'ENAPAL sous la tutelle du Ministère du Commerce).
DESIGNATION
|
ADRESSE
|
UNITE/ PRODUCTION
|
CAPACITE DE/RAFFINAGE HUILE au 01.01.2000
|
FILIALE DES CORPS GRAS
ALGER
|
1, Rue des 600,
Alger port
Alger.
|
*UP1 : la raffinerie margarinerie d'Alger (RMA)
*UP5 : l'huilerie raffinerie savonnerie d'Alger (HRSA)
*UP6 : la raffinerie savonnerie d'Alger (RSA)
|
580T/J
|
FILIALE DES CORPS GRAS DE SEYBOUSE
ANNABA
|
1, avenue Ben Abdelmalek Ramdane, Annaba.
|
*UP4 : la raffinerie de ANNABA.
|
100 T/J
|
FILIALE DE CORPS GRAS DE
BEJAIA
|
Route des Aurès
BP n°406
Bejaia
|
*UP7 : complexe de BEJAIA.
*UP8 : une raffinerie savonnerie à BEJAIA
|
430 T/J
|
FILIALE DES CORPS GRAS DE
MAGHNIA
|
Route de Tlemcen
BP n° 280
Maghnia.
|
* UP9 : complexe de MAGHNIA.
|
100 T/J
|
FILIALE DE CORPS GRAS
D'ORAN
|
7, Route des Martyrs
Es-Senia
Oran
|
*UP2 : raffinerie de ES-SENIA.
*UP3 : raffinerie de SIG.
|
310 T/J
|
GROUPE ENCG *
|
13,avenue Mustapha Sayed. Alger
|
|
1520 T/J
|
*Le groupe ENCG possède 09 unités
réparties en 05 filiales implantées à ALGER, BEJAIA, ORAN,
ANNABA et MAGHNIA. La production de l'ENCG est de 418 000 t/an de 275 jours
de travail effectif.
Figure n°10 : Structure de
l'ENCG.
L'ENCG était jusque là, la seule entreprise
intervenant sur l'ensemble de la filière d'approvisionnement local en
huile de graines. Le champ d'activité s'étend de l'importation
des huiles brutes (de tournesol et de colza) au raffinage local.
Le raffinage des huiles brutes est, de loin, l'activité
la plus importante au niveau des neuf (09) unités de production de
l'ENCG. En 1991, les capacités de raffinage étaient de 435000
tonnes par an.
A partir de 1986, suite à l'effondrement des cours du
pétrole, l'ENCG n'était plus, en mesure de garantir, comme par le
passé, un approvisionnement régulier et stable en huiles
alimentaires à partir de ses raffineries.
Des mesures législatives et réglementaires ont
traduit dans les faits la volonté de rupture avec l'ordre
économique ancien. Une nouvelle politique, baptisée
« réformes économiques » est
élaborée en 1988, consacrant officiellement la fin de
l'idéologie interventionniste et annonçant le début
d'une phase de « transition vers l'économie de
marché »1 qui se traduit en clair par
« l'autonomie de gestion »(Loi du 12 janvier 1988), c'est
à dire vers la liberté totale reconnue aux dirigeants de
définir la stratégie de leur entreprise.
L'intervention de l'Etat va se faire en considération
bien sûr des grandes priorités nationales, par une recherche
appropriée des solutions : assainissement financier,
redéploiement structurel, privatisation du capital, modernisation de
l'outil de production.
En effet, une rupture radicale avec les méthodes
passées, semble s'imposer d'elle même et ce, en passant d'une
économie centralement planifiée à une économie de
marché. Cette dernière va jouer le rôle de
régulateur de l'activité économique et de stabilisateur
social.
Donc, il y a lieu de rompre avec la logique de centralisation,
au profit d'un système décentralisé dans lequel les
décisions d'investissement, de distribution et de commercialisation
doivent répondre aux normes de la mondialisation et du marché.
Les entreprises devaient accorder à ces recommandations une attention
particulière pour garantir leur pérennité.
L'autonomie des entreprises publiques comme forme de gestion,
faisant de celles -ci des personnes morales distinctes de l'Etat,
délivrées de toute tutelle administrative, dotées d'un
capital social, et désormais régies par les lois universelles de
la commercialité. Cette situation est devenue possible grâce
à un ensemble de lois visant à donner aux entreprises nationales,
le moteur réel de leur développement, leur liberté
d'initiative et la maîtrise autonome de leurs instruments de gestion.
1- les réformes économiques ont
été élaborées par une équipe restreinte de
cadres de l'Etat et du parti FLN, dans l'entourage de l'ex-président
Chadli Benjedid. Les grandes orientations de la nouvelle politique ont
été consignées dans « Les cahiers de la
réforme », Alger, ENAG , 1989.
L'autonomie des entreprises publiques a
donné lieu à la création des Fonds de participation en
1989 dont l'objectif était de faire entrer les EPE dans le
système de la réforme économique engagé. Ce sont
des instances qui avaient aussi le rôle de la surveillance
stratégique.
En 1996 a eu lieu la transformation de ces fonds de
participations en Holding publics, chargés de la gestion et de
l'administration des capitaux marchands de l'Etat.
L'ordonnance N° 95-25 du 25 septembre 1995,
précise que le Holding public a pour mission de rentabiliser et de faire
fructifier le portefeuille d'actions de participation et autres valeurs
mobilières qui lui sont transférés et d'impulser le
développement des ensembles industriels , commerciaux et financiers
qu'il contrôle.
Au début de l'année 1997, une nouvelle forme de
restructuration et de soutien aux entreprises publiques, a été
mise en oeuvre. Elle se caractérise par le regroupement des
unités de production en filiales, afin d'accroître
l'autonomie.
A partir de l'année 2001 un ensemble de textes
législatifs a été promulgué (ordonnance n°
01-04 du 20 août 2001, et ses textes d'application). Ces textes portent
sur sur les modes d'organisation, gestion et privatisation des entreprises.
Ils fixent en outre les modalités d'exercice de l'action
spécifique (qui est une action du capital social), et expliquent les
modalités d'acquisition de ces sociétés par leurs
salariés ou par des tiers dans le cadre de la privatisation
prévue à cet effet.
2. La politique d'investissement spécifique
aux huiles alimentaires :
Il est utile de souligner que l'on peut rencontrer aujourd'hui
des technologies anciennes dues à l'existence d'unités
construites avant l'indépendance en coexistence avec des technologies
intermédiaires acquises dans le cadre des programmes
réalisés à partir du premier Plan triennal en 1969 et des
technologies nouvelles introduites récemment.
Avant l'élaboration du Plan quinquennal 1980-1984, deux
grands projets ont été envisagés en 1978, l'un à
l'Est (Béjaia) et l'autre à l'Ouest (Béni-Saf). Ils
s'agissaient d'investissements lourds prévus avec de vastes
installations portuaires pour l'approvisionnement en grains et de gros moyens
de manutention. Leur coût était évalué autour de 02
milliards de DA de l'époque (environ 200 milliards de DA d'après
le cours actuel) (cf Théorie et pratique de la dévaluation
P.H Breton et A-D Schor 1993).
Le projet Ouest concernant les huiles a été
différé et ne sera pas réalisé avant 1984 à
Maghnia. Quant au projet Est, il a été révisé et
amputé des installations de trituration et d'autres
équipements.
Plus tard, l' ENCG a entrepris, dés l'année
1992, les démarches pour la réalisation d'un programme soutenu
de développement des graines oléagineuses au niveau national de
même qu'une rénovation de l'unique atelier de trituration
situé à Sig, dont la capacité est de
100 tonnes par jour. En matière de raffinage le tableau
ci-dessous indique les capacités du Groupe ENCG et leur
évolution entre 1969 et 1999. On remarque que la plus forte
évolution a eu lieu à partir des années 80 avec
l'installation des deux complexes de Maghnia et Béjaia.
Tableau n° 11 : Capacités
installées de l'ENGC et leur évolution entre 1969 et 1999
(Raffinage en t / j).
Unités de production
|
1969
|
1979
|
1989
|
1999
|
UP1
|
56
|
100
|
100
|
100
|
UP2
|
55
|
100
|
100
|
100
|
UP3
|
32
|
65
|
190
|
210
|
UP4
|
30
|
100
|
100
|
100
|
UP5
|
60
|
100
|
165
|
185
|
UP6
|
100
|
300
|
300
|
300
|
UP7
|
-
|
-
|
400
|
400
|
UP8
|
24
|
30
|
30
|
30
|
UP9
|
-
|
-
|
100
|
100
|
GROUPE ENCG
|
357
|
795
|
1485
|
1520
|
Source : ENCG. (collecte de
données).
Malgré la progression des capacités
installées durant cette période et jusqu'en 1999, il n'en demeure
pas moins qu'à partir de l'année 2000, date ayant connu le
démarrage des opérations de réforme pour se mettre
à niveau et obtenir la certification internationale de production ISO
9001, les capacités de raffinage ont fortement régressé.
En effet, la majeure partie des équipements de l'ENCG,
dataient d'avant les années 80, d'où la nécessité
de s'en défaire ce qui a entraîné cette régression
du potentiel de raffinage. Le tableau ci-après donne un aperçu
sur le potentiel réel et actuel de raffinage de l'ENCG :
Tableau n°12 : Capacités
installées de l'ENCG et leur évolution entre 2000 et 2005
(raffinage en tonnes / jour).
Capacité
/
année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
UP1
|
99
|
70
|
76
|
76
|
74
|
60
|
UP2
|
114
|
96
|
80
|
80
|
80
|
72
|
UP3
|
149
|
125
|
112
|
120
|
96
|
88
|
UP4
|
99
|
88
|
88
|
88
|
93
|
75
|
UP5
|
158
|
122
|
110
|
110
|
74
|
66
|
UP6
|
240
|
150
|
160
|
160
|
130
|
118
|
UP7
|
308
|
313
|
295
|
304
|
277
|
263
|
UP8
|
43
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
UP9
|
99
|
87
|
88
|
88
|
96
|
72
|
Groupe ENCG
|
1309
|
1051
|
1009
|
1026
|
920
|
815
|
Source : ENCG (collecte de données).
A coté de cette entreprise nationale, l'Etat dans le
cadre des réformes économiques, ayant supprimé le monopole
des importations des huiles brutes et du raffinage, a encouragé le
secteur industriel privé au lancement et à la promotion de ces
activités.
Source : ENCG
Figure n° 11 : Evolution de la production
d'huile de l'ENCG.
Bien vite, on peut s'apercevoir du déclin de la
production à partir des années 1999 au niveau de l'ENCG où
l'on peut constater que l'une des unités (Béjaia) a
complètement fermé. L'ENCG ne représente plus qu'environ
14% de la consommation.
Le reste est approvisionné par CEVITAL pour environ 85%
(et quelques petites entreprises, POLIPROS,.. dont la production est à
ses premiers balbutiements), et (1% environ sont des marques
étrangères à l'importation en huile de table).
C'est ainsi que la Société CEVITAL a obtenu
à partir de 1999, une part du marché qui bien vite (2000) est
devenue considérable (50%) avec la mise en service de la raffinerie
située à Béjaia qui travaille avec une capacité de
600 tonnes en 3x8, répartie sur deux lignes identiques de 300 t en 3x8,
soit une capacité globale de 1800 t / j en 2004. (CTC Edit 2004)
Figure n° 11 bis : Evolution de la production
d'huile de CEVITAL.
3.- Les investissements de base pour le renforcement
de la filière :
Les investissements de base ont pour objectif de mettre en
place des dispositifs dotés de moyens et de savoir-faire, capables
d'engendrer les conditions nécessaires pour la promotion et le
renforcement de la filière.
En fait, des réflexions ont eu lieu au cours des dix
dernières années, notamment par la mise en oeuvre de plan de
redressement comme celui engagé à partir de 1996 et appelé
« banque entreprise » qui avait pour objectif
d'alléger les entreprises des contraintes majeures qui freinaient leur
développement.
Toutefois, lorsque l'on analyse avec un peu de recul les
effets obtenus, l'on se rend compte, à l'exemple de l'expérience
vécue par le groupe ENCG, (Salhi S 2000), que ce type de dispositif n'a
servi à rien.
La réduction des coûts par la compression des
effectifs sans la prise en charge des éléments restructurant
(organisation, management, recherche-développement..,) n'a fait
qu'enfoncer plus profondément l'entreprise dans une
déstructuration indescriptible dont l'impact reste encore de nos jours
imprévisible. Malgré les efforts considérables consentis,
les objectifs de privatisation de l'entreprise n'ont pas été
atteints.
L'entreprise, qui pendant trente années depuis
l'Indépendance, assurait à elle seule l'approvisionnement de tout
le pays en huiles alimentaires n'a plus
« d'énergie » pour faire face au marché
local.
Ce type d'investissements qui vise le développement
à long terme des différents segments de la filière ne
concerne pas uniquement l'aspect technico-économique et
législatif mais aussi l'impact sur l'environnement socio-culturel du
moment.
L'un des premiers segments de la filière qu'il y
aurait lieu de prendre en charge dans le cadre de ce type d'investissement
concerne la remise à niveau de l'outil de production existant. Il s'agit
d'engager un changement radical des méthodes de gestion et
d'organisation avec la mise en place de système d'assurance de la
qualité des produits basés sur des normes définies au
préalable et existantes au niveau international (ISO 9000, 14000,etc).
Ceci constitue, à terme, pour l'entreprise, une plus
value lui permettant d'être mieux outillée pour s'engager dans le
passage obligé de la libéralisation.
Ce facteur essentiel autorise la compétitivité
et facilite les échanges (Bensiam N. 2000). La certification de
l'entreprise est une nouvelle approche qui a été dictée
par les exigences du marché international caractérisé au
cours de cette fin de siècle par :
- l'émergence de grands ensembles
économiques ;
- la globalisation et la mondialisation de l'économie;
- la mise en place de l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC).
Le second segment qui gagnerait à l'encouragement des
investissements à long terme concerne le facteur humain et
l'amélioration des connaissances par le développement des
échanges techniques, scientifiques et culturels, le domaine de la
formation et de la recherche.
Néanmoins, il est utile de souligner que les fondements
de la filière ne pourraient être garantis sans un encouragement
conséquent à la mise en oeuvre de toute une stratégie de
perception de la production de graines oléagineuses comme partie
intégrante des systèmes de cultures au niveau local.
A ce titre, il faut rappeler qu'avec l'avènement, du
PNDA en 2000, il y a eu une tentative d'investissement par l'Etat en faveur de
la production des graines oléagineuses sous forme de subvention pour les
exploitants agricoles (4000 DA/ha + 25% du prix de revient de la production).
Toutefois cette opération n'a pas eu les effets escomptés. Dans
les zones à pluviométrie printanière abondante, où
les oléagineux peuvent être conduits sans irrigation d'appoint
(exemple Mitidja, Annaba..,) d'autres produits plus rentables et mieux
maîtrisés sont restés plus attractifs telles les
légumineuses récoltées en vert (fèves, petit
pois...,). Ainsi la prime à la production prévue a
été retirée au début de la campagne agricole 2005.
En fait, il aurait certainement été plus judicieux de consacrer
cet effort au développement de périmètres irrigués,
base fondamentale de progrès et de production ; et d'inciter
à l'adoption de systèmes de cultures intensifs intégrant
l'oléagineux à des niveaux de rentabilité, substantiels
(soja, tournesol et colza.).
III.- ANALYSE DES FACTEURS INLUANT SUR LA
FILIERE :
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