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les problèmes fonciers en zone de front pionnier agricole: cas de Dèrègouè dans la province de la Comoé

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par Sihé NEYA
Université de Ouagadougou - URF/SH - département de géographie - Maîtrise 2006
  

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4.1.2. L'insécurité foncière chez les autochtones

Elle est variée et diffère selon le statut social des autochtones. Cette insécurité se rapporte au non-respect des clauses qui régissent les modes d'accès établis avec certains migrants et au manque de terre de plus en plus perceptible dans la zone.

· L'insécurité liée au non-respect des clauses

Les clauses, notamment les interdits et les obligations, que les propriétaires terriens imposent aux exploitants agricoles sont des éléments qui leur permettent de préserver à priori leur contrôle foncier. Par exemple, les interdictions coutumières et les redevances permettent d'abord aux chefs de terre d'empêcher toutes les tentatives de remise en cause de leur autorité sur les terres qu'ils ont attribuées aux migrants. Ensuite, cela leur permet de rappeler aux bénéficiaires que la terre qu'ils exploitent ne leur appartient pas et que toute opposition à ces obligations peut entraîner une reprise des parcelles. Si les migrants ont longtemps respecté ces clauses, ces dernières années nombre d'entre eux enfreignent à ces règlements.

Les propriétaires terriens coutumiers n'approuvent pas le fait que certains migrants adoptent des pratiques relatives à la mise en valeur des terres sans leur consentement : planter des arbres, céder la parcelle à une tierce personne, refuser de verser le loyer dans les contrats de métayage. Selon eux, elles viseraient à remettre en cause leur autorité sur les terres de leurs ancêtres. Toutes ces pratiques désapprouvées par les chefs terriens se déroulent dans un contexte où l'autorité coutumière est fragilisée par la présence du pouvoir administratif.

· L'insécurité liée au manque de terre : une menace future

C'est un problème que vivent les jeunes autochtones. Avec l'arrivée massive des migrants et l'intérêt économique que ces derniers suscitent dans la compétition foncière, les aînés propriétaires terriens leur attribuent les terres sans penser à l'avenir de leurs cadets. « Il n'y a plus de terre, les chefs de terre ont tout attribué aux migrants, et il serait difficile de reprendre ces parcelles dans les années avenirs quand ils en auront besoins » affirme SM, un jeune autochtone. Ces propos mettent en lumière le souci de pouvoir accéder à leur « patrimoine foncier collectif » à long terme. Si les terres sont toutes cédées aux migrants c'est le contrôle foncier des jeunes, relève de la chefferie terrienne coutumière, qui serait menacé. Au fait, les jeunes autochtones se sentent dans une situation d'insécurité qui s'inscrit dans le long terme.

Malgré les divergences au niveau de la perception des situations d'insécurité, les enquêtes menées dans le front pionnier de Dèrègouè ont révélé que les autochtones et les migrants vivent aussi une même instabilité foncière. Il s'agit du déguerpissement des paysans de la zone dite pastorale.

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