V- LA POLITIQUE DES PRIX DU LAIT:
1.- Le système d'encouragement à la
production du lait :
A partir de la fin de la période de dévaluation
vertigineuse du DA (années 1990), les prix des produits n'ont
cessé d'augmenter. Les intrants, les équipements et les produits
agricoles ont vu la disparition des soutiens dont ils
bénéficiaient antérieurement.
Toutefois, le lait continue de bénéficier d'un
encouragement sous forme de prime versée au producteur qui accepte de
livrer son lait aux usines de transformation. Cette prime d'encouragement est
passée de 3 à 7 DA/litre entre 1995 et 2005. En outre, pour
susciter la prise en charge de la collecte, une prime de 4 DA le litre
livré à l'usine est assurée pour les collecteurs livreurs,
ainsi qu'une prime de 2 DA le litre est versée aux usines
laitières à la réception du lait crû local. Enfin,
pour inciter les producteurs à améliorer la qualité du
lait livré aux usines de transformation, une réfaction ou
bonification, de 0,50 DA par gramme de matière grasse, est
appliquée à partir de 34 grammes par litre.
2.- Les prix à la consommation du lait :
Quant aux prix à la consommation, seul celui du litre
de lait pasteurisé en sachet pour la grande consommation reste sous la
surveillance des pouvoirs publics. Ainsi les négociations du 5
février 2001 avaient abouti à l'augmentation du prix du sachet de
lait pasteurisé, de 20 à 25 DA/ litre et le 15 du même mois
on assistait à une libéralisation complète des prix du
lait conditionné en bouteille et en carton `Tétra Pack'.
Finalement, la politique des prix qui semblait pendant
longtemps porter préjudice à la filière lait, s'efface
progressivement pour permettre l'établissement des prix réels,
fixés par les cours du marché international. Ainsi la politique
des prix tendant à s'effacer ne constitue plus une entrave majeure au
développement de la filière lait.
Il est utile de souligner que dans les pays de l'UE, gros
producteurs de lait et de leurs dérivés, pourvoyeurs partiels en
produits laitiers de l'Algérie, le prix du litre de lait
pasteurisé à l'étalage est de 0,55 Euro en moyenne, soit
l'équivalent toutes choses égales par ailleurs de 55 DA, ce qui
représente un peu plus du double du prix actuel du sachet de lait
pasteurisé et un peu plus cher de 11 DA environ le litre de lait sous
emballage longue durée `Tétra Pack'.
3.- Le système de taxation à l'importation
des produits laitiers :
Tableau N°18: Evolution du
droit de douane en Algérie (1980-2004)
Produit
|
1980-1985
|
1992-1995
|
1996
|
1997-1998
|
1999-2000
|
2001-2004
|
DD%
|
TUGP%
|
DD%
|
TVA%
|
DD%
|
TVA%
|
DD%
|
TVA%
|
DD%
|
TVA%
|
DD%
|
TVA%
|
Lait frais
|
Ex
|
Ex
|
/
|
/
|
/
|
/
|
/
|
/
|
/
|
/
|
/
|
/
|
Lait et crème
|
|
Ex
|
3
|
Ex
|
3
|
Ex
|
5
|
Ex
|
25
|
Ex
|
30
|
Ex
|
Poudre de lait
|
3
|
Ex
|
3
|
Ex
|
3
|
Ex
|
5
|
Ex
|
5
|
Ex
|
5
|
Ex
|
Yaourt
|
/
|
/
|
25
|
13
|
25
|
13
|
25
|
21
|
25
|
21
|
30
|
17
|
Beurre
|
3
|
7.25
|
25
|
13
|
25
|
13
|
25
|
21
|
25
|
21
|
30
|
17
|
Fromage
|
25
|
11.11
|
60
|
13
|
60
|
13
|
45
|
21
|
45
|
21
|
30
|
17
|
Fromage fonte de transformation
|
25
|
11.1
|
60
|
13
|
25
|
13
|
25
|
21
|
45
|
21
|
30
|
17
|
MGLA
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
5
|
21
|
5
|
17
|
Source : Service de la Douane CNIS.
On peut constater que le lait, les crèmes et la poudre
de lait, sont pratiquement exonérés des taxes sur la valeur
ajoutée (TVA). Les droits de douanes (DD) sur le lait et crèmes
qui ont évolué à partir de 1999 pour atteindre 30% en 2001
(et maintenu ainsi) à l'importation ne l'ont pas été pour
la poudre de lait qui reste au niveau des 5%. Il est vrai que les importations
de lait frais, pasteurisé et des crèmes sont très
limitées, par contre la poudre de lait représente 95% des
importations de produits laitiers depuis une dizaine d'années.
L'absence de protectionnisme sur ce produit laitier,
imposée par les conditions sociales du pays a influé sur la
faiblesse d'intégration de la production laitière locale et
partant sur les systèmes d'élevages à adopter.
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