VII- Propositions de mise en oeuvre pour la gestion des
forêts du Cameroun
La destruction des forêts au Cameroun
est de nos jours une question de survie et, c'est la raison pour laquelle la
mise en pratique de stratégies adéquates serait nécessaire
afin d'endiguer l'exploitation excessive et illégale.
La mise en OEuvre de la gestion des forêts
tropicales en général et celles du Cameroun en particulier donne
lieu à une prise de conscience qui s'accompagne de la volonté des
services de L'Etat de ne pas compromettre la nature forestière des
écosystèmes considérés. « En ce sens, la
gestion est un acte global et volontaire. Elle correspond à des choix
conscients, s'exerçant à différents échelons de
décision, généralement nationaux et locaux, et se
rapportant aux objectifs assignés à chaque espace forestier ainsi
qu'aux conditions de leur réalisation. Les objectifs en cause peuvent
concerner la production de biens matériels, comme le bois ou le gibier
ou bien le maintien de certains services, tels ceux associés à la
conservation des sols ou de la biodiversité. Leur réalisation
peut conduire à une réorganisation de l'écosystème,
sans toutefois aller jusqu'au défrichement ou, a contrario , aboutir
à sa protection intégrale. Ajoutons qu'une gestion effective
implique la maîtrise de l'ensemble de ces processus de décision et
d'exécution »101. Or, par rapport aux
différents problèmes évoqués, le contexte
socio-économique et politique du Cameroun et même de la plupart
des pays tropicaux inhibe cette dernière exigence.
100 DURRIEU de MADRON luc
,FORNI Eric et al,Le Projet d'Aménagement Pilote intégré
de Dimako ( Cameroun).CLRAD-Forêt.
Montpellier-France,1998,p.23.
1°1BERGONZIMI
Jean-Claude et LANDY Jean-Paul , Les forêts tropicales ( cirac0
,IvIontpellier,2000,p122.
C'est en 1990 que commence véritablement la
mise en place d'une initiative importante pour promouvoir la conservation des
écosystèmes avec l'ouverture d'un bureau national du Fonds
mondial pour la nature ( WWF). « Au sein de cette organisation, le
Cameroun a été retenu comme l'un des cinq pays d'Afrique devant
faire l'objet d'un programme national de conservation »102.
Afin de mieux renforcer les stratégies mises en place par le
gouvernement camerounais, les propositions suivantes peuvent être
nécessaires et à long terme peuvent réduire le taux de
déforestation au Cameroun.
1-La mise en place d'une conservation de la
biodiversité au développement durable : Disons que la
pauvreté est l'une des principales causes qui accélère la
destruction des forêts au cameroun. La lutte contre la cette
pauvreté peut alors constituer un moyen puisant en faveur de la
conservation, à condition que la croissance économique
améliore le bien être de tous les membres de la
société locale.
L'appui des programmes de conservation aux initiatives
de développement durable représente l'une des recommandations
majeures pour le bien des populations. Une stratégie de planification
des ressources naturelles et de l'aménagement du territoire aux niveaux
national, provincial et local est nécessaire afin de s'assurer que le
patrimoine biologique du Cameroun ne serait pas sacrifié inutilement.
L'installation d'une base --vie est nécessaire et parfois ne
représente qu'un faible pourcentage de dégâts.
Mais, « le problème auquel on est confronté
réside dans les conséquences de la création d'une nouvelle
zone de concentration de populations rurales
»103
2- Inciter la population locale à participer
dans les prises de décisions : Il serait donc important de lier autant
que possible les systèmes de connaissances autochtones et modernes pour
une compréhension plus profonde de l'ensemble des problèmes
liés à la conservation de la biodiversité. Le fait d'avoir
manqué de reconnaître, de comprendre, et d'utiliser les
connaissances techniques et pratiques des autochtones au Cameroun, à
contribuer à la dégradation de l'environnement.
1°2 MONZA Jean --Pierre
>L'Atlas pour la conservation des forêts
tropicales d'Afrique, Paris,1996,p_140.
1°3 DURRIEU de MADRON
Luc, FORNI Eric, et al, Les techniques d'exploitation à faible
impact en forêt dense humide camerounaise,
CIRAD-Forêt.Montpellier,1998,p.4.
3 - La surveillance et évaluation des projets
relatifs à la conservation des forêts : Il serait utile de
développer des systèmes de gestion commune dans les zones
officiellement protégées, aussi bien que pour les systèmes
de production sur les aires non-protégées. La
décentralisation serait nécessaire pour mieux gérer les
ressources biologiques, permettant ainsi aux communautés locales
d'exploiter les ressources naturelles de manière durable.
4- Tous ceux qui exploitent les forêts au
Cameroun devraient être traités de manière équitable
: Comme remarque, les différents acteurs qui agissent au sein d'une
communauté ont souvent des points de vue différents sur
l'exploitation et la conservation des ressources biologiques. Les populations
locales ont souvent été ignorées ou
désavantagées lors de la mise en place des activités de
développement.
5-Des motivations adéquates sont
nécessaires pour encourager tous les participants à
s'intéresser à la conservation : Tous les êtres humains
prennent le plus souvent des décisions rationnelles, et tiennent compte
de manière équilibrée les considérations
culturelles, sociales, et économiques lors des débats. Mais, la
participation de la communauté locale à la prise de
décisions relatives aux ressources biologiques est souvent, en
elle-même, une motivation envers une gestion durable.
6-Développer un programme pilote pour
évaluer et démonter l'approche de planification du paysage envers
la conservation des forêts au Cameroun : Ce programme doit se faire au
niveau national et local afm de développer des mécanismes qui
doivent être appliqués de manière très souple et
très soignée.
7- Une participation étendue est essentielle :
Les populations locales doivent prendre part à chaque étape de la
planification pendant la mise en oeuvre, et l'évaluation. Au
début de toutes opérations, le gouvernement camerounais et les
acteurs devront intégrer de nouveaux projets et motiver les
communautés locales pour que les projets se réalisent. Et par la
suite, les communautés locales et les entreprises privées
devraient ensemble initier des projets. Les projets ne devraient
jamais se réaliser pour les communautés
locales uniquement, mais avec elles.
8-La construction des routes est très capitale
: Le tracé des routes est cependant une affaire de spécialistes,
de la planification à la réalisation. Au Cameroun, les travaux de
construction des routes sont parfois le résultat d'un mauvais travail et
les conséquences augmentent le plus souvent le degré de
l'érosion entraînant les pertes de terres vers les bas fond et
compromettre le transport des grumes. D'où la nécessité de
mettre en place des stratégies viables pour la construction des routes
à travers les cadres spécialisés du ministère des
transports camerounais afin d'éviter le pire. Mais leur mise en place
doit cependant être planifiée en liaison avec les autres
opérations d'exploitation forestière, que ce soit l'inventaire,
l'abattage et la construction des pistes secondaires.
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