V. IMPACT DU PATURAGE ET DEGRADATION DES POTENTIALITES
5.1. IMPACT SUR LES POTENTIALITES
PASTORALES
Dans La IVème série de Mekna, comme
dans d'autres régions du Nord ouest, les facteurs climatiques
précaires, les forces anthropiques, la déstructuration de
l'organisation sociale tribale, la privatisation de certaines terres
collectives et leur affectation à d'autres usages, ont engendré
la dégradation souvent irréversible des écosystèmes
pastoraux et la chute de leur productivité.
Ainsi, les espaces pastoraux se trouvent
rétrécis face à l'accroissement continu des effectifs des
petits ruminants engendrant un grand déséquilibre entre besoins
et disponibilités fourragères. En effet, les parcours qui
contribuaient pour 65 -80 % des besoins du cheptel jusqu'aux années 60,
ne contribuent actuellement que pour 15-25 % selon que l'année est
sèche ou normale. Les phénomènes d'ensablement et
de désertification se sont accentués et sont devenus une menace
aux attributs vitaux des écosystèmes.
L'impact du pâturage sur les potentialités
pastorales est accordé à une exploitation défectueuse et
un surpâturage chronique conduit à la dégradation des
ressources sylvo-pastorales.
5.1.1. Surcharge de pâturage
Une exploitation insuffisante favorise le développement
d'une flore arbustive plus ou moins inalibile, mais de façon
générale la dégradation des pâturages est due
plutôt à leur surexploitation. Lorsque la charge animale est
excessive (surpâturage), la quantité de matière
végétale prélevée chaque année devient
supérieure à la quantité de matière consommable
produite prise sur le capital végétal.
Les plantes n'ayant pas la possibilité de reconstituer
leurs réserves disparaissent : il y'a réduction de la
couverture végétale. Cela commence par la disparition des plantes
vivaces.
A long terme, le surpâturage provoque la
dégradation de la pâture mais même à court terme, un
pâturage excessif diminue la production en réduisant la
repousse.
5.1.2. Causes de surpâturage
Le surpâturage a pour origine :
- Des techniques d'exploitation pastorale
défectueuses.
- Une réduction progressive des zones de pâturage
et de leur production sans compensation par de nouvelles productions
fourragères.
- Un accroissement du nombre d'animaux pour essayer de
satisfaire les besoins résultant de la pression démographique.
5.1.2.1. Mauvaise exploitation des
parcours
L'exploitation est tout à fait irrationnelle :
pas de rotations, une surcharge permanente d'animaux, une utilisation
précoce de la pâture au printemps alors que l'herbe vient à
peine de démarrer et qu'elle n'a pas reconstitué ses
réserves racinaires, une utilisation tardive en automne parfois sur des
sols mouillés où l'animal en tassant le sol détruit la
structure et provoque un ruissellement accru des eaux.
Les conséquences sont importantes car, outre une
diminution de la quantité de l'herbe produite, il est nécessaire
d'avoir des surfaces plus étendues pour assurer la même
production.
5.1.2.2. Réduction progressive des zones
pâturables
La disparition progressive des zones du pâturage et de
leur potentiel de production n'est pas compensée par des apports
nouveaux, l'extension des cultures fourragères est faible et les
remèdes proposés pour augmenter les ressources en fourrages ne
sont pas toujours adéquats.
Ainsi, les mises en défens de longue durée,
telles qu'elles sont parfois réalisées, mettant hors exploitation
d'importantes surfaces en vue d'une régénération
problématique, diminuent à court terme les surfaces
pâturables et contribuent à surcharger, donc à
dégrader les zones environnantes restées utilisables ; le
remède risque d'aggraver le mal du fait de la dégradation du sol
provoquée par le bétail.
Le piétinement du bétail, s'il prend des
proportions excessives, rend le terrain compact, empêche la circulation
de l'air et de l'eau nécessaire à la vie organique du sol, aux
échanges chimiques et au développement des racines des plantes.
Les végétaux herbacés disparaissent progressivement, et le
terrain dénudé est alors soumis à l'action des agents de
l'érosion, vent et précipitation atmosphériques. Leurs
racines mises à nu sont fréquemment blessées par le pied
du bétail et la pourriture s'introduit dans le bois. Ce fait est
accordé à une forte destruction du couvert végétal
d'où la réduction immédiate des zones pâturables.
5.1.2.3. Augmentation du nombre d'animaux
(surcharge)
Malgré les diminutions des surfaces pâturables,
le nombre d'animaux augmente à cause du prestige des éleveurs en
fonction du nombre de bêtes qu'ils possèdent. Cette augmentation
engendre une surcharge à la surface pâturable menée d'une
réduction continue, cause du pâturage extensif.
|