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Parcours en forêt et risque de dégradation des potentialités pastorales dans la IVème série forestière de Mekna (Tabarka-Tunisie)

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par Naceur BOUSSAIDI
Université Tunis-Cartage (INAT) - Mastère de l'INAT en lutte contre la désertification 2005
  

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V. IMPACT DU PATURAGE ET DEGRADATION DES POTENTIALITES

5.1. IMPACT SUR LES POTENTIALITES PASTORALES

Dans La IVème série de Mekna, comme dans d'autres régions du Nord ouest, les facteurs climatiques précaires, les forces anthropiques, la déstructuration de l'organisation sociale tribale, la privatisation de certaines terres collectives et leur affectation à d'autres usages, ont engendré la dégradation souvent irréversible des écosystèmes pastoraux et la chute de leur productivité.

Ainsi, les espaces pastoraux se trouvent rétrécis face à l'accroissement continu des effectifs des petits ruminants engendrant un grand déséquilibre entre besoins et disponibilités fourragères. En effet, les parcours qui contribuaient pour 65 -80 % des besoins du cheptel jusqu'aux années 60, ne contribuent actuellement que pour 15-25 % selon que l'année est sèche ou normale. Les phénomènes d'ensablement et de désertification se sont accentués et sont devenus une menace aux attributs vitaux des écosystèmes.

L'impact du pâturage sur les potentialités pastorales est accordé à une exploitation défectueuse et un surpâturage chronique conduit à la dégradation des ressources sylvo-pastorales.

5.1.1. Surcharge de pâturage

Une exploitation insuffisante favorise le développement d'une flore arbustive plus ou moins inalibile, mais de façon générale la dégradation des pâturages est due plutôt à leur surexploitation. Lorsque la charge animale est excessive (surpâturage), la quantité de matière végétale prélevée chaque année devient supérieure à la quantité de matière consommable produite prise sur le capital végétal.

Les plantes n'ayant pas la possibilité de reconstituer leurs réserves disparaissent : il y'a réduction de la couverture végétale. Cela commence par la disparition des plantes vivaces.

A long terme, le surpâturage provoque la dégradation de la pâture mais même à court terme, un pâturage excessif diminue la production en réduisant la repousse.

5.1.2. Causes de surpâturage

Le surpâturage a pour origine :

- Des techniques d'exploitation pastorale défectueuses.

- Une réduction progressive des zones de pâturage et de leur production sans compensation par de nouvelles productions fourragères.

- Un accroissement du nombre d'animaux pour essayer de satisfaire les besoins résultant de la pression démographique.

5.1.2.1. Mauvaise exploitation des parcours

L'exploitation est tout à fait irrationnelle : pas de rotations, une surcharge permanente d'animaux, une utilisation précoce de la pâture au printemps alors que l'herbe vient à peine de démarrer et qu'elle n'a pas reconstitué ses réserves racinaires, une utilisation tardive en automne parfois sur des sols mouillés où l'animal en tassant le sol détruit la structure et provoque un ruissellement accru des eaux.

Les conséquences sont importantes car, outre une diminution de la quantité de l'herbe produite, il est nécessaire d'avoir des surfaces plus étendues pour assurer la même production.

5.1.2.2. Réduction progressive des zones pâturables

La disparition progressive des zones du pâturage et de leur potentiel de production n'est pas compensée par des apports nouveaux, l'extension des cultures fourragères est faible et les remèdes proposés pour augmenter les ressources en fourrages ne sont pas toujours adéquats.

Ainsi, les mises en défens de longue durée, telles qu'elles sont parfois réalisées, mettant hors exploitation d'importantes surfaces en vue d'une régénération problématique, diminuent à court terme les surfaces pâturables et contribuent à surcharger, donc à dégrader les zones environnantes restées utilisables ; le remède risque d'aggraver le mal du fait de la dégradation du sol provoquée par le bétail.

Le piétinement du bétail, s'il prend des proportions excessives, rend le terrain compact, empêche la circulation de l'air et de l'eau nécessaire à la vie organique du sol, aux échanges chimiques et au développement des racines des plantes. Les végétaux herbacés disparaissent progressivement, et le terrain dénudé est alors soumis à l'action des agents de l'érosion, vent et précipitation atmosphériques. Leurs racines mises à nu sont fréquemment blessées par le pied du bétail et la pourriture s'introduit dans le bois. Ce fait est accordé à une forte destruction du couvert végétal d'où la réduction immédiate des zones pâturables.

5.1.2.3. Augmentation du nombre d'animaux (surcharge)

Malgré les diminutions des surfaces pâturables, le nombre d'animaux augmente à cause du prestige des éleveurs en fonction du nombre de bêtes qu'ils possèdent. Cette augmentation engendre une surcharge à la surface pâturable menée d'une réduction continue, cause du pâturage extensif.

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