3.3.4.3. Cheptel
3.3.4.3.1. Introduction
Les conditions du milieu très contrastées et la
variété des structures d'exploitation ont façonné
une mosaïque de races locales bien adaptées aux conditions locales.
Les agriculteurs ont déclaré vouloir acquérir des animaux
en vue d'augmenter leurs revenus. Les productions animales constituent donc aux
yeux des populations locales une source importante de revenus potentiels. Le
cheptel est constitué essentiellement par les caprins, les ovins,
et les bovins.
Les troupeaux pâturent essentiellement en forêt et
occasionnellement sur les chaumes de céréales en période
estivale.
3.3.4.3.2. Effectifs totaux
L'enquête socio-économique permet
l'évaluation de l'ensemble des paramètres démographiques
nécessaires à la préparation des opérations de
développement de l'élevage. Elle doit permettre, à
l'échelle d'une région de préciser :
- Le type d'élevage et de troupeaux d'une
région.
- Nombre total de tête de bétail.
Ainsi, au cours du temps l'élevage évolue ;
les effectifs changent sous l'influence des contraintes climatiques ou
économiques.
Le tableau suivant donne l'effectif total du cheptel dans
chaque douar :
Tableau n° 17 : Effectif du cheptel par
Douar
Douars
|
Nombre du cheptel
|
Caprin
|
ovin
|
bovin
|
Treiia
|
304
|
187
|
119
|
Hmeidia
|
219
|
87
|
104
|
Skhouna
|
139
|
242
|
59
|
Mgaidia
|
364
|
362
|
279
|
Hseinia
|
446
|
253
|
133
|
Dhwahria
|
314
|
157
|
39
|
Jleifia
|
380
|
150
|
112
|
Sidi Ruine
|
189
|
89
|
46
|
Mhalhlia
|
275
|
318
|
97
|
TOTAL
|
2630
|
1845
|
988
|
Effectif total 5463 têtes
|
Dans la zone qui nous intéresse le troupeau est
composé de bovins, ovins et caprins. L'importance de chaque
espèce varie localement. L'espèce dominante par le nombre est
l'espèce caprine (46,64 %) qui est partout massivement présente
et susceptible de valoriser beaucoup d'espèces ligneuses
délaissées par les ovins. La chèvre permet d'utiliser des
zones difficiles et pauvres. C'est un excellent transformateur, un fournisseur
précieux de protéines animales pour des éleveurs des
régions pauvres pour posséder une vache. L'espèce caprine
résiste à des conditions difficiles, donne du lait
quotidiennement et souvent deux chevreaux par an « c'est la vache des
pauvres ». Si les bovins sont aussi partout présents ils
représentent cependant un nombre nettement inférieur (17,70 %).
Les ovins sont les moins nombreux que les caprins (35,65%). Le troupeau est
donc constitué des deux espèces largement dominantes (caprins et
ovins).
3.3.4.3.3. Taille du troupeau
La taille du troupeau est déterminée par le
volume de bétail possédé par un ménage mais elle
pourrait être déterminée par la configuration des zones
forestières et aussi en fonction de l'abondance ou de la rareté
de l'herbe.
Le cheptel des douars de la IVème
série de Mekna pâture dans cette zone est composé de 5463
têtes dont 2630 caprins (48,15%), environ 1845 têtes d'ovins
représentant 33,77% et 988 têtes de bovin représentant
18.08%
3.3.4.3.4. Conduite des troupeaux
Le gardiennage collectif étant rare et chaque
ménage fait pâturer son troupeau par ses propres moyens.
Dans notre zone d'étude, étant donné que
les hommes sont relativement présents dans les villages, c'est aux
femmes dans la majorité du temps qu'on assure le gardiennage des
troupeaux familiaux. Le reste du temps le gardiennage est assuré par les
hommes et les enfants âgés de 10 à 13 ans.
3.3.4.3.5. Pacage en forêt et en d'autres
zones
3.3.4.3.5.1. Pacage en forêt
Les ressources fourragères que produit la forêt
sont généralement utilisées en y introduisant le
bétail quelles sont susceptibles de le nourrir. C'est assurément
la moins coûteuse, mais aussi la plus dangereuse. Rien ne s'oppose au
fauchage des graminées et d'autres plantes fourragères
herbacées lorsque la pelouse est bien découverte et suffisamment
étendue.
3.3.4.3.5.2. Pacage en d'autres zones
C'est le pâturage hors forêt. Les portions du
terrain de parcours laissées en dehors des limites de la forêt ne
présentent parfois que de faible différences d'aspect
général avec cette forêt elle même. Il existe
d'importantes surfaces où les végétaux ligneux, même
de petite taille se trouvent presque éliminés. La population fait
pâturer leur troupeau en dehors de la forêt et dans les zones
éliminées pendant des périodes bien
déterminées surtout en été où les troupeaux
pâturent dans les jachères.
IV. ETUDE DES POTENTIALITES PASTORALES
4.1. INTRODUCTION
Le parcours en forêt revêt une très grande
importance vu son effet sur les potentialités pastorales et sylvicoles.
Actuellement, presque toutes les forêts tunisiennes sont en état
de surpâturage qui met en danger toute régénération
naturelle ou artificielle. Cependant, l'importance de la contribution
forestière dans le bilan fourrager nous invite à entreprendre des
mesures spécifiques pour sauvegarder la composante pastorale sans pour
autant sacrifier la production ligneuse ou/et subéricole.
L'impact du cheptel s'accentue du fait de la recrudescence
des effectifs dû à la non application des textes
réglementant le pâturage en forêt ce qui occasionne par
conséquent la dégradation des potentialités pastorales. La
IVème série des forêts de Mekna qui constitue la zone de
notre étude en est un cas où la a dégradation est
poussée.
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