4.2. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
4.2.1. Matériels et méthode
4.2.1.1. Matériels
La composition floristique d'un parcours varie d'un endroit
à l'autre, d'une année à l'autre. Les groupements
floristiques des parcours ne sont pas statiques. L'analyse floristique permet
de caractériser l'association phyto-sociologique constituant un
parcours, d'en apprécier la qualité et le rendement à une
époque donnée et d'en suivre les variations au cours du temps. La
végétation dans la zone d'étude est composée de
trois strates : strate arborée, strate arbustive (maquis) et la
strate herbacée. La composition floristique de ces trois strates est en
état de dégradation sous l'effet de l'action anthropique. Il
s'agit de mettre au point des méthodes valables pour évaluer
à partir de quelques paramètres d'étude (biomasse
consommable ; biomasse totale ; fréquence d'espèce...),
la valeur pastorale et l'importance de la forêt dans l'alimentation du
cheptel.
Toute la série est presque recouverte par une
végétation qui diffère selon les formations et leur
superficie :
Chêne Liège :
943.75 ha
Maquis : 178.11
ha
Clairière forestière
: 182.64 ha
Pin pignon : 112 ha
Mélange chêne liège + chêne zeen
: 137.5 ha
Plantation de Pin maritime : 202.5 ha
Plantation d'Eucalyptus : 4 ha
Plantation de Pin radiata : 3 ha
Clairière cultivées
: 492.5 ha
4.2.1.2. Méthode d'étude
4.2.1.2.1. Cartographie
L'appréciation de la biomasse de la formation
végétale à décrire sera obtenue par addition de
taux de recouvrement des différentes strates qui diffère d'un
milieu à un autre vu l'hétérogénéité
des formations végétales à travers les différents
endroits de la zone d'étude et pour évaluer cette biomasse qui
sera un paramètre de calcul pour la détermination du nombre de
placettes nécessaires à effectuer dans la
IVème série de Mekna. Il convient en premier lieu de
procéder à une analyse physionomique par cartographie de la
végétation et c'est ce qu'on a déjà
réalisé lors des plusieurs prospections de terrain qui nous ont
permis d'actualiser l'occupation des sols et de distinguer par la
méthode des relevés des différents grands milieux.
Avant de matérialiser les placettes échantillons
et après des visites sur le terrain, on a pu cartographier les
différentes composantes de la zone de point de vue
végétation et établir enfin une carte actualisée de
peuplements sur laquelle on a défini un réseau maillé
parallèlement à une direction de progression choisie.
L'écartement entre les lignes du réseau maillé et le
centre de placette sur les mêmes lignes sont fonction de
l'écartement de la surface inventoriée.
4.2.1.2.2. Détermination des
placettes
La végétation forestière destinée
au parcours est par nature hétérogène, c'est-à-dire
que la production de la biomasse n'est pas la même en plusieurs endroits
du parcours. La zone est alors divisée en type de strates
végétales dont chacune comportera plusieurs placettes. A ce
propos, on cherche alors à déterminer leur emplacement par
échantillonnage. Pour éviter l'échantillonnage au hasard
et en vue de connaître le nombre de placettes nécessaires pour
l'étude d'évaluation de la biomasse à partir de la
végétation à l'échelle de la zone d'étude,
nous avons opté à l'échantillonnage systématique.
Pour cela et par un échantillonnage préliminaire on a choisi les
deux plus long transects tracés en coupant la série en ses deux
diagonales selon une direction bien déterminée.
Cette méthode a l'avantage de suivre tout au
long de ses deux transects (deux diagonales) les variations des
différents facteurs écologiques. Il est à noter que le
nombre de placettes au niveau de chaque type de peuplement doit être
proportionnel à sa superficie.
A la lumière de la superficie de chaque
strate végétale et pour q'un groupement puisse être
décrit correctement nous disposons de N placettes nécessaire pour
déterminer les périmètres à étudier selon
une erreur à craindre (E) jugée acceptable au seuil de
signification 10%.
4.2.1.2.3. Méthode d'étude dans chaque
strate
a. Strate arborée (Chêne
liège)
Pour la strate arborée, on s'intéresse
particulièrement à la production des glands du chêne
liège qui est l'espèce dominante, on procède donc à
la matérialisation des placettes sur le terrain. Ainsi, la
détermination d'un premier point en se basant sur un repère
commun sur carte et sur terrain est indispensable. On utilise en ce sens une
boussole pour progresser toujours selon la direction choisie. Pour mesurer la
distance fixée entre les placettes, on commence à partir du
centre de chaque placette pour arriver à ce qui suit, le centre de
chaque placette est indiqué par un piquet. Après l'installation
des placette sur le terrain, on procède à la détermination
du nombre de pieds de chêne liège par placette sur le terrain
(densité), puis on cherche l'arbre moyen par placette
(Xi) pour pouvoir déterminer le nombre de kgs de glands
qui sera extrapolé à la placette et à l'hectare et enfin
à toute la superficie totale du chêne liège.
Le procédé que nous avons adopté pour la
détermination de la production en glands est intégralement
basé sur l'échantillonnage systématique.
Les raisons d'un tel choix sont les suivantes :
- Le chêne liège se comporte comme un arbre
fruitier qui produit peu de fruits lorsque la glandée de l'année
précédente est importante.
- On admet que la production en glands obéit
à un cycle alternant entre une bonne et de mauvaises glandées
dont la période se situerait entre 3 et 4 ans. (ElAfsa,
1978)
- Dans une même station, nous avons
constaté que la glandée varie d'un arbre à un autre en
fonction du diamètre des arbres, de leur surface foliaire, de leur
exposition et enfin de leur état sanitaire (surtout attaque de
Lymantria dispar ) .
- Nous avons également constaté des
variations dans la production d'une station à une autre et sur une
échelle plus grande d'un milieu phytoécologique à un
autre.
- Enfin, la période de maturation des
glands variant d'un arbre à un autre, d'un massif à un autre
varie vraisemblablement en fonction de la température et de
l'humidité. Il est difficile sinon impossible de déterminer le
meilleur moment de la récolte car celle-ci doit s'effectuer avant que ne
commence la chute des fruits.
En effet, les glands qui tombent après maturation, sont
difficiles à récupérer en raison soit à cause de
l'existence d'un maquis dense et impénétrable, soit de leur
ramassage par les usagers, soit enfin, de leur consommation rapide par le
bétail, les sangliers ou les deux à la fois.
b. Strate arbustive
Pour le maquis on utilise la même méthode et la
même démarche que celle décrite précédemment
au niveau de la formation forestière mais on s'intéresse ici et
plus précisément à la détermination de la biomasse
aérienne et la fréquence des espèces arbustives
palatables.
Pour la matérialisation des placettes sur terrain, on
utilise souvent des placettes (carré) de 25 m² de surface
b. 1. Dénombrement :
Le dénombrement des espèces dans chaque
unité de végétation peut être réalisé
comme suit :
- Nous effectuons un relevé systématique
dans chaque unité de végétation de manière à
obtenir au moins N enregistrements pour chaque unité,
il est évident que plus il y a de relevés, plus la
végétation est évaluée correctement.
- Au sein de chaque placette délimitée, le
nombre de pieds présents est rapporté sur une fiche qui comporte
la liste des espèces existantes dans le maquis.
- La somme des pieds dénombrés pour chaque
espèce est ensuite calculée, la fréquence des
espèces (en %) est déterminée en divisant la somme des
pieds de chaque espèce par la somme totale des pieds
dénombrés et en multipliant le résultat par 100.
Le nombre de pied de chaque espèce exprimé par
hectare et ensuite calculé en divisant le nombre total de pieds de
l'espèce recensée par la superficie totale
échantillonnée (exprimée en m²) et en multipliant le
résultat par 10000 (1 ha).
b.2. Calcul de la biomasse :
Sur une placette de 25 m² on coupe la
biomasse des espèces contenues dans ce relevé puis on effectue un
pesage pour la biomasse consommable et la biomasse totale ce qui donne la
biomasse verte (parfois improprement appelée « Poids
vert »). La biomasse consommable est ensuite séchée
à l'étuve à 80 °C jusqu'à obtenir une biomasse
constante, généralement obtenue au bout de 24 h, puis
pesée, ce qui donne enfin la biomasse sèche ( parfois
improprement appelée « Poids sec»).
c. Strate herbacée
Après l'échantillonnage et pour la
détermination de la biomasse on se réfère à ces
deux méthodes :
c. 1. Evaluation de la composition
botanique
La méthode des points quadrats alignés de Daget
et Poisonnet (1971) qui permet l'étude de la composition botanique et de
définir la fréquence spécifique (FSi) qui
est le nombre de points où l'espèce a été
recensée) et la contribution spécifique des espèces
((CSi) qui représente la participation relative de
chaque espèce dans le peuplement).
Csi= Fsi x 100 / Ó FSi
Cette méthode permet également d'évaluer
le recouvrement de la végétation herbacée, de
déterminer la valeur pastorale des herbages et de faire l'analyse
structurale du peuplement graminoïde. Elle se prête aussi à
l'analyse statistique.
Pour son application, elle consiste à recenser les
présences des espèces à la verticale de points
disposés régulièrement le long d'une cordelette
graduée tendue au dessus du tapis herbacé à l'aide de deux
(2) piquets. La longueur totale de la corde est de 20 m. Chaque ligne comporte
100 points de lecture distants de 20 cm. Une tige métallique ou une tige
de graminée pérenne matérialise la ligne de visée
jusqu'au sol. Elle est déplacée verticalement le long de la
cordelette graduée.
A chaque point, on note toutes les espèces qui sont en
contact avec la ligne de visée. Chaque espèce n'est
recensée qu'une fois par point de lecture. Concrètement sur le
terrain, la méthode nécessite au moins deux personnes.
L'observateur vise perpendiculairement à la surface du sol en s'aidant
de la tige. (voir schéma1)
Schéma 1
Il annonce toutes les espèces qui sont en contact avec
la tige à la seconde personne qui les note sur le formulaire de
relevé. L'observateur prend soin d'écarter les espèces au
fur et à mesure pour observer les espèces sous-jacentes qui
peuvent être en contact avec la tige (Jean-Pierre S., 1997)
Dans notre cas le terrain est dégagé, les
placettes sont choisies et ayant une superficie de 400m² chacune
d'où la facilité de la matérialisation des points
quadrats.
Pour chaque placette de 400 m²nous avons effectués
quatre relevés.
c. 2. Evaluation de la biomasse
primaire herbacée
- Principe
Evaluer la quantité de matière sèche
végétale aérienne produite par unité de surface.
- Méthode
Cette évaluation concerne la biomasse
végétale herbacée, plus précisément la
fraction aérienne (les racines ne sont pas concernées) activement
recherchée et appétée par le bétail.
L'évaluation de la biomasse potentielle herbacée
a été faite par la méthode de la récolte
intégrale de placeaux d'un mètre carré et la
précision recherchée sera de 10%.
Les parcelles où on effectue les coupes avaient un
couvert herbacé hétérogène. Elles ont
été choisies à des endroits de sites
échantillonnés où le couvert est abondant.
Pour chaque placette on a matérialisé cinq
placeaux de 1m² de façon à avoir plus de données sur
la strate herbacée et ses composantes floristiques.
On fait ensuite la séparation entre les espèces
palatables et non palatables, le pesage de la matière verte et
l'étuvage dans le but de déterminer la production
fourragère sèche.
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