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Parcours en forêt et risque de dégradation des potentialités pastorales dans la IVème série forestière de Mekna (Tabarka-Tunisie)

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par Naceur BOUSSAIDI
Université Tunis-Cartage (INAT) - Mastère de l'INAT en lutte contre la désertification 2005
  

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4.2. METHODOLOGIE DE TRAVAIL

4.2.1. Matériels et méthode

4.2.1.1. Matériels

La composition floristique d'un parcours varie d'un endroit à l'autre, d'une année à l'autre. Les groupements floristiques des parcours ne sont pas statiques. L'analyse floristique permet de caractériser l'association phyto-sociologique constituant un parcours, d'en apprécier la qualité et le rendement à une époque donnée et d'en suivre les variations au cours du temps. La végétation dans la zone d'étude est composée de trois strates : strate arborée, strate arbustive (maquis) et la strate herbacée. La composition floristique de ces trois strates est en état de dégradation sous l'effet de l'action anthropique. Il s'agit de mettre au point des méthodes valables pour évaluer à partir de quelques paramètres d'étude (biomasse consommable ; biomasse totale ; fréquence d'espèce...), la valeur pastorale et l'importance de la forêt dans l'alimentation du cheptel.

Toute la série est presque recouverte par une végétation qui diffère selon les formations et leur superficie :

Chêne Liège : 943.75 ha

Maquis : 178.11 ha

Clairière forestière : 182.64 ha

Pin pignon : 112 ha

Mélange chêne liège + chêne zeen : 137.5 ha

Plantation de Pin maritime : 202.5 ha

Plantation d'Eucalyptus : 4 ha

Plantation de Pin radiata : 3 ha

Clairière cultivées : 492.5 ha

4.2.1.2. Méthode d'étude

4.2.1.2.1. Cartographie

L'appréciation de la biomasse de la formation végétale à décrire sera obtenue par addition de taux de recouvrement des différentes strates qui diffère d'un milieu à un autre vu l'hétérogénéité des formations végétales à travers les différents endroits de la zone d'étude et pour évaluer cette biomasse qui sera un paramètre de calcul pour la détermination du nombre de placettes nécessaires à effectuer dans la IVème série de Mekna. Il convient en premier lieu de procéder à une analyse physionomique par cartographie de la végétation et c'est ce qu'on a déjà réalisé lors des plusieurs prospections de terrain qui nous ont permis d'actualiser l'occupation des sols et de distinguer par la méthode des relevés des différents grands milieux.

Avant de matérialiser les placettes échantillons et après des visites sur le terrain, on a pu cartographier les différentes composantes de la zone de point de vue végétation et établir enfin une carte actualisée de peuplements sur laquelle on a défini un réseau maillé parallèlement à une direction de progression choisie. L'écartement entre les lignes du réseau maillé et le centre de placette sur les mêmes lignes sont fonction de l'écartement de la surface inventoriée.

4.2.1.2.2. Détermination des placettes

La végétation forestière destinée au parcours est par nature hétérogène, c'est-à-dire que la production de la biomasse n'est pas la même en plusieurs endroits du parcours. La zone est alors divisée en type de strates végétales dont chacune comportera plusieurs placettes. A ce propos, on cherche alors à déterminer leur emplacement par échantillonnage. Pour éviter l'échantillonnage au hasard et en vue de connaître le nombre de placettes nécessaires pour l'étude d'évaluation de la biomasse à partir de la végétation à l'échelle de la zone d'étude, nous avons opté à l'échantillonnage systématique. Pour cela et par un échantillonnage préliminaire on a choisi les deux plus long transects tracés en coupant la série en ses deux diagonales selon une direction bien déterminée.

Cette méthode a l'avantage de suivre tout au long de ses deux transects (deux diagonales) les variations des différents facteurs écologiques. Il est à noter que le nombre de placettes au niveau de chaque type de peuplement doit être proportionnel à sa superficie.

A la lumière de la superficie de chaque strate végétale et pour q'un groupement puisse être décrit correctement nous disposons de N placettes nécessaire pour déterminer les périmètres à étudier selon une erreur à craindre (E) jugée acceptable au seuil de signification 10%.

4.2.1.2.3. Méthode d'étude dans chaque strate

a. Strate arborée (Chêne liège)

Pour la strate arborée, on s'intéresse particulièrement à la production des glands du chêne liège qui est l'espèce dominante, on procède donc à la matérialisation des placettes sur le terrain. Ainsi, la détermination d'un premier point en se basant sur un repère commun sur carte et sur terrain est indispensable. On utilise en ce sens une boussole pour progresser toujours selon la direction choisie. Pour mesurer la distance fixée entre les placettes, on commence à partir du centre de chaque placette pour arriver à ce qui suit, le centre de chaque placette est indiqué par un piquet. Après l'installation des placette sur le terrain, on procède à la détermination du nombre de pieds de chêne liège par placette sur le terrain (densité), puis on cherche l'arbre moyen par placette (Xi) pour pouvoir déterminer le nombre de kgs de glands qui sera extrapolé à la placette et à l'hectare et enfin à toute la superficie totale du chêne liège.

Le procédé que nous avons adopté pour la détermination de la production en glands est intégralement basé sur l'échantillonnage systématique.

Les raisons d'un tel choix sont les suivantes :

- Le chêne liège se comporte comme un arbre fruitier qui produit peu de fruits lorsque la glandée de l'année précédente est importante.

- On admet que la production en glands obéit à un cycle alternant entre une bonne et de mauvaises glandées dont la période se situerait entre 3 et 4 ans. (ElAfsa, 1978)

- Dans une même station, nous avons constaté que la glandée varie d'un arbre à un autre en fonction du diamètre des arbres, de leur surface foliaire, de leur exposition et enfin de leur état sanitaire (surtout attaque de Lymantria dispar ) .

- Nous avons également constaté des variations dans la production d'une station à une autre et sur une échelle plus grande d'un milieu phytoécologique à un autre.

- Enfin, la période de maturation des glands variant d'un arbre à un autre, d'un massif à un autre varie vraisemblablement en fonction de la température et de l'humidité. Il est difficile sinon impossible de déterminer le meilleur moment de la récolte car celle-ci doit s'effectuer avant que ne commence la chute des fruits.

En effet, les glands qui tombent après maturation, sont difficiles à récupérer en raison soit à cause de l'existence d'un maquis dense et impénétrable, soit de leur ramassage par les usagers, soit enfin, de leur consommation rapide par le bétail, les sangliers ou les deux à la fois.

b. Strate arbustive 

Pour le maquis on utilise la même méthode et la même démarche que celle décrite précédemment au niveau de la formation forestière mais on s'intéresse ici et plus précisément à la détermination de la biomasse aérienne et la fréquence des espèces arbustives palatables.

Pour la matérialisation des placettes sur terrain, on utilise souvent des placettes (carré) de 25 m² de surface

b. 1. Dénombrement :

Le dénombrement des espèces dans chaque unité de végétation peut être réalisé comme suit :

- Nous effectuons un relevé systématique dans chaque unité de végétation de manière à obtenir au moins N enregistrements pour chaque unité, il est évident que plus il y a de relevés, plus la végétation est évaluée correctement.

- Au sein de chaque placette délimitée, le nombre de pieds présents est rapporté sur une fiche qui comporte la liste des espèces existantes dans le maquis.

- La somme des pieds dénombrés pour chaque espèce est ensuite calculée, la fréquence des espèces (en %) est déterminée en divisant la somme des pieds de chaque espèce par la somme totale des pieds dénombrés et en multipliant le résultat par 100.

Le nombre de pied de chaque espèce exprimé par hectare et ensuite calculé en divisant le nombre total de pieds de l'espèce recensée par la superficie totale échantillonnée (exprimée en m²) et en multipliant le résultat par 10000 (1 ha).

b.2. Calcul de la biomasse :

Sur une placette de 25 m² on coupe la biomasse des espèces contenues dans ce relevé puis on effectue un pesage pour la biomasse consommable et la biomasse totale ce qui donne la biomasse verte (parfois improprement appelée « Poids vert »). La biomasse consommable est ensuite séchée à l'étuve à 80 °C jusqu'à obtenir une biomasse constante, généralement obtenue au bout de 24 h, puis pesée, ce qui donne enfin la biomasse sèche ( parfois improprement appelée « Poids sec»).

c. Strate herbacée

Après l'échantillonnage et pour la détermination de la biomasse on se réfère à ces deux méthodes :

c. 1. Evaluation de la composition botanique

La méthode des points quadrats alignés de Daget et Poisonnet (1971) qui permet l'étude de la composition botanique et de définir la fréquence spécifique (FSi) qui est le nombre de points où l'espèce a été recensée) et la contribution spécifique des espèces ((CSi) qui représente la participation relative de chaque espèce dans le peuplement).

Csi= Fsi x 100 / Ó FSi

Cette méthode permet également d'évaluer le recouvrement de la végétation herbacée, de déterminer la valeur pastorale des herbages et de faire l'analyse structurale du peuplement graminoïde. Elle se prête aussi à l'analyse statistique.

Pour son application, elle consiste à recenser les présences des espèces à la verticale de points disposés régulièrement le long d'une cordelette graduée tendue au dessus du tapis herbacé à l'aide de deux (2) piquets. La longueur totale de la corde est de 20 m. Chaque ligne comporte 100 points de lecture distants de 20 cm. Une tige métallique ou une tige de graminée pérenne matérialise la ligne de visée jusqu'au sol. Elle est déplacée verticalement le long de la cordelette graduée.

A chaque point, on note toutes les espèces qui sont en contact avec la ligne de visée. Chaque espèce n'est recensée qu'une fois par point de lecture. Concrètement sur le terrain, la méthode nécessite au moins deux personnes. L'observateur vise perpendiculairement à la surface du sol en s'aidant de la tige. (voir schéma1)

Schéma 1

Il annonce toutes les espèces qui sont en contact avec la tige à la seconde personne qui les note sur le formulaire de relevé. L'observateur prend soin d'écarter les espèces au fur et à mesure pour observer les espèces sous-jacentes qui peuvent être en contact avec la tige (Jean-Pierre S., 1997)

Dans notre cas le terrain est dégagé, les placettes sont choisies et ayant une superficie de 400m² chacune d'où la facilité de la matérialisation des points quadrats.

Pour chaque placette de 400 m²nous avons effectués quatre relevés.

c. 2. Evaluation de la biomasse primaire herbacée

- Principe

Evaluer la quantité de matière sèche végétale aérienne produite par unité de surface.

- Méthode

Cette évaluation concerne la biomasse végétale herbacée, plus précisément la fraction aérienne (les racines ne sont pas concernées) activement recherchée et appétée par le bétail.

L'évaluation de la biomasse potentielle herbacée a été faite par la méthode de la récolte intégrale de placeaux d'un mètre carré et la précision recherchée sera de 10%.

Les parcelles où on effectue les coupes avaient un couvert herbacé hétérogène. Elles ont été choisies à des endroits de sites échantillonnés où le couvert est abondant.

Pour chaque placette on a matérialisé cinq placeaux de 1m² de façon à avoir plus de données sur la strate herbacée et ses composantes floristiques.

On fait ensuite la séparation entre les espèces palatables et non palatables, le pesage de la matière verte et l'étuvage dans le but de déterminer la production fourragère sèche.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery