1.4.2. Les 3 axes de 1996.
« 1. Promouvoir dans un réseau ouvert à tous,
la place et la parole des pauvres par des actes créateurs de
dignité, de solidarité et de partage. »
Nous retrouvons l'intuition de 1986 de la place et de la parole
des pauvres. L'association reconnaît aux pauvres la potentialité
de poser des actes créateurs et ainsi renforcer leur capacité. Le
pauvre n'est plus « une bouche à nourrir » mais a d'autres
besoins que l'on reconnaît. Il a le besoin de créer, d'aimer,
d'être solidaire, de partager. Nous rejoignons les niveaux
supérieurs de la pyramide de Maslow. L'idée de réseau est
là aussi intéressante. Nous ne sommes plus seulement dans un
accueil individuel qui avait été l'idée phare de
l'institution dans les années 80. La personne a vocation à
s'insérer dans un réseau. Elle n'est plus seulement un individu
en dehors de tout contexte mais une personne ayant des communautés
d'appartenance.
« 2. Agir pour la transformation sociale et la justice
à partir de l'échange avec les pauvres, par la réalisation
de projets et l'action institutionnelle, au plan local, national, et au sein du
réseau Caritas au plan international. »
Ce deuxième axe valide le tournant de l'association.
D'une association de réponses aux besoins comme le mentionne l'article 1
des statuts, le Secours Catholique veut agir sur les causes. « A partir de
l'échange avec les pauvres » : ceci laisse présager que le
pauvre est associé à la démarche mais que c'est le Secours
Catholique qui mène l'action. Ceci se vérifie dans les faits. Par
exemple, la campagne de plaidoyer au moment des élections
présidentielles et législatives de 2002 « Candidats, tu
m'écoutes » a été pilotée par le siège
national, mise en oeuvre par les délégations et les pauvres ont
participé. Malgré cet écueil, ce nouvel axe lutte contre
la pauvreté d'accessibilité. Il développe une action
institutionnelle qui veut affronter les causes de la pauvreté.
Là-encore, l'action n'est pas seulement individuelle mais
envisagée au niveau sociétal ; « transformation sociale
». Elle est aussi envisagée dans une globalité
planétaire. Le terme de mondialisation n'est pas encore dans les textes
mais cet axe le présage pour la suite.
« 3. Vivre, par l'action et la parole des pauvres, la
mission reçue en Eglise, pour rendre Dieu présent dans la vie des
hommes et témoigner de l'Evangile. » Le troisième axe veut
prendre en compte la dimension spirituelle des personnes.
En 2006, l'association entre dans une stratégie
d'association des acteurs et met en place la construction d'une planification
stratégique. Si celle-ci a associé un nombre important d'acteurs
au sein de la structure, les personnes en difficulté n'étaient
que peu présentes et associées au processus. Il en
résultera la promulgation des 6 orientations nationales.
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