DEUXIEME PARTIE :
CADRE
METHODOLOGIQUE
CHAPITRE III : COLLECTE DES DONNÉES SUR LE
TERRAIN
De l'avis de Zumatwo Some cité par Yekeye (2001 :
19) «la méthodologie est l'ensemble des démarches,
approches, réflexions, organisations, hypothèses, susceptibles de
permettre d'atteindre un objectif pédagogique ou de recherche à
caractère scientifique ou un autre». Ce chapitre nous permet
de préciser et de définir les réflexions
méthodologiques qui serviront de support à cette recherche. Nous
mettons en relief la population visée par l'étude, l'instrument
de recherche et le traitement des données.
III.1- TYPE DE RECHERCHE
Cette étude s'inscrit dans le champ
de la recherche empirique reposant sur des données qualitatives qui,
à partir d'un guide d'entretien comme outil d'enquête, fait
ressortir non pas la quantité mais plutôt les valeurs, les
incohérences et les obstacles épistémologiques d'un
système.
III.2- CORPUS D'ANALYSE
Il s'agit de l'ensemble des programmes scolaires officiels de
philosophie, circulaires, documents écrits, sonores, iconographiques
ayant participé à la collecte des informations.
III.3-METHODES DE COLLECTE DE DONNÉES
Les informations analysées dans ce travail ont
été recueillies à partir de la combinaison de trois outils
d'investigation : l'observation directe, les entretiens et l'analyse de
contenu. Ainsi, notre travail consistera à procéder au
préalable par une observation directe, laquelle observation nous
permettra de vérifier par nous même l'effectivité ou non de
la pratique pédagogique centrée sur l'élèves dans
nos établissements secondaires. Cette observation sera suivie par des
entretiens qui nous permettrons de recueillir les avis des intervenants directs
dans la pratique pédagogique.
III.3-1- L'OBSERVATION DIRECTE
A l'origine, l'observation directe était une technique
d'investigation utilisée en anthropologie et participait à
«la mise en évidence des culture et des
« routines sociales» (Nga Ndongo 1999 : 300). Par
ailleurs, elle doit ses lettres de noblesse à Bronislav Malinowski.
Selon Nga Ndongo (1999 : 300), recourir à l'observation directe, c'est
procéder à « l'enregistrement, par notes
descriptives ou analytiques, d'actions ou d'observations perçues sur le
terrain, dans un contexte naturel ».
Concrètement, il était question au cours de la
recherche d'accorder une attention particulière à toute
activité ou entreprise, à tout fait ou événement en
rapport avec les préoccupations de l'étude. L'observation directe
repose aussi et surtout sur « la tenue d'un journal de terrain,
dans lequel on enregistre quotidiennement les données
recueillies » (Beitone et Al 2000 : 24). Ces faits ou
événements pouvant survenir dans les médias, les
établissements scolaires, les institutions et structures telles que les
services du ministère des enseignements secondaires, la vie
quotidienne etc., dans le but « d'observer en ces divers
endroits, toutes les informations utiles ainsi recueillies et toutes
choses vues et entendues, assorties de tout commentaire ou remarque
inspirés par celle-ci » (Nga Ndongo, p.30),
Autrement dit, l'observation directe procède en
priorité par les organes de sens ; en particulier la vue et
l'ouïe. Pour compléter et faciliter la compréhension et
l'exploitation des données ainsi observées, l'étude a fait
recours à l'entretien ; suivant en cela les recommandations
émises par Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt (1985 : 203) en ces
termes : « La méthode d'entretien suivie d'une analyse de
contenu est certainement la plus utilisée en parallèle avec les
méthodes d'observation.».
Au cours de notre investigation, nous avons, grâce
à des visites de classe et autres techniques, observé directement
les acteurs et intervenants dans l'application de la NAP au Cameroun. Les
entretiens ont aussi contribué à renforcer cette phase
préalable de l'enquête.
III.3-2- LES ENTRETIENS
Définissant cette technique d'enquête, Alain
Beitone et ses co-auteurs (p.25) pensent que « l'entretien est
une technique qui consiste à organiser une conversation entre
enquêté et enquêteur. Dans cet esprit, celui-ci doit
préparer un guide d'entretien, dans lequel figurent les thèmes
qui doivent être impérativement
abordés ».
A l'instar de la plupart des techniques de collectes des
données en sciences sociales, l'entretien présente diverses
formes et variantes, liées au dynamiques qui président à
son déroulement. Quelle que soit la forme retenue, les méthodes
d'entretien se caractérisent par un contact direct entre le chercheur et
ses interlocuteurs et par une faible directivité.
Au total, l'entretien permet au chercheur d'accéder
directement à l'information souhaitée. Parlant de l'information,
Quivy et Campenhoudt (p.195), précisent qu'il peut s'agir de la
perception d'un événement ou d'une situation, des
interprétations ou d'expériences énoncées par
l'enquêté.
Au cours de cette recherche, les entretiens ont fourni
l'occasion de contact direct entre le chercheur et des personnes ressources
qui, de par leur expérience, compétence ou responsabilité,
ont fourni des informations de diverse nature. Il s'agissait tout
particulièrement des responsables des services centraux du
ministère des enseignements secondaires et de responsables de quelques
établissements secondaires, des enseignants et des élèves
des classes de terminale. La collecte des données s'est appuyée
sur l'entretien centré. Ici le chercheur s'est muni d'un guide
d'entretien classique. Les détails méthodologiques se trouvent
dans l'annexe du mémoire.
Cette phase du travail a duré trois mois, entre avril
et juin 2007. Elle a conduit le chercheur à effectuer des descentes sur
le terrain dans la ville de Yaoundé. Pour atteindre nos objectifs de
recherche, après avoir recueilli les données, nous avons
procédé par l'analyse de contenu.
III.4- L'ANALYSE DE CONTENU
L'analyse de contenu est, d'après Quivy et Campenhoudt
(p. 229), «un ensemble de techniques d'analyse des communications
visant, par les procédures systématiques et objectives de
description du contenu des messages, à obtenir des indicateurs
(quantitatifs ou non) permettant l'inférence de connaissances relatives
aux conditions de produit/réception (variables inférées)
des messages ».
Elle participe autant des techniques d'analyse qualitatives
que quantitatives. C'est à partir des travaux de l'américain
Harold Lasswell que l'analyse de contenu doit son émergence. Selon Quivy
et Campenhoudt, l'analyse de contenu présente trois grandes variantes;
à savoir, les analyses thématiques, les analyses formelles et les
analyses structurales. En ce qui concerne le matériau de travail
proprement dit, l'analyse de contenu, d'après ces deux auteurs, porte
sur des messages aussi variés que des oeuvres littéraires, des
articles de journaux, des documents officiels, des programmes audiovisuels, des
déclarations politiques, des rapports des réunions ou des comptes
rendus d'entretiens. Il s'agit alors de passer au crible de l'analyse en
profondeur, les termes utilisés, leur fréquence et leur mode
d'agencement, la construction du discours et son développement.
C'est ainsi que dans ce travail, les données
recueillies sur le terrain au travers des entretiens centrés sont
exploités suivant ce modèle d'analyse. Mais divers autres
documents tels que des ouvrages, des oeuvres scientifiques, des textes de lois
sont également exploités à l'aune de l'analyse de contenu.
Par souci d'objectivité et de représentativité, notre
travail a porté sur une population bien précise que nous
déterminons comme suit.
III.5-LA POPULATION DE L'ETUDE
Le terme population, dans le domaine de la recherche, englobe
les éléments, êtres animés ou inanimés,
événement, d'un groupe bien défini. C'est l'ensemble des
sujets soit homogènes, soit hétérogènes sur
lesquels le chercheur prévoit généraliser les
résultats de ses enquêtes.
Pour cette étude, la population est constituée
des élèves de terminal du Lycée Général
Leclerc, du Collège Jean Tabi, du Lycée bilingue d'Essos et du
Collège international de la gaîté, des enseignants et
inspecteurs pédagogiques de philosophie de la ville de Yaoundé.
|