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Diagnostic de la fonction commerciale d'une compagnie d'assurances: le cas de la SAAR S.A

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par Estelle Laure ZEDONG NGOH
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maîtrise en Economie de Gestion 2008
  

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Chapitre IV 

DIAGNOSTIC DE LA FONCTION MARKETING ET COMMERCIALE DE LA SAAR S.A.

Le chiffre d'affaires de la SAAR décroît fortement (voir annexe n° 2). La compagnie développe certes des stratégies en vue d'améliorer sa situation mais cela ne suffit pas car à défaut d'être leader, elle n'arrive même pas à stabiliser son chiffre d'affaires. Actuellement, son taux de croissance est de -20,37% (voir annexe n° 2). Il faudrait donc qu'elle puisse déterminer les sources de faiblesses et qu'elle les colmate, tout en développant ses points forts.

Ce travail est donc effectué dans un contexte de crise. Sachant que dans le cadre d'une compagnie d'assurances le pouvoir du client est énorme, nous proposons ici de mettre en oeuvre des stratégies orientées clients. Nous aurons recours au marketing stratégique. Les étapes à suivre sont les suivantes : à l'issue du diagnostic stratégique, l'on définit des axes stratégiques qui conduisent finalement à un plan marketing (LECRIVAIN G., 2007). Ainsi, dans ce chapitre, il est question d'effectuer véritablement le diagnostic de la fonction marketing et commerciale de la SAAR, ce qui nous conduira à lui proposer des solutions afin qu'elle puisse remédier à la situation de crise qu'elle connaît actuellement. Cela nous permettra de tester les hypothèses répondant à notre question, à savoir, dans quelle mesure une compagnie d'assurances relativement bien dotée en terme de chiffre d'affaires pourrait améliorer sa position concurrentielle sur le marché. C'est ainsi que nous effectuerons ici le diagnostic de la fonction marketing et commerciale de la SAAR (section I) puis nous ferons des propositions concrètes en vue de la relance de son activité ; il s'agira là d'axes stratégiques que pourrait adopter la SAAR (section II).

SECTION I. DIAGNOSTIC DE LA FONCTION COMMERCIALE

La fonction commerciale est primordiale dans une compagnie d'assurances. En général l'aspect marketing y est allié car il faut déployer divers moyens tels que la publicité pour éveiller et attirer l'attention de la clientèle. En ce qui nous concerne, notre analyse porte sur cette fonction car la SAAR connaît des problèmes de croissance et de positionnement concurrentiel. Pour cette raison, nous avons mené une enquête auprès de ses clients afin de déterminer la perception qu'ils ont de l'assurance en général et de la SAAR en particulier. Cela permettra de déterminer quelles sont leurs attentes, ce qui est extrêmement important quand on sait que ce sont les clients qui font des compagnies d'assurances ce qu'elles sont.

I. Présentation des résultats de l'enquête

Les clients constituent l'élément moteur pour une compagnie d'assurances. Il est donc important de savoir les garder une fois qu'ils ont souscrit et les amener à payer des primes toujours plus importantes. Pour cela, la compagnie doit savoir les séduire. Pour ce faire, il faudrait connaître leurs attentes. En ce qui nous concerne, nous avons mené une enquête auprès d'eux. Il convient ici de présenter les résultats que nous avons obtenus.

I.1. Dépouillement des questionnaires

Notre enquête a été menée auprès de 84 clients. Le questionnaire (voir annexe n° 5) auquel ils ont été soumis comportait 3 rubriques : identification de l'enquêté, avis sur les produits et services de la SAAR et clients victimes de sinistres A l'issue de cette enquête, nous avons obtenu des données qualitatives. Nous les avons traitées par la statistique descriptive. Pour ce faire, il est nécessaire avant tout de présenter les données que nous avons obtenues sous forme brute (voir annexe n° 6).

I.2. Analyse des résultats

De l'enquête menée, il ressort que 25 % des répondants ont commencé leur adhésion à la SAAR il y a 2 à 4 ans, ce qui correspond à une période où les activités de la SAAR croissaient. L'on pourrait donc penser que la stratégie adoptée par la compagnie sur cette période là était relativement porteuse.

Plus de la moitié (53,57 %) des répondants a adhéré à une compagnie autre que la SAAR. Parmi eux, il y en a qui jusqu'à présent adhèrent à d'autres compagnies. Cela constitue une perte de chiffre d'affaires qui montre bien que la SAAR n'arrive pas à satisfaire pleinement ses clients.

Diverses raisons motivent l'adhésion des clients à la SAAR. Celles qui sont souvent mentionnées sont la recommandation et la qualité du service. Ainsi, 25 % des clients évoquent la recommandation et 23,81% la qualité du service. Sont également évoqués entre autres les avantages accordés (à 9,52%), les raisons affectives (à 16,67%). Cela signifie donc que la SAAR met un accent particulier à entretenir des relations privilégiées avec ses clients. Ceux-ci, satisfaits, lui font de la publicité auprès de leur entourage. L `on a par ailleurs pu se rendre compte que seuls 2 enquêtés adhèrent à la SAAR du fait d'un hasard. L'on peut donc penser que la décision d'assurance est mûrement réfléchie avant que le choix de l'assuré ne porte sur une compagnie. A chacune de développer des stratégies pour être l'élue.

Les répondants sont à la fois des particuliers ou des représentants d'entreprises. En ce qui concerne les particuliers, l'on a pu ainsi se rendre compte que les assurés pouvaient aussi bien être des enseignants que des commerçants ou des missionnaires. Les domaines d'activités des entreprises sont également très variés. La SAAR doit donc pour chacun trouver les spécificités relatives au métier de chaque assuré et lui faire des propositions en adéquation avec ses besoins.

De toutes les branches, celle des transports est assurément celle dont la majorité des clients ignore l'existence. Ainsi, seuls 3,57% des enquêtés savent qu'elle existe et y souscrivent. Par contre, 83,33% des enquêtés ont connaissance de l'automobile, 58,33% de la maladie et 11,90% des dommages. En automobile, l'information arrive au niveau des clients. Ainsi, même ceux qui ne souscrivent pas en ont connaissance. Notre enquête montre en effet que parmi les 70 individus qui connaissent la branche automobile, seuls 52 souscrivent. Des efforts sont à faire au niveau de l'information en matière de souscriptions dans les transports car c'est de ce type d'assurance que le leader CHANAS a sa place sur le marché (voir annexe n° 2) or les clients de la SAAR ne connaissent pas vraiment cette branche.

Il existe une demande potentielle qu'il faudrait exploiter. En effet, 53,57% des enquêtés sont prêts à s'assurer contre d'autres risques. Pour ce qui est de leur cas, parmi les raisons évoquées, le manque d'informations est le plus cité (40 %). Cela pose une fois de plus le problème de la politique de communication défaillante de la SAAR. La SAAR gagnerait pourtant de nouvelles souscriptions si elle mettait à la disposition de ses clients toutes les informations susceptibles de les amener à souscrire davantage en fonction de leurs besoins. 69,23% des enquêtés qui ne souhaitent pas s'assurer contre d'autres risques pour l'instant pourraient le faire à l'avenir si des améliorations étaient apportées, en l'occurrence en terme de règlement sinistres, 45,45% de ces enquêtés pourraient souscrire encore plus si la SAAR améliorait ce pan.

De manière globale, les clients ont une perception positive du personnel. Ils le trouvent surtout accueillant (à 60,71%). Il est aussi perçu comme étant correct (13,10%), serviable (14,29%), honnête (2,38%), rapide (5,95%), professionnel (11,90%) et même tatillon (4,76%). Cette dernière perception est évoquée par certains répondants qui ont été victimes de sinistres et dont la procédure de dédommagement a été longue. Il faudrait que la SAAR trouve des stratégies qui lui permettraient de contenter ses clients. Les chiffres attestent qu'ils sont mécontents face aux conditions de dédommagement. Ceci constitue une cause de départ des clients de la compagnie.

25% des enquêtés ont été victimes de sinistres. Pour, 70,83% d'entre eux, l'opinion qu'ils se faisaient de la SAAR s'est détériorée parce que selon eux, cette compagnie prend trop de temps pour dédommager et de nombreuses procédures sont exigées. A 41,18% ils justifient leur fidélité à la SAAR par l'habitude, à 35,29% par les prix qui leur sont faits. Ils mentionnent aussi comme raison la crédibilité de la SAAR, les faveurs qui leur sont accordées au sein de la compagnie, les prix et l'espoir de changement. Il revient donc à la SAAR de résoudre les problèmes de ses clients sinistrés car ce n'est que lorsque survient la réalisation du risque prévu au contrat qu'elle est véritablement jaugée par son client qu'elle peut alors facilement perdre. Le service sinistres, service après-vente ne doit pas générer des insatisfactions. De plus, lorsqu'il fonctionne bien, les clients font de la publicité gratuite dans leur entourage, ce qui constitue un aspect à prendre en compte.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand